OpenStack Summit : OpenStack réunit son écosystème à Paris
L’édition 2014 de l’OpenStack Summit a trouvé refuge cette année à Paris pour la première fois. Le temps de découvrir un écosystème florissant et des constater le portée du framework Open Source.
Nous vivons tous dans une « Software-Defined Economy » et OpenStack en est une pierre angulaire. C’est l'un des messages que l’on pouvait retenir ce matin à l’ouverture de la conférence OpenStack Summit 2014 qui se tient pour la première fois sur le sol français - jusqu’au 7 novembre au Palais des Congrès à Paris. Une conférence qui apparaît désormais au coeur des grandes thématiques de l’IT moderne, au regard du ralliement des ténors du secteur derrière ce framework Cloud Open Source. Même si l'on pouvait noter une sous-représentation de la communauté française, face à une venue en force de la communauté notamment US, cette conférence est devenue un témoin du taux d’adoption de la plate-forme. Quelques 29 pays sont aujourd’hui représentés à cette édition 2014. « Nous n’avons jamais vendu autant de tickets sur nos précédents conférences », clame d’ailleurs Jonathan Bryce, le directeur de l’OpenStack Foundation (lire l’encadré), qui héberge aujourd’hui cette brique fondamentale du cloud Open Source.
Intel, nouveau membre Platine de l’OpenStack Foundation
A l’occasion de cet événement, l’OpenStack Foundation qui coordonne les développements d’OpenStack a annoncé qu’Intel avait rejoint le cercle très fermé des membres Platine de l’institution. Le Conseil d’administration de la fondation a approuvé la nomination du Californien qui devient le premier nouveau membre platine depuis la création de la fondation et le 8e. Sont également membres platines : AT&T, HP, Red Hat, Suse, IBM, Canonical et RackSpace. Selon le modèle de gouvernance de l’OpenStack Foundation, l’adhésion à la fondation est limitée à 8 membres Platine. Ces membres VIP représentent une part importante du financement de la fondation.
Pour Jonathan Bryce, ce succès d’OpenStack suit une tendance actuelle. « OpenStack s’inscrit dans un environnement où les utilisateurs doivent avoir le choix. A cela s’ajoute une rupture en matière de sélection des technologies. La virtualisation était certes portée par le département IT, mais le cloud est également porté par les métiers », note-t-il. Et justement : « les entreprises qui ont réussi sont celles qui créent des plates-formes pour donner le choix à leurs utilisateurs et départements métiers ». Comme avec Lego, on ajoute des briques pour pouvoir créer ce que veulent les utilisateurs, illustre-t-il.
Force est de reconnaître que l’écosystème qui entoure désormais OpenStack a grandi. Cette édition parisienne de l’événement en est notamment l’illustration. Outre les pure-players, que sont par exemple Mirantis, HP, Red Hat, Suse, Cisco ou l’ensemble de la sphère des ténors du genre, est venu se greffer un ensemble de sociétés qui se pluggue sur le framework OpenStack ou voit en OpenStack un standard suffisamment mûr pour pouvoir s’y adosser. Citons Puppets Labs, Codership (Haute disponibilité pour les bases de données en environnement cloud), SwiftStack (stockage objet), Scalr (plate-forme d’administration Cloud), Midokura (outil de visualisation du réseau) ou encore les Italiens d’Enter Cloud Suite (infrastructure à la demande).
Il faut dire qu’OpenStack a gagné en maturité et en facilité de déploiement. Si les déploiements dans le secteur des telcos - un segment de la première heure pour le framework - nécessitent encore des développements et intégrations minutieuses, notamment sur les couches réseau, mais « si vous démarrez , OpenStack est bien prêt pour le prime-time », résume Raphaël Perreira, patron d’eNovance, aujourd’hui dans le giron de Red Hat.
Quelque 20% des projets, pilotes compris, sont dans les telcos, explique de son côté Radhesh Balakrishnan, directeur général, virtualisation et OpenStack chez Red Hat. Sur les 80% restants, 25% sont dans les services financiers - un secteur clé pour Red Hat. Selon lui, les autres secteurs dans lesquels l’adoption progresse sont le secteur public (surtout aux US), les instituts de recherche et les entreprises des nouvelles technologies (comme Zynga ou encore Netflix).
« Banques et assurances ont déjà leur propre cloud privé ou hybride et développent leurs applications Cloud au dessus de cette fondation », ajoute-t-il. A l’image de la banque espagnole BBVA par exemple, qui a témoigné lors de l’événement. Jose Maria San Jose Juarez, qui dirige l’innovation dans la banque, indique avoir déployé OpenStack « pour gagner en agilité et briser les silos qui existent généralement dans les grandes organisations bancaires. La banque a souhaité donner à ses développeurs une approche pragmatique avec des possibilités de déploiements multiples, cloud privé, public ou hybrides ».
Autre secteur montant dans la communauté, celui de l’industrie automobile. BMW est également venu montrer son projet de rationalisation de son infrastructure avec un cloud privé OpenStack. « Nous avons l’ambition de développer un environnement semi-protégé accessible à une certaine partie d’employés », décrypte Stefan Lenz, en charge de la stratégie Datacenter et de l’infrastructure, chez BMW. Il cite deux avantages d’OpenStack : ses APIs et son modèle de données standard qui permettent d’utiliser des outils internes. Aux Etats-Unis, Tesla a également basculé.
« Vous êtes dans le bon sens de l’histoire » lancera enfin Jim Zemlin, le patron de la Linux Foundation qui a fait le déplacement à Paris pour l’occasion. Message reçu pour ce parterre de développeurs, utilisateurs et intégrateurs.