Transition vers le Saas : les éditeurs français progressent
En 2013, le Saas a pesé pour 17% des revenus des éditeurs en France, contre 11% en 2012.
Les éditeurs de logiciels français avancent dans leur transformation vers le Saas. C’est l’une des conclusions que l’on aurait pu tirer à la lecture du dernier palmarès Top 250 des éditeurs français réalisé par Syntec Numérique, en collaboration avec Ernst & Young. Sur un chiffre d’affaires global de plus de 9,2 milliards d’euros réalisé en 2013 (en hausse de 6%), les éditeurs sont parvenus à en générer 17% avec le Saas, contre 11% en 2012 (selon le même baromètre Syntec). Même si la vente de licences reste encore la source financière n°1 des éditeurs en France (55% des revenus), le poids grandissant du Saas d’une année sur l’autre montre que les éditeurs ont bien entamé une mutation de leur modèle traditionnel, vers un modèle basé sur l’abonnement. Cette part du Saas dans les revenus est plus importante (26%) chez les éditeurs avec un CA de moins de 50 millions d’euros que pour la tranche supérieure, dont les revenus dépassent les 50 millions d’euros (12%). Cette dernière tranche est-elle davantage sensible au bouleversement que ce passage engendre, à savoir la refonte de son modèle économique et du changement du mode de financement ?
Récemment Syntec Numérique a d’ailleurs mis à disposition une offre de financement auprès de ses membres baptisée MoneySaas, dont l’ambition est justement de permettre à un organisme de financement tiers de compenser les pertes de trésorerie induite par le Saas. D’ailleurs, ce type d’offre se multiplie sur le marché, à commencer par celle de GE Capital, filiale financement de General Electric,baptisée Faas (Finance-as-a-service).
Quoiqu’il en soit, et d’un point de vue global, les verrous qui écartent les éditeurs du Saas semblent sauter un à un : en 2013, 45% des éditeurs considèrent le Saas et le cloud comme leur priorité d’investissement n°1 à moyen terme.
Un marché encore très concentré
En 2013, le marché des éditeurs français est toujours un marché très concentré : seulement 7% des plus gros éditeurs du secteur (plus de 100 M€) ont réalisé 76% du CA total. Alors que la majorité de cette industrie, composée pour l’essentiel de société de petites tailles (avec un CA ne dépassant pas 10 M€) ne compte que pour …4% du CA logiciel en France. 30% des éditeurs avec un CA compris en 10 M€ et 50 M€ réalisent 14 % du CA, 4% (50 – 100 M€) 6% du CA.
Logiquement, on retrouve les ténors du secteur dans le haut du classement : Dassault Systèmes confirme sa place de n°1, devant Ubisoft, Alcatel-Lucent, Criteo, Murex, Sopra, Cegedim, Axway, Cegid et Gameloft, pour les 10 premiers.
Autre indice de la bonne santé du secteur en France et de « résistance à la crise », rapporte Syntec : l’emploi. Le secteur, qui compte 107 457 actifs (101 659 en 2012) en 2013, a créé quelques 10 000 postes en deux ans. Mieux, précise encore Syntec, les éditeurs sont 75% à avoir émis le souhait de recruter en 2014 (elles étaient 69% en 2012) – les profils recherchés sont à 68% des développeurs. Pour 22%, les politiques de recrutement seront stables cette année. Seulement 1% parlent de réduction de la voilure. Un signe d’optimisme à rapprocher avec les prévisions également optimistes en matière de croissance : elles anticipent en moyenne une progression de 7% de leurs activités. Chez les plus petites d’entre elles (moins de 50 M€), cette croissance pourrait même atteindre 20%. Dans cette même logique, les efforts en R&D progressent également : ils correspondent à 20% du CA pour les éditeurs de – de 50 M€ de CA, 13% pour les plus importantes.