NetScout accuse Gartner de truquer ses Magic Quadrant
Le spécialiste de la gestion des performances réseaux poursuit le cabinet d’analystes en justice pour un classement jugé partial dans son dernier Magic Quadrant sur le NPM.
Le spécialiste de la gestion des performances réseau NetScout a entamé des poursuites à l’encontre du cabinet d’analystes Gartner après avoir été classé parmi les « Challengers » du très écouté Magic Quadrant portant sur les outils NPM (Networking Performance Management Monitoring and Diagnostics).
Gartner définit un « Challenger » comme une entreprise qui exécute bien sa stratégie aujourd’hui ou peut dominer un important segment de marché, mais ne comprend pas encore l’orientation du marché. Les « Leaders » et les « Visionnaires » sont généralement considérés comme les plus acceptables chez les fournisseurs en technologies.
Dans sa plainte, déposée devant la Cour supérieure du Connecticut à Stamford, NetScout poursuit Gartner en vertu du Connecticut Unfair Trade Practices Act et pour diffamation.
Il y explique avoir subi des dommages en termes de réputation, de dénigrement de sa marque, de ainsi que des dommages économiques, des pertes d’activités et d’opportunités d’affaires », résultant de déclarations « fausses et diffamatoires » de Gartner, faites de façon malintentionnée, avec volonté de nuire et dans un but déplacé et malveillant et tout en ayant connaissance de leur caractère erroné et au mépris de la vérité ».
NetScout conteste les allégations du Magic Quadrant qui lui attribue un modèle de déploiement reposant sur le hardware de nature à limiter sa capacité à satisfaire la demande sur le terrain du Software-as-a-service. Il conteste aussi les propos de Gartner selon lesquels il disposerait « d’une capacité limitée à s’étendre au-delà son héritage en matière de gestion du réseau ». La société affirme que Gartner l’a décrit comme un pilier de conservatisme auquel il manque la poids et l’influence de ses concurrents.
Il accuse également Gartner de n‘être ni indépendant ni objectif et soutient que son modèle économique est fondé sur l’extortion. « Gartner a un modèle d’affaire qui repose sur le principe de l’utilisateur payeur (pay-to-play), qui, dans sa conception, récompense les clients de Gartner qui dépensent des sommes substantielles sur ses nombreux services en les positionnant de façon avantageuse dans ses rapports très influents du Magic Quadrant, punissant au passage les entreprises qui choisissent de ne pas dépenser de sommes substantielles dans les services Gartner », affirme NetScout.
« Bien que Gartner prétende proposer une analyse objective et impartiale des fournisseurs dans ses Magic Quadrant, il leur vend d’autres services, comme du conseil, laissant entendre à ces entreprises que, si elles paient pour des services Gartner, elles amélioreront leurs relations avec les analystes de la firme. »
Dans un communiqué, Andrew Spender, vice président de la communication de Gartner, rejette la plainte, indiquant qu’elle n’est pas fondée. « Nous avons l’intention de nous défendre, et de défendre vigoureusement l’intégrité de nos processus de recherche », lance Spender. « Nous restons déterminés à proposer à nos clients des conseils et des études indépendantes sur les produits et les services que nous couvrons et sur lesquels ils s’appuient depuis plusieurs dizaines d’années. »
Le NPM Magic Quadrant a été publié en mars 2014. A l’époque, Jonah Kowall, vice président chez Gartner, un des auteurs du rapport, avait précisé avoir ressenti qu’il était critique de pénétrer le segment du NPM alors que le SDN, dont l’intérêt est toujours plus grand, a rendu encore plus important et complexe le monitoring et le diagnostic des réseaux.
L’analyste estime le marché du NPM à 1 milliard de dollars. Ses acteurs clés (CA, HP, Riverbed et SevOne) sont à la peine avec les SDN alors que la génération actuelle d’outils de gestion de performance réseau est pourtant loin de répondre aux attentes des utilisateurs.
Traduit par la rédaction