SAP TechEd: SAP joue la simplification et l’ouverture
La conférence technique de SAP dédiée aux développeurs s’est tenue cette semaine à Berlin. Elle a été l’occasion pour l’éditeur allemand de faire plusieurs annonces (parmi lesquelles un PaaS, une prochaine génération d’applications métiers et une mouture « lite » de HANA pour Lumira). Des annonces toutes placées sous le signe de la simplicité et de l’ouverture.
La conférence technique de SAP dédiée aux développeurs s’est tenue cette semaine à Berlin. Elle a été l’occasion pour l’éditeur allemand de faire plusieurs annonces (parmi lesquelles un PaaS, une prochaine génération d’applications métiers et une mouture « lite » de HANA pour Lumira). Des annonces toutes placées sous le signe de la simplicité et de l’ouverture.
« s-Innovations » : moins d’ABAP, plus d’HANA
SAP avait déjà sorti sFinancial, son application de gestion financière à l’UI simplifiée. Bernd Leukert, Membre du Bureau Exécutif de SAP, a confirmé ce 11 novembre que ce travail de refonte allait s’étendre à d’autres applications métiers (gestion RH, Supply Chain et Logistic, Manufacturing, CRM) et à l’ERP Business Suite dans une gamme désormais baptisée « s-Innovations (« s » pour « simple »).
En plus du travail sur l’ergonomie, « l’idée est de réécrire certains composants pour tirer partie des avantages de HANA », commente Steve Lucas, Président Plateform Solutions de SAP, au MagIT. « Exactement comme nous l’avons fait pour les modules Trésorerie et Cash Management dans sFinancial, qui sont devenus temps réel pour avoir une vision correcte à l’instant T de la vraie situation comptable de l’entreprise ».
La version « simplifiée » de Business Suite, nommée pour l’instant sERP, sera disponible dans le Cloud de SAP au premier trimestre 2015, promet Bernd Leukert. Au passage, la part de code écrite en ABAP diminuera drastiquement.
Une version déployable sur site sera également disponible, « mais ce sera l’exception », tempère Steve Lucas. « Le but ,c’est vraiment de faire tourner ces applications dans notre Cloud. » Et de faire migrer les clients dans un environnement managé par SAP. Dans tous les cas, cette nouvelle gamme s’appuiera exclusivement sur HANA. « S, ça veut dire HANA », résume-t-il.
Avec ses « s-Innovations », SAP vise tout type d’entreprises et de clients. En gros, « absolument tout le monde ». Y compris les utilisateurs des anciennes versions qui pourront les compléter avec les modules réécrits. Une exception néanmoins : sERP, qui s’adressera évidemment à la base installée de clients BusinessSuite, sur site ou en mode SaaS.
SAP promet par ailleurs que la tarification de tous ces outils sera, elle aussi, simplifiée.
Un HANA « lite » pour Lumira qui tourne (aussi) sous Windows
Autre outil retravaillé : Lumira. Dans l’analytique, la tendance est clairement aux clients métiers. Et donc à plus de simplicité.
« Une réelle transition a commencé il y a cinq ans », constate Sigg Senior, Vice-Président en charge de l’ingénierie des produits analytiques de SAP : « les acheteurs de BI sont de moins en moins les services IT et de plus en plus les départements métiers ». Conséquence, le produit BI qui suscite le plus d’intérêt aujourd’hui auprès des clients de SAP est Lumira.
Ce n’est donc pas un hasard si l’outil de DataViz (également qualifié de « BI en self-service ») bénéficie d’une des évolutions les plus importantes de ce SAP TechEd : une nouvelle version, plus légère et embarquée, de la base In-Memory HANA. Une version baptisée « Lightwave HANA » (nom de code : « Velocity »).
En clair, dans un département d’une entreprise ou dans une PME, plusieurs collaborateurs peuvent vouloir installer Lumira sur leurs ordinateurs et partager leurs données et leurs rapports. « Prenons l’exemple d’un marqueteur, d’un vendeur et d’un responsable RH. Chacun a un Lumira (version Desktop). Pour travailler ensemble, ils ont un serveur sur lequel est installé Lumira Server ». C’est pour cette version serveur que les équipes de Stefan Sigg ont conçu une version de HANA « à faible empreinte, qui n’a pas besoin de plusieurs dizaines de Go de RAM ».
Avec « Velocity », les trois collaborateurs peuvent partager les mêmes données, les mêmes rapports et modélisations, le tout en temps réel. « On a voulu apporter la puissance de HANA sur le Desktop », synthétise Steve Lucas.
Cerise sur le gâteau, « Lightwave HANA » est « agnostique ». La base peut être installée sur Windows Server, là où sa grande soeur n’est officiellement certifiée que sur Linux Suse, et plus récemment sur Red Hat. « La beauté de la chose, c’est que tout cela est disponible en un clic sur Internet », ajoute Steve Lucas pour souligner encore l’effort vers plus de simplicité.
Pour éviter les silos et les données dupliquées, le projet devrait évoluer pour s’interfacer complètement à d’autres bases (celle d’une maison-mère par exemple). « Nous ne voulons pas simplement faire de la Data Vizualisation mais de la Trusted Data Vizualisation », explique Stefan Sigg. Actuellement, la qualité et l’unicité des données (MDM) de « Lightwave Hana » avec une base tierce sont assurées si cette dernière est HANA (du fait que les deux bases partagent le même moteur). Mais à terme, « Velocity » pourrait également se transformer en plateforme d’intégration et dialoguer avec des bases Oracle, SQL Serveur ou autres pour éviter les travers du « Shadow IT ».
HCP, le PaaS de SAP qui s’ajoute à HEC (et qui s’ouvre à Java)
Cet effort d’intéropérabilité est également au coeur de l’implication - assez nouvelle - de SAP dans l’Open Source.
Annonce majeure, HANA Cloud Plateform (HCP), le PaaS flambant neuf de SAP qui complète la version hébergée de sa base, HANA Enterprise Cloud (HEC), sera compatible avec Java (et JavaScript) et plus seulement avec HanaXS. « Notre PaaS s’appuie sur des standards ouverts », insiste Bernd Leukert.
A la différence de Microsoft Azure ou d’AWS, HCP ne s’adresse pas à tous les développeurs Java mais bien à ceux « qui veulent personnaliser ou créer une application Cloud qui se connecte à une ou à des applications SAP », précise Steve Lucas. Même si l’on peut également imaginer le cas de figure d’une application qui communique avec des services tiers ; HCP permettant « de se connecter potentiellement avec n’importe quel système ». Y compris Salesforce.com où un autre concurrent.
Ouverture encore, avec la mise en Open Source de UI5, l’outil de création d’interface simplifiée de SAP en HTML5 et JavaScript. SAS contribuerait déjà au projet OpenUI5. Ouverture toujours, avec la contribution de SAP à OpenStack, l’intégration de Hadoop à HANA, la possibilité de faire tourner des applications CloudFoundry qui tirent partie du In-Memory de la base, et la mise en avant sur le salon de GitHub et de l’outil de review de code, ReviewNinja.
Ouverture enfin, avec le support de Docker, la technologie de containers Linux, sur HCP.
Dernière illustration de cette stratégie, Hana Cloud Platform propose un EDI web et un service de compilation dans le Cloud. « Vous pourrez même créer des applications natives Android depuis un Mac, sans Xcode », se félicite Björn Goerke, Responsable Produits et Innovations Technologiques. « Abattons ces murs, développeurs », conclut-il, quarante-huit heures après le vingt-cinquième anniversaire de la chute du Mur de Berlin.