Discover 2014 : HP dévoile son SuperDome à base de puces x86
A Barcelone, HP a dévoilé son serveur NUMA SuperDome X, le fruit du projet Odyssey, visant à adapter son savoir-faire en matière de serveurs critiques au monde x86.
La fin de la route n’a jamais été aussi proche pour la gamme de serveurs Itanium d’HP. Trois ans après l’annonce de son projet Odyssey, visant à produire une alternative x86 à ses serveurs Itanium, HP a profité hier de sa conférence HP Discover de Barcelone pour lever le voile sur la gamme SuperDome X, dont l’objectif est de fournir une plate-forme de serveurs critiques basée sur les puces x86 Xeon d’Intel (voir à ce propos notre article de 2011 intitulé « La migration des Superdome vers le Xeon, une décision prévisible »).
HP a pris plus de temps que prévu pour développer ces systèmes. À l’origine, les serveurs Odyssey étaient plutôt attendus pour la fin de l’an passé. Mais le fait qu’Intel ait décidé de rompre avec son processus tick-tock pour passer de la génération Sandy Bridge à la génération Ivy Bridge a sans doute partiellement perturbé les plans d’HP.
L'héritage Itanium appliqué au monde x86
Les nouvelles machines, nom de code « DragonHawk », s’appuient sur la dernnière génération de puces Xeon E7 v2 et sur une déclinaison du châssis c7000 permettant, comme dans le cas des Superdome traditionnels, d’accueillir des lames plus hautes que les lames serveurs standard d’HP. D’ailleurs, le SuperDome X emprunte à la gamme SuperDome 2 la plupart de ses concepts d’architecture.
Ainsi les lames bi-socket du SuperDome X embarquent un chipset baptisé XNC2, dérivé du SX3000 du SuperDome 2, un chipset qui permet à HP d’agréger de multiples lames dans un grand serveur NUMA capable d’accueillir jusqu’à 16 sockets CPU et 12 To de mémoire. Ces limites ne sont vraisemblablement pas définitives, puisque la technologie peut sans doute supporter encore plus de sockets CPU – le crossbar du SX3000 supportait déjà bien plus de nœuds que la limite que s’était imposée HP avec les SuperDome 2) et de mémoire (les capacités d’adressage mémoire des Xeon E7v2 ne sont par exemple limitées qu’à 64 To du fait des capacités d’adressage 46 bit des Xeon).
On peut d’ailleurs noter que Silicon Graphics, le seul constructeur avec HP proposant des systèmes allant au-delà de la limite des 8 sockets Xeon E7 permise par le chipset Intel « Patsburg », va bien au-delà de ce que propose le SuperDome X, avec jusqu’à 256 sockets CPU et 64 To de RAM.
Un support initial de Linux, suivi de celui de Windows en 2015
En l’état, le plus musclé des SuperDome X reste impressionnant avec ses 240 cœurs CPU Xeon E7v2 à 2,8 GHz et sa limite à 12 To de RAM. Surtout, il hérite des capacités avancées des SuperDome Itanium, comme les capacités de partitionnement matériel nPAR ou les fonctions RAS (HP met en avant le fait que ses fonctions de partitionnement matériel seraient 20 fois plus fiables que les fonctions de partitionnement logiciel ou de virtualisation). HP a de plus porté sa technologie ServiceGuard sous Linux, afin d’assurer une disponibilité optimale des applications sur les SuperDome X sous Linux.
Les nouvelles machines supportent les OS Linux de Red Hat et SUSE et devraient aussi à terme supporter Windows Server, même si HP n’a pas indiqué si ce support se ferait dans un premier temps sur Windows Server 2012R2 ou sur le prochain Windows Server 10. Dans tous les cas, le support de Windows ne devrait pas arriver avant 2015.
Vers une lente extinction des serveurs Itanium et d'HP-UX
Notons pour terminer que l’arrivée des SuperDome X ne signifie pas l’arrêt de la commercialisation des SuperDome Itanium. HP a ainsi confirmé son intention de continuer à commercialiser ces machines et de proposer encore au moins une mise à jour matérielle basée sur le prochain processeur Itanium « Kittson » (que la dernière roadmap Intel indique comme étant « in planning »). HP entend officiellement supporter Itanium et HP-UX pendant encore de longues années et indique avoir une roadmap pour HP-UX jusqu’en 2022.
Reste que le lancement des SuperDome X ne devrait faire qu’accélérer le recul des ventes de SuperDome Itanium (qui stagnent désormais sous la barre des 240 M$ par trimestre. On est bien loin des 900 M$ à 1 Md$ réalisés avant la crise de 2008 et l’annonce par Oracle de l’arrêt du support de la plate-forme Itanium en 2011 – décision renversée depuis, suite à une décision de justice-).