Datacenter : Gartner prévoit un profond bouleversement du marché
Le marché des datacenters devrait connaitre un profond bouleversement dans les années à venir, selon le cabinet d’études Gartner.
Le marché des datacenters devrait connaitre un profond bouleversement dans les années à venir, si l'on en croit les dernières prédictions du cabinet d’étude Gartner. En cause, quatre facteurs, selon le cabinet : la prédominance du cloud, la concurrence entre centres, la fragmentation du marché et une dynamique économique changeante. Ces facteurs vont modifier à la fois les opportunités et les risques du segment dans les 3 ou 4 prochaines années, prétend Gartner.
Il est peu probable que les attentes portant sur le secteur se réalisent car elles reposent fortement sur des utilisateurs de l’IT traditionnelle et sur une communauté de fournisseurs davantage en proie au status quo, et qui ne souhaite pas ébranler le modèle de l’IT d’entreprise, alerte Gartner.
« Les pressions grandissantes du marché bouleversent les comportements des fournisseurs, et, conjuguées à ces 4 facteurs déstabilisants, préparent le marché à une période de mutation profonde », soutient Skorupa. « Ces comportements vont devenir de plus en plus affirmés, alors que le rythme des changements s’accélère. »
Gartner segmente les fournisseurs de datacenters en 3 classes : les Protecteurs (« Protectors »), les perturbateurs évolutifs («evolutionary disrupters ») et les perturbateurs révolutionnaires (« révolutionary disruptors »). Les protecteurs défendent leurs parts de marchés, leurs marges et leur base installée. Les seconds déstabilisent les premiers, tout en essayant de protéger leurs propres activités. Les derniers ont des modèles plus agiles et des stratégies go-to-market plus simples.
La domination des fournisseurs de cloud pourrait alors mettre fin aux traditionnels opérateurs de datacenter, confirme l’analyste. Les développements et déploiements de nouvelles applications passent d’un modèle internalisé, vers une politique où le Cloud est une priorité, commente-t-il. Cela a un impact sur les attentes en matière de nouvelles applications internes qui nécessitent ainsi un IT plus flexible, distribué et hybride. L’approche Saas et « Cloud-First », apportée aux nouvelles workloads, implique également que l’infrastructure hardware soit alignée sur les architectures de type Web.
Même si certains workloads ne fonctionnent pas mieux dans le Cloud, les opérateurs s’assurent que la capacité excédentaire est utilisée à des prix plus bas pour conserver un usage optimal et un retour financier plus élevé, soutient Skorupa. Cela va inévitablement affecter la demande traditionnelle en datacenter.
Selon Gartner, les MSP (Managed Service Providers) et fournisseurs d’infrastructure traditionnels ne parviennent pas à proposer des alternatives convaincantes aux services Cloud d’Amazon, Google ou IBM. Le marché traditionnel ayant des difficultés à rivaliser, leur croissance est promise à un ralentissement.
Sur le marché des infrastructures de datacenters, on trouve de nombreuses technologies innovantes, comme les SDN ou le stockage programmable (Software-Defined Storage), la virtualisation des fonctions réseaux, les processeurs et les infrastructures intégrées de type Web. Les acheteurs étant à la recherche d'efficacité, il y a potentiellement une importante demande latente pour ces technologies et pour les gains associés, affirme Gartner.
Parmi les autres facteurs cités par le cabinet, on retrouve la fragmentation du marché, entrainée par les révélations du programme PRISM. « Alors que les acheteurs en arrivent à penser qu’aucun des gros fournisseurs multinationaux n’est digne de confiance, l’accent est mis sur des technologies développées en local, l’Open Source et le hardware », soutient encore Skorupa.
Le cabinet anticipe une résurgence des petits assembleurs locaux. Ce qui devrait augmenter le niveaux de ventes des revendeurs de machines dites « démarquées ». Ces petits assembleurs ne pourront certes pas remplacer complètement les économies d’échelle apportées par les gros fournisseurs, mais l’écosystème du hardware Open Source devrait les aider à surmonter le problème.
« Intel et AMD devrait également assister à une érosion de leur activité x86, avec la migration des workloads, faibles ou intermédiaires, ainsi que des terminaux mobiles, vers des architectures ARM, notamment », conclut-il.
Traduit et adapté par la rédaction