Chômage IT : 1 000 inscrits de plus en juillet
La courbe de l'offre d'emploi a beau se redresser. Le secteur IT reste ancré dans le paradoxe d'un chômage endémique.
Locomotive de l'emploi cadres, le secteur IT reflète de façon exacerbée l'attentisme des entreprises. En témoigne notamment la progression de près de 3% en juillet du nombre de demandeurs d'emploi pour les métiers des SI et télécom. Avec 34 500 inscrits à Pôle Emploi (catégorie A), soit 1 000 de plus qu'en juin et 3 100 de plus qu'en juillet 2013, le bilan s'alourdit de 9,9% sur un an. Soit plus du double de l'aggravation du chômage (+4,3% en un an) pour tous secteurs et tous métiers confondus. En incluant les inscrits ayant une activité réduite (catégorie A, B et C), l'avancée du chômage est sensiblement la même : 41 900 inscrits soit 900 de plus qu'en juin et 3 900 de plus et +10,2% en un an).
De fait, la courbe du chômage IT est à la hausse continue depuis six ans (au plus bas, 14 800 demandeurs d'emploi en juin 2008). Preuve s'il en est besoin que, quelle que soit la conjoncture, le fléau est bel et bien endémique. Reflet du décalage qualitatif, plus que quantitatif, entre l'offre et la demande. Une amélioration progressive avait été enclenchée cinq ans plus tôt, réduisant de plus de moitié le poids du chômage IT entre 2004 et 2008. Dans cette évolution cyclique, le niveau atteint en ce début d'été reste nettement inférieur à la flambée enregistrée en 2003 (un pic à 41 800 inscrits en catégorie A en octobre 2003, et 49 700 en incluant ceux ayant une activité réduite).
Offres d'emploi : +5% en juillet
Reste à savoir si les mois prochains confirmeront la progression de 5% des offres d'emploi en informatique enregistrée en ce mois de juillet par rapport à l'an dernier même période, selon l'Apec. Une progression de l'offre (+3% sur douze mois pour tenir compte des pics et creux saisonniers) qui, en tout cas, est dans la ligne des intentions d'embauches affichées par les entreprises du secteur IT d'un trimestre à l'autre (note de conjoncture Apec de juillet). Le troisième trimestre se profile ainsi sur la lancée du second trimestre (+7% en nombre d'offres) mais sans sursaut.
Neuf entreprises sur dix du secteur IT déclarent vouloir embaucher. Et selon cette note de conjoncture de l'Apec, 41 % des entreprises informatiques qui ont recruté au deuxième trimestre 2014 indiquent que leur volume d’embauches est en hausse, soit 14 points de plus qu’un an plus tôt.
Le constat n'est pourtant pas généralisé. D'après le suivi barométrique du site Qapa, même si les développeurs accaparent encore et toujours près de 15% des annonces publiées sur ce site, en août 2014, la part de marché (emploi) de l'informatique recule d'environ 5% par rapport à l'an dernier même période.
Parallèlement, certains cabinets de recrutement constatent un relatif regain de dynamisme de l'embauche. Pour le cabinet Robert Walters, l'activité en régions (voire l'attractivité de certains bassins d'emploi), combinée avec les exigences des évolutions de la réglementation selon les secteurs d'activité, explique la disparité de ce regain (offre en progression de 4% au second trimestre 2014). Dans ce panorama en transformation, l'informatique – ou même le numérique -- ne sont pas cités par ce cabinet parmi les filières les plus en demande de renfort. Bien que ce soit implicite. Notamment pour les secteurs bancaire et financier, la logistique ou le e-commerce (entre autres!) dont le présent et le prochain avenir se conjuguent de toute évidence en termes de transformation numérique.