EnterpriseDB s’attaque aux bases NoSQL
La société spécialisée dans les services autour de PostgreSQL présente un environnement de développement cloud permettant de mieux exploiter les fonctions NoSQL du SGDB Open Source. N’hésitant pas à égratigner au passage les acteurs du monde NoSQL.
Face à la montée du mouvement NoSQL chez les développeurs, EnterpriseDB, le couteau entre les dents, a décidé de contre-attaquer. La société, qui développe une série de services autour de la base de données Open Source, a présenté un outil de développement dans le cloud permettant d’exploiter facilement (selon elle) les capacités NoSQL intégrées à la base de données relationnelle. Une façon pour les développeurs, de tous niveaux, de ne pas être confrontés aux difficultés inhérentes aux bases de données NoSQL, soutient la société. Et d’égratigner au passage les Couchbase et MongoDB.
Comme de nombreux SGBD du marché, PostgreSQL s’est pourvu de fonctions NoSQL, comme le support de JSON, JSONB ainsi qu’une extension vers Hstore depuis sa version 9.2. « Le support de JSON est un message clair : PostgreSQL est l'outil idéal pour créer des applications innovantes et exploiter la puissance des outils de développement modernes comme le framework node.js par exemple. De plus, l'extension hstore est la preuve que PostgreSQL a évolué pour répondre aux enjeux soulevés par le mouvement NoSQL », avait commenté Guillaume Lelarge, directeur technique de Dalibo, société française spécialisée dans PostgreSQL, à l’époque de la sortie de la version. Il apparaît ainsi logique qu’EnterpriseDB, spécialiste des services premium pour Postgres s’engouffre dans la brêche.
Selon la société, cet environnement de développement, baptisé Postgres Extended Datatype Developer Kit (PGXDK) et hébergé sous la forme d’une image AMI sur AWS, propose une série d’outils pour faciliter l’usage et l’optimisation des fonctions NoSQL de Postgres. Avec pour objectif de faciliter le recours au SGBD pour gérer des données non structurées, là où les bases spécifiques NoSQL ont la cote. Et ce, aux côtés du monde, plus traditionnel, de SQL. PGXDK package la version 9.4 beta de PostgreSQL, un serveur, des implémentations de Ruby, Ruby on Rails, Node.js et Python.
« Les solutions seulement NoSQL présentent de nombreuses difficultés, complexités et même de sérieux risques aux entreprises », lance EnterpriseDB dans un communiqué, sans ambages. Puis citant Gartner, « en 2017, 50% des données stockées dans des bases NoSQL seront préjudiciables pour les entreprises à cause du manque de politiques et de programmes appliqués à la gouvernance de l’information ».
De quoi alors alimenter un débat : quelle place les pure-players du monde NoSQL, comme MongoDB ou encore CouchBase, occuperont-ils sur le marché des bases de données ? Les entreprises, déjà aux prises avec des SGBD existants, ne leur préféreront-ils pas les technologies des traditionnelles bases de données relationnelles, comme le proposent par exemple Oracle (notamment avec MySQL), ou Teradata ?
Stephen Brobst, le CTO de Teradata, semblait avoir déjà un élément de réponse, lors de la présentation du support de JSON à son entrepôt de données. Pour lui, les bases NoSQL seront cantonnées à des segments de niche. « Que se passe-t-il lorsque les acteurs clés des bases de données, comme Teradata, Oracle, IBM, etc… ajoutent JSON à leur technologie ? Ce n’est pas difficile à faire. Mais quel sera le niveau de différentiation des bases de données NoSQL ? Ils ne disparaîtront pas mais seront placés sur des niches », avait-il précisé. A suivre.