e-Santé en France : 2,7 Md€ en 2014, vers un marché avoisinant les 4 Md€ en 2020
Le marché de l’e-Santé en France devrait ainsi progresser de 4 à 7% jusqu’en 2020 pour atteindre entre 3,46 Md€ et plus de 4 Md€.
L'e-Santé et l’ensemble des mécanismes et technologies qui concourent à la concrétiser connaitront-ils un décollage dans les années à venir ? C’est une question qui apparaît à la suite des chiffres publiés par le cabinet d’étude Precepta (une division du groupe Xerfi) le mois dernier : le marché de l’e-Santé en France devrait ainsi progresser de 4 à 7% jusqu’en 2020 pour atteindre entre 3,46 Md€ et plus de 4 Md€.
Un marché prometteur, juge le cabinet. Pour l’heure, en 2014, Precepta évalue ce marché à quelque 2,7 Md€. L'e-Santé est aujourd’hui essentiellement portée, en France, par le segment « mature et dominant » des systèmes d’information de santé, qui représente à lui seul 2,6 Md€. Le segment de la télésanté, « fourmillant et mouvant » compte pour 200 M€ (hors télémédecine) tandis que celui de la télémédecine, réglementé, pèse 140 M€ en 2014.
Porté par un contexte sociétal propice à l’émergence de l’e-Santé, ce marché doit poursuivre sa progression sur le moyen terme. Percepta a ainsi échafaudé deux scénarii de croissance pour le secteur : le premier, optimiste, prévoit une croissance de 7% par an jusqu’en 2020, portant ce marché à 4,025 Md€. Le plus pessimiste imagine quant à lui une croissance plus réduite de 4% par an, pour un marché français de 3,465 Md€ en 2020.
Pour Precepta, ce marché « dispose de nombreux atouts » et surtout constitue « un recours aux maux du système de santé français ». Tout s’abord, il représente un « puissant levier d’efficience pour le système de santé et une opportunité industrielle pour la France », note le cabinet, cela poussé par le vieillissement de la population et d’autres facteurs socio-culturels. Rappelons que les industriels en France se sont déjà structurés et organisés pour faire émerger des champions de cette « Silver Economie ». On se souvient notamment de la création en juillet 2013 du pôle d’innovation Silver Valley à Ivry-sur-Seine.
L’e-Santé « pourrait répondre en partie aux trois grands défis d’un modèle à bout de souffle », en France, commente encore le cabinet. « Il s’agit en premier lieu du défi de la qualité des soins prodigués dans un contexte de vieillissement de la population (personnel de santé compris), grâce notamment à une optimisation du temps médical et à l’organisation de l’offre autour du patient ou de la personne âgée selon une logique de parcours », poursuit-il. Il évoque également la mise en place de politiques de prévention efficaces grâce au Big Data. « L ’E-santé peut permettre de relever le défi de la gestion des comptes de l’assurance maladie et la nécessité de réaliser des économies substantielles », ajoute-t-il plus loin.
Enfin, Precepta explique que l’e-Santé pourrait également permettre de « passer à une logique préventive et de parcours et non pas de rester sur un système « axé sur la maladie ». Bref, on l’aura compris, l'e-Santé a des airs de pilule miracle pour le système de santé à la française.
De quoi alors attirer les acteurs de l'IT en France. En 2013, les dépenses IT du secteur de la santé affichaient un taux de croissance de 2%. Face à la transformation numérique du secteur et aux enjeux de l’e-Santé, les offres apparaissent. A commencer chez les fournisseurs de services cloud, comme Numergy ou Cloudwatt. Ces deux acteurs du cloud français, après avoir décroché leur agrément hébergeur de données de santé, ont tous deux sorti leurs offres de cloud de santé - Cloudwatt avec Netplus et Numergy via son service Numergy Santé. Sans oublier l’opérateur bordelais Cheops.
D’autres, spécialisés notamment dans la gestion d’un parcours client intelligent, tente de positionner leur offre sur le terrain de la santé, avec pour ambition de placer leur technologie de BPM intelligent au coeur des services à valeur ajouté pour l’e-Santé. Chez Pegasystems, cela se concrétise par une offre dite de « Care Management ».