Steve Lucas, SAP : « Hana deviendra une plateforme clé de l’Internet des objets »
Président de SAP Platform Solutions, Steve Lucas était de passage à Paris il y a quelques jours. L’occasion de commenter les tendances entrevues lors de TechEd outre-Rhin, notamment.
Président de SAP Platform Solutions, Steve Lucas était de passage à Paris il y a quelques jours, au sortir de TechEd, la grand-messe techno annuelle de SAP dont l’édition 2014 s’est tenue à Berlin. L’occasion pour lui de commenter les tendances entrevues en Allemagne mais également de préciser la stratégie de l’éditeur devenu en quelques années beaucoup plus diversifiés et porteur d’innovations majeures dans le secteur.
Vous participiez récemment au SAP TechEd qui s’est tenu à Berlin. Quel est votre perception du marché européen et surtout comment est accueillie l’approche « Innovation » de SAP ici en Europe ?
J’ai effectivement rencontré différentes entreprises européennes. Depuis plusieurs années déjà ces dernières sont particulièrement réceptives à nos innovations, tout spécialement à celles qui touchent à Hana. En dépit des problèmes économiques réels qui subsistent, les dirigeants européens voient très bien quel intérêt ils peuvent tirer de toutes ces innovations en termes de compétitivité.
Ce que l’on peut pressentir à présent c’est que l’adoption devrait vraiment s’accélérer. C’était déjà le cas aux Etats-Unis mais c’est désormais à l’Europe d’être moteur. Les entreprises ont vraiment montrées des signes de compréhension des enjeux de croissance liés à l’IT. Depuis quatre ans déjà SAP a produit un important effort d’explication sur la manière dont Hana est une clé de simplification du SI au service des entreprises. On se rend compte aujourd’hui que c’est exactement ce que les clients attendent !
SAP a présenté sa roadmap à Berlin avec un effort important vers le cloud computing. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’offre Hana en multi-tenant ?
Hana c’est vrai est désormais disponible en multi-tenant. Et c’est effectivement un nouveau pas vers une approche cloud totale. Mais si le multi-tenant est très utile pour certains scenarii il n’est pas la panacée adapté à tous les cas. Notre objectif est vraiment d’adresser l’ensemble des possibilités offertes par le cloud mais également de poursuivre nos développements et à innover sur les approches traditionnelles.
Un autre axe fort de ce qui a été présenté à Berlin tourne autour de Business Networks. Pouvez-vous nous préciser votre stratégie ?
Tout d’abord en termes d’organisation Business Networks est le troisième pilier de SAP avec Business Application (cœur d’activité historique, ndlr) et Platform (intégrant notamment Hana, ndlr). Avec Ariba SAP n’a pas simplement racheté une application de place de marché mais l’ensemble du réseau attenant et développé au fil des ans. Il s’agit là d’un écosystème immense qui, en termes de transaction, nous place en haut des opérateurs de cloud computing. Nous sommes en train de démultiplier le potentiel d’Ariba en développant tout le marché des composants logiciels que l’on peut aujourd’hui acquérir sur la place de marché. Et nous ne nous arrêtons par là. Au-delà des produits industriels et des biens immatériels et logiciels Ariba peut devenir une immense plateforme de compétences dans un contexte Projet. Le modèle de SuccessFactor ou encore l’approche achat de voyage avec le rachat récent de Concur Solutions vont globalement dans ce sens-là. Toutes ces offres, motorisées sur une base Hana, permettront également de bâtir nombre de scenarii d’achats ou le temps réel est indispensable. Par exemple la capacité à procéder à des réallocations rapides d’achats en cas de rupture chez un fournisseur. Cet aspect plateforme de mise en relation commerciale B-to-B est très important à développer pour le futur de SAP.
Vous gérez un portefeuille de technologie qui intègre des outils pour la mobilité, l’analytics et le In Memory. Un ensemble particulièrement cohérent dans le contexte de l’Internet des objets. . Où se positionne SAP à ce niveau ?
Pour nous il s’agit vraiment l’une des prochaines étapes de l’évolution de l’IT. On vient d’ailleurs, sur un an, de mettre 500 développeurs supplémentaires sur l’Internet des objets. SAP doit absolument se positionner très fortement sur ce segment et apporter des solutions en relation avec notre approche en termes de plateforme autour d’Hana. L’idée c’est de proposer un ensemble de technologies applicatives mais également d’apporter de l’intelligence au niveau des capteurs et de profiter à plein des qualité de vitesse de traitement et de gestion du temps réel d’Hana. Mais également de profiter de notre approche cloud pour pouvoir adresser d’énormes volumes de données relatives aux objets, par exemple dans le secteur de la santé. Hana a les moyens de devenir une plateforme clé de l’Internet des objets et nous nous y employons.
Vikash Sikkal, qui a quitté SAP au printemps dernier, aura été déterminant dans le développement de Hana. Quentin Clark vient tout juste d’être nommé pour le remplacer. En tant que VP chez Microsoft il a notamment contribué à l’intégration Cloud et outils de gestion des datas. Qu’est-ce que cela signifie pour le futur de SAP ?
Si l’on regarde les innovations que portent SAP, Hana – à la fois sur les bases de données et sur l’analytics – et le cloud sont au cœur de notre projet. Ce sont également nos plus importants leviers de croissance pour l’avenir. Quentin nous a vraiment rejoints dans cet esprit et sur ce projet avec son expérience sur les plateformes liées aux données et sur le cloud computing. Nous sommes sûrs qu’il va devenir l’un des contributeurs majeurs des innovations que nous comptons bien porter dans l’avenir.
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