Heartbleed constitue toujours une menace
Selon IBM, la vulnérabilité Heartbleed n’a pas eu un impact en rapport concret avec sa sévérité. Mais la menace persiste, notamment parce que de nombreux serveurs potentiellement vulnérables n’ont pas encore été patchés.
Près de cinq mois après la révélation de la vulnérabilité Heartbleed, IBM dresse un premier bilan, avec le rapport trimestriel de sa division X-Force, en s’appuyant sur les informations retirées des infrastructures des clients de ses services de sécurité managés. Et celui-ci s’avère contrasté.
La bonne nouvelle, c’est que l’intérêt malveillant pour la vulnérabilité semble s’être sensiblement tassé : si IBM a enregistré jusqu’à plus de 300 000 attaques par jour exploitant Heartbleed le 15 avril dernier, le chiffre est rapidement retombé, à quelques centaines d’incidents par jour fin avril. L’effet de grandes entreprises qui ont été capables de mettre rapidement en œuvre des contre-mesures. De quoi pousser les attaquants à déplacer leurs efforts sur d’autres vulnérabilités. Pour autant, l’activité malveillante liée à Heartbleed se maintient, explique IBM, estimant qu’environ « 50 % des serveurs potentiellement vulnérables ont été laissés sans correctif ». De quoi faire, pour le groupe, de la vulnérabilité « une menace continue et critique ».
Mais pour IBM, le plus important est peut-être à chercher du côté de la gestion de la réaction : « disposer d’un plan de réaction aux incidents – et d’une base de données à jour des actifs – s’est avéré absolument critique pour réduire l’exposition au risque. » En outre, selon le groupe, si les pare-feux ont pu rapidement offrir une protection pour les systèmes concernés, les dispositifs de détection et de prévention des intrusions ont pu « fournir une protection encore plus importante en bloquant les attaques au niveau des paquets ». D’autant plus que les attaquants semblent avoir privilégié la carte de l’exploitation distribuée de la vulnérabilité Heartbleed, rendant plus difficile la protection par des pare-feux.