Le projet Xen annonce la version 4.5 de son hyperviseur
Xen 4.5 apporte de multiples améliorations destinées à doper les performances et la sécurité, mais aussi à faciliter son adoption dans le monde ARM et dans l'embarqué.
Après avoir annoncé cette semaine avec Citrix la sortie de sa solution de virtualisation intégrée XenServer 6.5, le projet Xen, désormais rattaché à la Linux Fondation, a officiellement achevé le développement de Xen 4.5, la dernière mouture de son hyperviseur open source (XenServer 6.5 s’appuie sur la version 4.4 de Xen).
Connu jusqu’alors sous le nom de code « Panda », Xen 4.5 a subi une cure d’amaigrissement puisque le code a perdu près de 63 000 lignes. Ce qui n’empêche pas le projet Xen d’annoncer un nombre de nouveautés record pour son dernier-né. Notamment des fonctionnalités destinées à faciliter l’adoption de Xen dans les environnements embarqués ARM et à améliorer les performances dans les environnements x86.
Des améliorations destinées à doper les performances et la sécurit
Xen 4.5 réduit ainsi la latence des interruptions pour les cartes PCIe en mode Pass Through sur les machines multiprocesseurs et renforce également la gestion de l’affinité entre VM et CPU physiques sur les serveurs multiprocesseurs.
L’hyperviseur permet également l’introspection sur les VM en s’appuyant sur les extensions Intel EPT/AMD RVI, ce qui permet de faire un certain nombre d’opérations de sécurité depuis l’extérieur des VM.
Un support expérimental du scheduling en temps réel a par ailleur été ajouté afin de permettre aux développeurs de systèmes embarqués de commencer à expérimenter avec cette fonctionnalité pour leurs développements dans les domaine automobiles, aéronautiques ou multimédias.
Le projet Xen a galement ajouté le support des plus récents CPU d’AMD et d’Intel, ainsi que le support de fonctions spécifiques des processeurs Intel de génération Haswell et Broadwell.
Un support renforcé des environnements serveurs et embarqués ARM
L’hyperviseur abandonne Python pour basculer sur une pile d’outils C
Côté processeurs, ARM Xen 4.5 apporte désormais le support de jusqu’à 1To de mémoire vive par VM, le support de l’IOMMU, la gestion du Passthrough de cartes PCIe, la gestion du démarrage UEFI 64 bit, etc.
Xen supporte prsent les cartes mères ARM AMD Seattle, Broadcom 7445D0 A15, Midway (Calxeda), Vexpress (ARM Ltd.), OMAP5, DRA7 (Texas Instrument), Exynos5250 (Samsung Exynos 5 Dual), Odroid-Xu, et Exynos 5420 (Samsung Exynos Octa), SunXI (AllWinner), CubieTruck, CubieBoard, Mustang (Applied Micro-X-Gene 64bit), McDivitt (cartouche HP Moonshot basée sur les puces Applied Micro X-Gene).
Dans la version 4.5 la pile d’outils permettant la gestion de l’hyperviseur abandonne définitivement son historique Python pour basculer sur une pile d’outils C. Les travaux se poursuivent sur le ToolStack Xen pour exposer au VM la topologie NUMA sous jacente des serveurs physiques sur lesquels elles sont déployées. Et Xen annonce aussi avoir ajouté le support de Systemd.
De nombreux ajouts ont galement été apportés au ToolStack Xen pour faciliter le pilotage depuis libvirt.
Un support expérimental du mode PVH dans Linux et FreeBSD
Notons enfin que le projet Xen est désormais capable de tirer parti des fonctionnalités expérimentales PVH des noyaux Linux et FreeBSD. L’un des intérêts du support PVH est qu’il permet de se séparer définitivement de tout besoin d’émulation de certaines fonctions par QEMU en combinant le meilleur du mode paravirtualisé (PV) avec la virtualisation matérielle (HVM).
Xen 4.5 devrait rapidement faire son chemin dans les principales distributions Linux, à commencer par les distributions visant le monde ARM.