CloudWorld : Oracle veut prendre d’assaut le marché du Cloud
Shawn Price, responsable chez Oracle, et l’analyste R « Ray » Wang ont débattu des tendances dans le Cloud alors que le groupe cherche à capitaliser sur ce créneau.
Shawn Price, recruté en octobre en tant que vice-président des opérations Cloud chez Oracle, a laissé entrevoir la future stratégie Cloud du groupe lors de son discours d’inauguration à l’occasion d’Oracle CloudWorld qui s’est tenue ce mois de décembre à Boston.
Malgré la réputation de retardataire d’Oracle sur le terrain du Cloud Computing, Shawn Price soutient que 75% des entreprises du Fortune 500 utilisent déjà les technologies Cloud d’Oracle. Et selon lui, le groupe recherche aujourd’hui à étendre ses parts de marché en proposant une plate-forme de services unifiée et entièrement intégrée ainsi qu’un vaste portefeuille d’applications Cloud.
Lors de l’OpenWorld 2014 qui s’est tenu en septembre dernier, Larry Ellison, ancien CEO de la firme - et actuel CTO et président exécutif - avait déjà positionné Oracle comme un acteur grandissant du Cloud, s’attaquant directement aux poids lourds du genre que sont Amazon Web Services et Salesforce.com. A Boston, Shawn Price a réaffirmé cette position, en ajoutant que la stratégie d’Oracle pour doper ses activités Cloud consistait également à encourager ses clients existants à identifier les licences non utilisées et à les porter vers le Cloud. De plus, toujours selon lui, Oracle tient aussi à disposition des kits de démarrage pour accompagner les entreprises peu aguerries au modèle Cloud.
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R « Ray » Wang, fondateur et analyste principal de Constellation Research, qui intervenait lors de cet événement bostonien, a également partagé sa vision sur les tendances clés pour Oracle en matière de Cloud Computing. Depuis 2000, fait-il remarquer, 52% des entreprises qui occupaient une place dans le Fortune 500 ont été rachetées ou sont sorties des cotations. Selon lui, certains de ces ré-ajustements peuvent être expliqués par des mutations technologiques, qui ont poussé les entreprises à élever leurs dépenses IT pour disposer d’un avantage concurrentiel sur la concurrence. « Le Cloud, soutient-il, est un moyen rapide pour innover et pour les entreprises très en retard d’un point de vue technologique, il s’agit d’une bonne piste ».
La transition vers le cloud : vers des changements culturels
Ray Wang affirme que la transition vers le Cloud est le reflet d’un changement dans la culture d’entreprise, les DSI devant se rapprocher des métiers, alors que ces derniers sont devenus plus sensibles aux technologies. Il considère le futur des départements IT comme étant à mi-chemin entre des experts technologiques et des personnes douées de capacités sociales et humaines. Ce dernier point, pense-t-il, sera clé pour l’expérience utilisateur.
46% des décisions d’achats pour le Cloud sont réparties à part égale entre les métiers et l’IT
Shawn Price, vice-président d'Oracle
Shawn Price, de son côté, avance certains chiffres. Selon lui, 46% des décisions d’achats pour le Cloud sont aujourd’hui réparties à part égale entre les métiers et l’IT. Il considère également la culture Cloud comme étant générationnelle par nature. Selon Shawn Price, la génération du millénaire, généralement les personnes nées entre le début des années 80 et des années 2000, rechercherait la facilité d’usage, des technologies personnalisées et souhaiterait obtenir rapidement des résultats quantifiables.
Pour répondre à cela, Shawn Price affirme avoir mené des campagnes de recrutement sur cette cible pour travailler sur le Cloud d'Oracle. « Les systèmes du passé ne peuvent plus tenir les promesses attendues par le consommateur moderne. »
Un point également soutenu par Ray Wang. Selon lui, l’intégration entre les différentes piles du Cloud est une vraie nécessité et sur ce point, Oracle disposerait d’un avantage sur ses concurrents grâce à l’étendue de son offre hardware et logicielle. « S’il existe une entreprise qui peut intégrer la pile toute entière, c’est bien Oracle », affirme-t-il.
L’argument d’Oracle : tout intégré
Pour Shawn Price, grâce à cette intégration de la stack d’Oracle avec le Cloud, les différentes parties d’un système sont toujours synchronisées, même lorsque mises à jour de façon indépendantes. Les incidents peuvent également être repérés de façon centralisée plutôt que d’avoir à contrôler chacune des parties de la plate-forme Cloud, avance-t-il.
S’il existe une entreprise qui peut intégrer la pile toute entière, c’est bien OracleR « Ray » Wang, fondateur de de Constellation Research
Cet intérêt pour le Cloud n’est pas nouveau, mais Oracle ne s’y est impliqué que récemment. « Les clients d’Oracle n'ont montré un intérêt que depuis trois ans », précise Ray Wang, ajoutant que le groupe ne souhaitait jusqu’alors pas développer le Cloud avant que ses propres clients ne soient véritablement prêts. Mais désormais, soutient-il, Oracle est bien parti pour capitaliser sur ses offres.
Pour Shawn Price, deux éléments doivent être réunis pour devenir une « Cloud Company » : l’engagement des hautes sphères de l’entreprise et la capacité à exploiter d’anciennes compétences pour de nouveaux objectifs. Oracle a montré son engagement au plus haut niveau. Ce qui reste à voir est comment son savoir-faire en matière de hardware et de logiciel pour entreprises va se traduire dans le Cloud pour des applications à grande échelle.
Traduit par la rédaction