Volkswagen ouvre un centre de développement en Inde
Le constructeur automobile se dote d’un centre de développement IT à Pune, en Inde, pour garder son savoir-faire en interne tout en profitant des avantages de l’offshore.
Le constructeur automobile se dote d’un centre de développement IT à Pune, au sud-est de Mumbai, en Inde, pour garder son savoir-faire en interne tout en profitant des avantages de l’offshore.
Volkswagen va ouvrir ce centre le mois prochain. A terme, il devrait employer un millier d’ingénieurs et accompagner les activités du groupe dans le monde entier. Sidharth Yadav, DSI du groupe pour la région Asie-Pacifique, explique que le centre a été imaginé pour « garder en interne les processus du groupe ainsi que son savoir technique critique ».
Milan Kumar, qui va diriger le centre, insiste sur le fait de conserver en interne le savoir relatif aux applications critiques du constructeur : « nous étions confrontés à un problème, à savoir qu’une importante partie du savoir a migré chez les fournisseurs et qu’il nous était devenu difficile de comprendre nos propres systèmes. »
La sécurité était également une considération importante, selon Kumar : « nous ne voulons pas que des données relatives à des processus clés de Volkswagen aboutissent chez un fournisseur. »
L’internalisation offre également d’autres bénéfices, à commencer par la simplification de la formation et l’émergence de nouvelles opportunités d’innover autour des services. « Dès que vous recrutez un nouveau fournisseur, il faut combler l’écart de connaissances et former ses équipes. Lorsque vous faites cela en interne, vous réduisez les délais. Cela permet d’être plus créatif et plus innovant avec nos processus parce que nous avons la compréhension de nos métiers. »
De nombreuses grandes multinationales misent actuellement sur l’internationalisation tout en maintenant des capacités de développement offshore pour profiter des avantages de ce modèle.
Par exemple, le géant de la pharmaceutique AstraZeneca a récemment ouvert un centre de production IT à Chennai, dans le cadre de ses projets de réduction du recours à l’externalisation auprès de fournisseurs indiens, tout en conservant le bénéfice de l’offshore.
L’an passé, un autre constructeur automobile allemand, Daimler, a indiqué prévoir une économie de 150 M€ par an en internalisant ses services IT et en étendant ses opérations IT en Inde et en Turquie.
Peter Schumacher, CEO du cabinet de conseil en management Value Leadership Group, a récemment indiqué qu’il est désormais attendu du responsable du sourcing idéal qu’il applique une approche et une compréhension plus large de la création et de la captation de valeur, en tenant compte des opérations internes, des fournisseurs externes, et des centres de fourniture captifs. Selon lui, « Les investissements dans d’importants centres captifs soulignent que les entreprises européennes adoptent une approche stratégique et s’engagent à mettre en œuvre des organisations IT et des modèles de travail déployés globalement. Les grands groupes comme VW revoient sélectivement leurs relations fournisseurs, estimant qu’ils ont déjà perdu un savoir-faire technique important au profit de ces fournisseurs. »
Mais pour Schumacher, les centres captifs offshores doivent être appréhendés avec prudence : « de nombreuses entreprises sous-estiment les investissements immédiats et récurrents nécessaires pour disposer de capacités organisationnelles requises et préserver l’excellence dont elles ont besoin pour retirer de la valeur ajoutée. » Certains, comme Kone, notamment, en ont fait l'expérience par le passé.
Adapté de l’anglais par la rédaction.
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