API Days : Restlet présente son PaaS pour les APIs

A l’occasion des API Days qui se sont tenus cette semaine à Paris, la société française Restlet est venue présenter son Paas APISpark capable de prend en charge l’ensemble du cycle de vie d’un projet d’APIs. Bertrand Diard en assurera le développement commercial au sein de la société.

Parce que la gestion d’API a besoin de simplification. C’est un des messages que l’on aurait pu retenir de l’annonce par la société française Restlet de sa plate-forme globale censée aider les développeurs et les entreprises dans la gestion du cycle de vie complet de ces très tendances interfaces de programmation. Après plus de 12 mois en version béta, la plate-forme PaaS, baptisée APISpark, a débarqué sur ce marché fin novembre et a été présentée lors des API Days, qui se sont déroulés cette semaine à Paris. Quelques levées de fonds plus tard, la société, qui historiquement développe le framework Restlet, décide de monter d’un cran dans l’industrialisation de la gestion des APIs.

Cette plate-forme s’adosse ainsi à un framework Open Source, le Restlet Framework, développé en 2005. Ce framework, qui compte aujourd’hui une communauté de quelque 100 000 développeurs, est entièrement dédié à la création d’APIs. Si au départ, la société fondée par Jérôme Louvel commercialisait du service sur son framework, « le marché des APIs est passé il y a quelques années, à une phase industrielle, avec des besoins de gouvernance et de sécurité », raconte-t-il. Restlet s’est ainsi logiquement positionné sur ce créneau avec comme problématique clé : « comment aller au-delà du codage d’APIs et comment couvrir l’ensemble du cycle de vie du projet d’APIs, de la création, à la gouvernance en passant par sa maintenance dans le temps et son évolution fonctionnelle et sa montée en version. » Ainsi naquit ce PaaS spécial APIs, qui vient compléter les travaux réalisés autour du framework Open Source.

Il faut dire que les APIs ont aujourd’hui le vent en poupe. Poussées par les contraintes imposées notamment par la mobilité (synchronisation temps réel, connexion à un back-end, …) ou encore par des problématiques d’intégration de données, depuis ou vers le cloud, voire entre différents services cloud. « Les applications mobiles sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses et la plupart sont connectées pour récupérer ou partager des données. Elles ont donc besoin d’une API pour accéder aux back-ends où se trouvent ces données », résume Jérôme Louvel.

Cette plate-forme a donc été pensée dans l’idée de rendre cette conception et gestion d’APIs plus accessible. Des travaux ont été réalisés au niveau de l’ergonomie de la solution, explique encore Jérôme Louvel, histoire de pouvoir s’adresser, outre aux développeurs, à leurs responsables de projets, ceux des données ou encore d’autres associés au domaine juridique, au community manager qui prend le relais avec les partenaires.

Pour lui, le choix du cloud, comme modèle de distribution de la plate-forme, correspond à ce besoin de collaboration et de partage, entre les différents intervenants de la chaîne – par exemple entre les développeurs de l’API et son consommateur chez le partenaire. « Il est très facile de mettre en place un espace de collaboration avec l’ensemble de l’écosystème de l’API. » API Spark est hébergée sur l’infrastructure d’AWS.

Un cycle de vie simple a été modélisé, du draft de l’API jusqu’à sa version stable et sa publication, son évolution et sa montée en gamme. Cela prend également en compte la communication avec les consommateurs de l’API pour les avertir d’une nouvelle version. La plate-forme propose également une brique analytique qui permet de contrôler et de monitorer la consommation des APIs. Pour l’heure, la monétisation n’est pas encore incluse dans la plate-forme, mais la fonction est bien dans la feuille de route, confirme la société.

Selon lui, en quelques minutes, une entreprise peut créer une API à partir de ses données en place, via API Spark,et  y associer les couches sécurité et administration adéquates, et la rendre la consommable. Et ce, « sans écrire de code Java ».

Dans cette même logique, Restlet associe à API Spark un studio de développement (Restlet Studio) qui vient compléter cette vision de bout en bout de la gestion des APIs et concrétiser cette idée de simplification. Cet IDE, gratuit et sur le Web, génère automatiquement « les fichiers de configuration, les SDK clients et squelettes serveurs, sans avoir besoin de maîtriser les langages comme Swagger, RAML, JSON ou YAML », indique la société.

Restlet permet ainsi d’adresser aussi bien les grands comptes comme Canal+ Overseas pour industrialiser la configuration de son application mobile MyCanal, que les PME comme la société brésilienne CI&IT (spécialisée dans les services numériques), qui utilise APISpark pour créer et déployer des APIs Web pour publier des offres RH sur son intranet. Un processus géré d’ailleurs par les métiers RH en interne.

Bertrand Diard prend les commandes opérationnelles

Restera donc à inscrire la solution et sa technologie sur le marché. Pour cela, Restlet dispose d’un atout clé : Bertrand Diard. Le fondateur de Talend, qui a récemment laissé les rênes de la société (il en est toujours administrateur), devient Executive Chairman de Restlet et occupera désormais une position davantage opérationnelle. Bertrand Diard siégeait déjà au board de Restlet, aux côtés notamment de Matthieu Hug, qui rappelons le, a fondé RunMyProcess, aujourd’hui dans le giron de Fujitsu (RunMyProcess tourne aussi sur le framework Restlet et des travaux d’intégration sont en cours autour d’APISpark pour gérer leurs propres APIs).

La mission de Bertrand Diard sera ainsi d’aiguiller Restlet sur le marché et de définir une stratégie de développement commercial, après avoir réalisé une levée de fonds d’amorçage de quelque 4 millions de dollars il y a quelques mois. Il doit superviser le lancement de la plate-forme APISpark et orchestrer une prochaine levée de fonds pour lancer l’activité commerciale.

Globalement, l’accès à la plate-forme de Restlet est gratuit. La société commence à facturer les développeurs et les entreprises dès qu’un certain niveau de trafic est enregistré sur l’API. Au-delà d’un certain seuil – « qui dépasse celui des tests » -, le service devient payant avec un prix planché de 19$ par mois. Ce qui porte aussi la plate-forme et les APIs auprès d’entreprises de taille réduite, explique la société.

 

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