Red Hat : la priorité est à l'intégration de Ceph et Red Hat OpenStack
Rencontré à l'occasion de VMworld à Barcelone, Radesh Balakrishnan, le DG virtualisation et OpenStack de Red Hat fait le point avec LeMagIT sur la stratégie cloud de l'éditeur.
A l’occasion du récent VMworld Europe 2014 à Barcelone, LeMagIT s’est entretenu avec Radhesh Balakrishnan, le directeur général de Red Hat en charge de la Virtualisation et OpenStack, afin de faire le point sur la stratégie de l’éditeur en matière de virtualisation et de cloud.
Red Hat a fait d’OpenStack sa plate-forme stratégique pour le cloud et a récemment multiplié les acquisitions afin de conforter son offre, en mettant notamment la main sur le français e-novance et sur le spécialiste du stockage distribué InkTank, le développeur de la technologie de stockage distribuée Ceph. Selon Balakrishnan, Red Hat aurait aujourd'hui près de 400 clients et partenaires travaillant sur son implémentation OpenStack et contribuant en retour des améliorations ou des requêtes d’améliorations. L’éditeur est aussi l’un des premiers contributeurs au développement d’OpenStack.
Renforcer l'intégration entre Red Hat OpenStack et Ceph
Suite au rachat récent d’InkTank, Balakrishnan explique que « la priorité absolue est aujourd'hui l’intégration entre Ceph et OpenStack/RHEL ». L’éditeur qui avait jusqu’alors beaucoup sur Red Hat Storage, issu de Gluster, a finalement décidé de faire de Ceph sa plate-forme de choix pour le stockage en mode bloc dans OpenStack. Un choix qui semble très raisonnable. Dans ce contexte, Red Hat Storage est repositionné pour la fourniture de services en mode NAS. Le DG virtualisation et OpenStack de Red Hat nous a d’ailleurs confié que « Red Hat et NetApp – entre autres - travaillaient d’arrache-pied au développement du projet Manila », qui vise à doter OpenStack d’un service de partage de fichier s’appuyant tout d’abord sur les protocoles NAS courants (NFS et CIFS), mais aussi à terme sur des file system distribués (GlusterFS, NetApp Clustered Data OnTap, Isilon OneFS, IBM GPFS…).
RHEV : un marche pied vers Red Hat OpenStack
Si OpenStack est la priorité stratégique affichée de Red Hat, l’éditeur n’abandonne pas pour autant ses efforts autour de la simple virtualisation de serveurs. Comme l’explique Balakrishnan, « Red Hat voit RHEV (Red Hat Entreprise Virtualization) et RHEV-M (Red Hat Entreprise Virtualization – Manager) comme les premières marches vers OpenStack ». Les deux outils sont aussi un moyen pour Red Hat d’affronter Microsoft et VMware sur le terrain de la virtualisation de serveurs avec des tarifs agressifs et des technologies plus ouvertes. RHEV et RHEV-M sont ainsi poussés par l’éditeur auprès des entreprises qui ne cherchent pas encore à mettre en place un cloud automatisé, mais souhaitent renforcer la virtualisation de leurs infrastructures. Pragmatique Balakrishnan met en avant le bundle mis en place autour de RHEV avec un nombre illimité de VM au-dessus de Red Hat Entreprise Linux, qui offre un modèle de licence compétitif et a permis de faire décoller les ventes de la solution, notamment pour des workloads moins critiques pour lesquelles les entreprises rechignent à payer les licences élevées demandées par VMware et Microsoft.
CloudForms pour l'administration des clouds hybrides
S’il admet que VMware domine aujourd’hui le marché de la virtualisation en entreprise, Balakrishnan n’y voit pas forcément un obstacle au déploiement de solutions de cloud hybride basées sur les solutions de Red Hat. Il rappelle ainsi qu’avec CloudForms, l’éditeur au chapeau rouge dispose « d’une solution permettant d’administrer des workloads dans des configurations de cloud hybride et qu’il est donc tout à fait envisageable de faire cohabiter les déploiements VMware vSphere ou vCloud existant avec de futurs déploiements OpenStack Red Hat ». De même, Balakrishnan souligne que d’autres outils d’administration comme ceux d’HP permettent de gérer une infrastructure Red Hat en parallèle d’une infrastructure tierce. Il note enfin que Red Hat veille à intégrer les technologies à même d’accroître l’ouverture et la compétitivité de ses solutions, comme il l’a fait récemment avec la technologie de conteneurs Docker, qui est à la fois une alternative et un complément aux technologies de virtualisation traditionnelles.
Une stratégie SDN basée sur des partenariats
Interrogé enfin sur l’absence d’un contrôleur SDN dans son offre, le responsable de Red Hat a expliqué que pour l’instant la stratégie de l’éditeur était « de s’assurer que Red Hat OpenStack s’intégrait sans difficulté avec les grands acteurs du marché tels que Nuage Networks, HP ou Cisco ». S’il a noté l’importance des SDN pour certaines applications telles que le déploiement des technologies NFV chez les opérateurs télécoms, il a souligné que les SDN n’étaient pour l’heure pas nécessaires pour toutes les workloads. Mais rappelé quand même que Red Hat est l’un des sponsors actifs du projet de contrôleur SDN libre OpenDayLight.