Exablox veut mettre le NAS Scale out à la portée de tous

La jeune startup californienne propose un système de stockage NAS en cluster simple d'emploi et très économique, puisque proposé à moins de 10 000$ par noeud.

A l’occasion du récent IT Press Tour, LeMagIT a fait la découverte d’Exablox, une start-up qui propose un système de stockage NAS en mode Scale-out économique, visant le marché des PME.  Le constat fait par la firme est que les systèmes de stockage NAS actuels sont coûteux et surtout mal adaptés aux besoins de PME dont l’activité se développe. Selon son CEO, Douglas Brockett, il est compliqué, avec un système de stockage traditionnel, de faire évoluer la capacité ce qui encourage souvent les entreprises à surdimensionner leurs systèmes à l’achat. Une approche qui plombe les coûts. De plus, même en surdimensionnant un système à l’origine, une PME n’est jamais certaine que la baie de stockage qu’elle acquière suffira à faire face à ses besoins à deux ou trois ans, ce qui oblige parfois à devoir remplacer un système non encore totalement amorti par un système plus récent, plus performant et souvent encore plus coûteux.

Un système de stockage distribué conçu pour être simple et économique

L’idée d’Exablox a donc été de reprendre les concepts des systèmes de stockage scale-out comme Isilon, mais de les mettre à la portée du plus grand nombre. Les nœuds OneBlox du constructeur se présentent sous la forme de serveurs 2U et disposent d’emplacements pour 8 disques durs. Leur contrôleur est motorisé par un processeur MIPS 64 bit économique (un Octeon II de Cavium) et la connectivité assurée par 4 ports Gigabit Ethernet. Chaque nœud a une capacité maximale de 32 To (8 emplacements pour disques hot-plug de 4To maximum).

Le système d’exploitation des nœuds OneBlox repose sur un système de fichier objet distribué qui permet d’agréger de multiples nœuds au sein d’un anneau (ou ring) afin de passer de quelques Teraoctets de capacité brute à un maximum de 192 To (avec un ring de 6 nœuds). Selon la firme, ses capacités de clustering devraient prochainement évoluer pour passer à un maximum de 32 nœuds et plus de 1 Po de capacité . Afin de proposer des nœuds très économiques, Exablox permet à ses clients d’acheter eux-mêmes leurs disques SAS ou SATA auprès d’un revendeur traditionnel. Le nœud de base est ainsi vendu à un prix modique, de l’ordre de 10 000 $, et il est possible de ne démarrer qu’avec un nœud unique (auquel cas, les données sont répliquées à minima sur trois disques du même nœud afin de protéger contre la panne de deux disques).

Un système d’administration via le cloud

Comme l’indique Tad Hunt, le fondateur et CTO de la firme, une autre force des nœuds exablox est leur système de management via le cloud. Chaque système est administrable via une console web dans le cloud, baptisée OneSystem. Ce concept qui rappelle un peu l’approche de Meraki (racheté par Cisco) avec ses points d’accès Wi-Fi, permet d’administrer des nœuds installés en tout point du globe (pratique pour une PME disposant de multiples magasins ou filiales). OneSystem gère aussi la configuration initiale des nœuds et leur raccordement automatique à un ring existant. Selon Tad Hunt, il faut moins de 5 minutes pour la configuration initiale d’un nœud Oneblox 3308. « Il n’est pas nécessaire d’avoir un doctorat en stockage pour installer nos systèmes », sourit ainsi le CTO de la firme.

L’OS des baies Oneblox embarque des fonctions avancées de déduplication de données en ligne, de snapshot et de protection continue des données (CDP) et chaque fichier écrit sur le système et répliqué trois fois au sein d’un cluster (cela permet de passer outre les limitations des approches RAID, mais à l’inconvénient de consommer plus d’espace disque, ce qui explique le recours à la déduplication pour compenser). Les données présentes sur chaque nœud sont chiffrées (via le coprocesseur spécialisé de l’Octeon II), ce qui permet de se débarrasser d’un disque défectueux sans risque pour les données, et il est possible de répliquer des données entre plusieurs rings, de telle sorte qu’en cas de sinistre sur le site primaire de l’entreprise, il est possible de redémarrer sur une copie distante des données.

L’un des points forts des systèmes Oneblox, selon Hunt, est leur file system avancé (SmashFS) qui prend des snapshots réguliers des données permettant à un utilisateur de remonter dans le temps pour rechercher une version antérieure d’un fichier. Le système fonctionne un peu à la manière de TimeMachine d’Apple et conserve des instantanés d’autant plus nombreux que l’ancienneté des données est récente. Ainsi, l’intervalle des snapshots au cours des cinq dernières minutes est très court et s’allonge progressivement avec le temps qui passe.

Une première version qui devrait s’enrichir rapidement

Actuellement, les systèmes Oneblox ne supportent que le protocole SMB de Microsoft (en version 1.0, 2.x et 3.0) mais la firme devrait prochainement supporter le protocole NFS. Une autre amélioration attendue dans les trimestres à venir devrait être l’arrivée de nœuds plus musclés, dotés de ports 10 Gigabit, ce qui devrait permettre de doper singulièrement les performances d’un cluster Oneblox. Les responsables d’Exablox que nous avons interrogé n’ont pas souhaité confirmer s’ils entendent ou non proposer un accès natif au système de fichier objet sous-jacent à SmashFS, mais ils ont laissé entendre qu’une prochaine version pourrait, en plus des protocoles d’accès en mode fichier, proposer un accès natif en mode objet. En fait, l’une des raisons de la prudence de la société est son souhait de ne pas rendre trop compliqué un système qu’elle a passé beaucoup de temps à rendre simple et accessible. Et puis, le système actuel est une version 1.0. Sa marge de progression est donc encore importante…

 

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