L’EC3 s’organise pour mieux coordonner la lutte internationale contre la cybercriminalité
Le centre européen de lutte contre la cybercriminalité poursuit son développement avec la création d’un groupe spécial chargé de coordonner les enquêtes internationales, y compris au-delà des frontières de l’Union.
Le centre européen de lutte contre la cybercriminalité, l’EC3, vient d’annoncer la création d’un groupe spécial, la Joint Cybercrime Action Taskforce (J-CAT), chargé de coordonner les enquêtes internationales de lutte contre la cybercriminalité. Le J-CAT va notamment être chargé de collecter des données sur des thèmes précis à partir d’entrepôts de données nationaux et auprès de gouvernements et de partenaires privés, pour proposer ensuite des cibles potentielles et des réseaux pour enquêtes. Les thèmes couverts seront vastes : développement, test et distribution de logiciels malveillants, botnets, services de cybercriminalité, fraude en ligne, intrusions, etc. Le J-CAT sera en outre chargé d’impliquer les CERT des institutions européennes pour collecter leurs informations sur les menaces qui les affectent.
Ce groupe spécial présente l’originalité d’être créé sous la houlette de l’EC3 conjointement avec le FBI et son homologue britannique, la NCA. De nombreux pays se sont déjà engagés à contribuer aux travaux du J-CAT, et au-delà des frontières de l’Europe : Allemagne, Australie, Autriche, Canada, Colombie, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Pays-Bas, et Royaume-Uni.
Pour mémoire, c’est début 2012 que Bruxelles a proposé de créer l’EC3, le rattachant à Europol – la suite directe de l’adoption de la stratégie de sécurité intérieure de l’UE adoptée fin 2010. Neelie Kroes, alors vice-présidente de la Commission Européenne, voulant renforcer la coopération internationale dans la lutte contre la cybercriminalité, y compris au-delà des frontières de l’Union. L’EC3 a finalement été lancé début 2013.
Récemment, l’EC3 a conclu un accord stratégique avec l’Agence européenne pour la sécurité des réseaux et de l’information (Enisa), visant à améliorer leur coopération, tout particulièrement à travers l’échange de « connaissances et d’expertises spécifiques, l’élaboration de rapports de situation généraux, les fruits d’analyses stratégiques et de pratiques de référence, et le renforcement des capacités à travers la formation et la sensibilisation pour protéger la sécurité des réseaux et de l’information à l’échelle européenne ».