OpenStack : un marché de 1,7 Md$ en 2016
OpenStack devrait représenter un marché de quelque 1,7 milliard de dollars dans deux ans (2016). Une progression affirmée pour cette technologie IaaS, née en 2010 dans le cadre d’un projet commun entre la Nasa et la société américaine RackSpace.
Les entreprises auraient-elle fait leur choix en matière de technologie Cloud ? C’est une question que l’on peut se poser à la lecture des conclusions du dernier rapport du cabinet d’analystes américain 451 Research portant sur le marché du très tendance framework Open Source. Selon ses données, OpenStack devrait représenter un marché de quelque 1,7 milliard de dollars dans deux ans (2016). Une progression affirmée pour cette technologie IaaS, née en 2010 dans le cadre d’un projet commun entre la Nasa et la société américaine RackSpace.
Selon le rapport OpenStack Pulse 2014, le framework Open Source a gagné en popularité depuis que les développeurs, les fournisseurs technologiques ainsi que les utilisateurs se sont mis, dans un élan collaboratif, à renforcer le champ fonctionnel d’OpenStack depuis sa création en 2010.
Depuis, la technologie a reçu le soutien de plusieurs géants de l’IT, comme HP, IBM, Intel et Red Hat notamment. Empiétant de plus en plus sur les plates bandes d’acteurs comme AWS ou encore VMware, engagés sur des technologies plus propriétaires.
OpenStack a également été déployé par plusieurs grandes entreprises, comme eBay ou encore le CERN, pour certaines de ses possibilités, comme l’interopérabilité entre workloads, le contournement du verrou-vendeur et les API Open Source.
« Aujourd’hui, le projet a fait son chemin parmi les priorités premières de nombreux professionnels de l'IT ainsi que chez les fournisseurs », explique Al Sadowski, analyste au 451 Research.
L’attractivité de la plate-forme Open Source chez les entreprises et acteurs de l'IT est liée aux bénéfices apportés d’une façon générale par l’Open Source. Citons la flexibilité, les économies de coûts, l’absence de verrou-vendeur, et la capacité à pouvoir personnaliser l’ensemble pour mieux s’intégrer aux autres infrastructures et applications, résume encore l’analyste. « Autre avantage : la modularité, qui favorise la création d’un précieux écosystème diversifié, sous forme d’add-ons et de plug-ins. »
Toutefois, l’un des plus gros inconvénients d’OpenStack est sa complexité. « Le problème avec OpenStack est qu’il est Open Source et nous n’avons pas de fournisseur [attitré, NDLR] qui puisse résoudre nos problèmes », soutient Suneet Nandwani, en charge de l’ingénierie Cloud chez eBay, intervenant lors de la 6e édition de la conférence Cloud World Forum à Londres.
Ebay a décidé d’adosser son infrastructure la plus critique - son portail - sur un cloud privé OpenStack, développé en interne. « Nous sommes confrontés à nos propres problèmes en matière de cloud. »
Selon le rapport, les implémentations d’OpenStack nécessitent encore une bonne expertise technique pour assurer les déploiements. De plus, des questions sur la stabilité ainsi que l’équilibrage de charge et le dimensionnement de Neutron (la partie réseau d’OpenStack) montrent que le framework manque d’un certain attrait auprès de nombreuses entreprises et de fournisseurs de services. « La plate-forme cloud est encore très compliquée et difficile à installer et à gérer, du fait part notamment d'un manque de compétences et d’expertise », commente Sadowski. Toutefois, selon cette même étude, il semblerait que la demande en la matière soit soutenue et importante, surtout dans la Silicon Valley. « Nous nous attendons à ce que des projets destinés à monétiser la technologie se poursuivent, surtout au niveau des couches supérieures d’OpenStack, au niveau des fonctions d’administration. »
Selon le cabinet d’analystes, si les revenus liés à OpenStack progressent rapidement, ils demeurent encore réduits comparés à VMWare, AWS ou encore Red Hat. Avec un marché estimé à 1,7 milliards de dollars en 2016, la gouvernance du projet, basé sur le mode collaboratif, sera éprouvée, et mise à l’épreuve par les ambitions des acteurs du monde OpenStack, poussés par les profits et les parts de marché », conclut Sadowski. Des tensions sont donc à prévoir.
Traduit et adapté de l'anglais