La sauvegarde Veeam aspire à la haute disponibilité
Avec la dernière mouture de sa solution de sauvegarde, présentée à sa conférence Veeam On, Veeam veut se positionner sur le terrain de la disponibilité des applications.
Sauvegarde sur site distant et restauration excessivement rapide du fichier, de la donnée ou de l’e-mail perdu. La version 8 de la suite Veeam, disponible ce trimestre, n’est plus un simple logiciel de backup pour machines virtuelles, elle prétend au titre de solution de haute disponibilité. « La raison d’être de cette suite est de pouvoir récupérer très rapidement n’importe quelle application qui tombe en panne. Nous répondons à une demande grandissante de nos clients, pour qui la perte pendant plusieurs heures d’un site web ou d’un simple e-mail a désormais des conséquences économiques catastrophiques », argumente Daniel Fried, le DG EMEA de Veeam.
La suite Veeam, rebaptisée Availability Suite v8, comprend les outils habituels (sauvegarde avec force déduplication/compression, réplication exacte et supervision), auxquels elle ajoute un module Cloud Connect pour les sauvegardes distantes et des pilotes « Explorer » capables de fouiner à l’intérieur d’une quarantaine de formats de données sauvegardées. Elle continue à ne sauvegarder que des machines virtuelles VMware ou Microsoft Hyper-V. « Nous ne sauvegardons par encore de machines virtuelles KVM ou Xen, car nous avons encore tant à faire sur VMware et Hyper-V », élude Daniel Fried.
Une ouverture à la sauvegarde de machines physiques
En revanche, Veeam accompagne le lancement de son Availability Suite 8 du logiciel gratuit Veeam Endpoint Backup, un agent qui intègre bel et bien des machines physiques dans la boucle des sauvegardes. « Nous ne voulons pas positionner ce freeware comme une nouveauté d’Availability Suite ! Considérez-le juste comme une action marketing contre nos concurrents qui font payer la sauvegarde des postes de travail », Lance Daniel Fried. Cette annonce a été faite lors de VeeamON, cette semaine à Las Vegas. Et, en vérité, il y a le sentiment chez beaucoup de partenaires présents à cet événement que Veeam voulait bel et bien s’ouvrir à la sauvegarde des machines physiques, mais que sa solution n’était pas encore prête : Endpoint Backup ne sauvegarde en effet que les machines Windows (versions 7 et 2008 Server, minimum). Ni les postes Mac, ni les serveurs Linux, ni les appareils mobiles ne sont pour l’instant supportés.
Même prix, mais il faut installer du cache en plus.
Le prix de la solution est similaire à celui de la version précédente, soit environ 1000 € par lot de serveurs VMware ou Hyper-V à sauvegarder, un lot correspondant à six processeurs physiques (sockets). Il n’y a pas de licence supplémentaire à payer pour les logiciels à installer sur des serveurs externes qui s’occuperont de la déduplication... ou du cache. Car la fonctionnalité de sauvegarde à distance nécessite bel et bien l’ajout d’un nouveau cache sur chaque site.
« Il faut compter plus ou moins 100 Go de stockage par cache, moins si les machines virtuelles reposent toutes sur le même OS, ce qui simplifie la déduplication, et plus s’il y a plusieurs versions de Windows et de Linux dans le lot », explique Rick Vanover, qui se présente comme Product Strategy Specialist chez Veeam. Selon lui, le cache est nécessaire pour alléger le transfert en réseau, car il déduplique la sauvegarde à envoyer selon les blocs déjà enregistrés sur la destination. « Et il est beaucoup plus simple d’avoir du stockage en plus que de la bande passante en plus », assène-t-il. L’enjeu est par exemple d’aller chercher très rapidement chez un hébergeur les données qui ont brûlé à demeure. Si tant est qu’on en ait fait régulièrement une sauvegarde, ce qui n’est possible qu’avec une charge réseau légère. CQFD. A noter que le cache est censé gérer les déconnexions intempestives.
Sauvegarder chez n’importe quel hébergeur
Dans le détail, le module Cloud Connect n’a rien à voir avec les fonctions cloud que l’on trouvait dans la version précédente, Veeam Backup & Replication Cloud Edition. Avant, il s’agissait d’envoyer sa sauvegarde - entière, donc lourde en bande passante - vers l’une des grandes offres de cloud public référencée par Veeam (Amazon, Azure, etc.). Maintenant il s’agit de sauvegarder rapidement ses machines virtuelles chez n’importe quel hébergeur. « Cela va surtout créer un nouveau business. Puisqu’il suffit d’installer une copie d’Availability Suite à chaque extrémité, nos revendeurs et intégrateurs vont pouvoir vendre de nouvelles prestations de sauvegarde en ligne », se félicite Daniel Fried.
Il est à noter que Cloud Connect offre des fonctions de chiffrement. « L’intérêt n’est pas ici tellement dans le chiffrement en lui-même. Il s’agit surtout de simplifier complètement l’installation. Sans chiffrement intégré, l’hébergeur devrait déployer lui-même toute une infrastructure de VPN et autres. Ainsi, nous pouvons présenter à nos partenaires une solution clés en main », assure Rick Vanover.
Fouiller dans les sauvegardes, y compris celles de NetApp et EMC
Enfin, les modules Explorer permettent, depuis la console de supervision Veeam ONE, de ne récupérer dans les sauvegardes que ce que l’on souhaite par exemple une base SQL, Active Directory ou Exchange pour, par exemple, la réinstaller sur un autre serveur, pourquoi pas de version différente. Il y a l’idée de se servir de Veeam pour tester de nouvelles applications avec les données précédemment sauvegardées sans avoir à perdre du temps en administration système. Le tout est épaulé par un moteur de recherche qui peut extraire un e-mail donné et qui parvient même, c’est original, à retrouver une machine virtuelle selon le login de l’administrateur.
Tout aussi original, Availability Suite dispose de modules Explorer pour dédupliquer et fouiller dans les snapshots effectués par les baies NetApp, du moins celles qui fonctionnent sous Data ONTAP 8.1 (en mode cluster ou 7). Sont également supportés les images des Exagrid et EMC Data Domain (DDBoost). Manifestement, ces dernières fonctions ne sont supportées que lorsque la couche de virtualisation est VMware. « Nous ne proposons pas ces fonctions dans Hyper-V parce qu’il nous n’avons pas l’opportunité de le faire. Nous ne réinventons pas la roue. Notre gage de pérennité est de nous baser sur les ressources des couches de virtualisation », se défend Rick Vanover.