GE Capital finance la transition des éditeurs vers le Saas
Avec Faas, GE Capital permet aux éditeurs français d’entamer leur mue vers le Saas en compensant le manque de trésorerie induit par le passage au modèle à l’abonnement.
En matière de transformation vers le Saas, la technologie n’est que la partie émergée de l’iceberg. Gérer la transition du modèle économique reposant sur les licences, vers un modèle à l’abonnement, reste encore la tâche la plus compliquée. C’est notamment cette réflexion qui a poussé GE Capital, filiale dédiée au financement des entreprises de General Electric, à proposer aux éditeurs français une offre, baptisée Faas (pour Finance-as-a-service) dont l’ambition est de permettre de financer cette transition vers le Saas, sans compromettre la très précieuse trésorerie des éditeurs ni mettre en péril leur activité. Bref faciliter cette migration et faire sauter le verrou n°1 en matière de bascule vers ce nouveau modèle de distribution logicielle.
Il est vrai que jusqu’alors, les éditeurs restaient encore frileux à l’idée d’amorcer cette transition vers le Saas, un modèle pourtant indispensable à leur croissance. Cette évolution naturelle de l’IT des entreprises ne pesaient en 2012 que pour 11% (contre 8 % en 2011) des revenus totaux générés par le logiciel en France, selon le baromètre Top 250 des éditeurs de Syntec Numérique publié l’année dernière. Peu s’y risquent encore.
« On comprend que le problème est un problème purement financier et pas technologique », explique Ralph Crocket, directeur de marché chez GE Capital. « Quand un éditeur vend un logiciel, il touche une rémunération immédiate issue de la vente de licences. Avec le Saas, il perçoit une redevance basée sur un abonnement, créant ainsi un décalage de trésorerie. » Autre constat : la répartition des risques est également plus diluée, car si l’éditeur peut certes héberger lui-même son offre, il peut également s’adosser à un hébergeur tiers. Entrent alors en jeu plusieurs acteurs, augmentant la complexité de l’équation. C’est là que l’offre de Faas de GE Capital intervient. Il s’agit « de répondre aux besoins des éditeurs souhaitant se convertir au Saas et les aider à maîtriser leur trésorerie et à poursuivre à alimenter leur R&D », résume Ralph Crocket.
MoneySaas : Syntec aide aussi les éditeurs à passer au Saas
Syntec Numérique, en collaboration avec ASF Consulting, expert en financement des entreprises, a décidé de proposer à ses adhérents une offre identique à celle de GE Capital, baptisé MoneySaas. L’objectif est « d’accélérer le mouvement en les préservant des impacts financiers liés à cette mutation”, explique Bruno Vanryb, Président du collège Editeurs de Syntec Numérique, dans un communiqué. ASF Consulting disposait déjà d’un partenariat avec la chambre syndicale portant sur la possibilité pour les éditeurs de proposer leur logiciel en mode locatif.
GE Capital, qui est également adhérent au Syntec, est partenaire de l’offre MoneySaas, confirme Ralph Crocket.
Dans la pratique, avec Faas, GE Capital compense l’absence de trésorerie induit par le modèle Saas et finance, sur des contrats de 24 à 36 mois, de la vente de logiciels auprès de l’éditeur. Ce dernier reçoit de GE Capital 100% de sa redevance selon un forfait. De son côté, le client s’engage dans une relation avec GE Capital à qui il verse les montants de ses abonnements. En clair, GE Capital prend la place de l’éditeur. GE Capital se rémunère - classiquement - selon un taux d’intérêt variable, selon le montant du financement et le niveau de risque, commente encore Ralph Crocket.
L’éditeur doit toutefois être bien établi – sa solution doit être en place depuis 3 ans minimum - et la solution d’hébergement doit elle aussi être stable et de qualité. On parle donc d’acteurs spécialisés notamment dans les gros applicatifs de gestion de type SAP, dont les investissements et les paramétrages impliquent au moins un contrat de 24 mois. Et pas de location à courte durée.
D’ici 3 à 5 ans, Faas devrait compter pour 10% des financements gérés par GE Capital, assure Ralph Rocket, ajoutant que ce segment est un marché en développement.