MicroStrategy World Barcelona : MicroStrategy simplifie sa gamme et se lance dans la sécurité
C'est à Barcelone que l'éditeur américain MicroStrategy a posé ses valises pour la troisième fois consécutive pour organiser son salon annuel européen. Le choix de la ville n'est pas un hasard. L'Espagne est en effet la première filiale ouverte sur le vieux continent par la société de Mike Saylor, un pays où elle est aujourd'hui leader de la BI.
C'est à Barcelone que l'éditeur américain MicroStrategy a posé ses valises pour la troisième fois consécutive pour organiser son salon annuel européen. Le choix de la ville n'est pas un hasard. L'Espagne est en effet la première filiale ouverte sur le vieux continent par la société de Mike Saylor, un pays où elle est aujourd'hui leader de la BI. Et si la maison mère de Microstrategy dans la péninsule ibérique se situe a Madrid, c'est bien la capitale catalane (et son port) qui ont les faveurs personnelles du PDG.
Pour cette édition 2014 du Microstrategy World, deux surprises attendaient le millier de participants présents.
La première concerne les vingt et un produits de l'éditeur. Ceux-ci seront à présent regroupés en quatre grands modules : web, mobile, architect et serveur. Cette simplification de la gamme vise à la rendre plus lisible par les clients, qu'ils soient du côté IT ou du côté métier. "Les utilisateurs doivent comprendre et être à l'aise avec la technologie pour vraiment l'adopter", explique Paul Zolfaghari, président de MicroStrategy. Un rebranding qui a aussi pour but de faciliter le travail de ses commerciaux : "nos cycles de ventes étaient trop complexes, alors on simplifie".
Cette refonte s'accompagne d'un upgrade gratuit. Autrement dit, si un client possède une licence pour une application affectée à un module, il bénéficiera désormais des licences des autres produits de ce module. Une annonce très applaudie par l'audience. "Et très, très bien accueillie par nos partenaires", confirme Jean Pascal Ancelin, Directeur Général de MicroStrategy France, qui ne voit pas cette décision comme une perte de revenus potentielle mais comme l'opportunité, par effet de bord, de convaincre les clients d'équiper plus de postes et d'essayer la plateforme mobile (module à part dans cette nouvelle gamme).
Deuxième suprise, le spécialiste de la BI se lance dans la sécurité avec un service d'authentification. Baptisé Usher, il se présente sous la forme d'un back-end Cloud et d'une application pour iOS et Android. Son but est de remplacer les mots de passe, "toujours trop nombreux ou trop complexes", dixit un Mike Saylor ambitieux. Qui voit déjà son nouveau produit remplacer les badges d'entreprise, les token de RSA, les cartes de fidélité et même les cartes d'identité. "Cela fait 50 ans qu'on traite ce problème de sécurité de la même manière. Il est temps de le faire différemment", lance-t-il.
Mélange de biométrie, de géolocalisation et de technologies NFC/Bluetooth, l'app - déjà utilisée en interne chez MicroStrategy et chez trois beta-testeurs français - est aussi un moyen de générer des logs. Et donc de fournir de précieuses informations sur ses utilisateurs qui pourront, par la suite, alimenter les outils BI. "Marketing, ventes, services clients, sécurité, pré-identification pour les Call Centers... Faites-en ce que vous voulez", invite le PDG, "en quelques minutes vous pourrez éditer des millions de badges". Pas sûr, en revanche, que la CNIL voit d'un très bon œil toutes les applications possibles de ces badges/trackers.
Autre sujet abordé, l'acccord passé avec Amazon pour proposer en mode Cloud les solutions de MicroStrategy sur AWS. L'annonce avait été faite la semaine précédente mais elle n'était pas sans poser plusieurs questions. Notamment sur l'articulation de cette nouvelle offre SaaS avec celle, déjà existante, entièrement hébergée par l'éditeur.
Tout n'a pas été clarifié. En substance, Mike Saylor a souligné les avantages de l'infrastructure de son nouveau partenaire : flexibilité, puissance potentiellement illimitée, présence géographique sur plusieurs continents, compliance locale et mise en place rapide. Sans vraiment aborder son autre offre. Dans ces conditions, que reste-t-il au Cloud maison de MicroStrategy ? La réponse est donnée par l'équipe française. "Nous assurons un support de l'infrastructure avec un contrat et nous proposons des formations", précise Jean Pascal Ancelin au Mag IT, en mettant donc en avant le SAV d'un SaaS sur mesure, logiquement plus cher mais différent d'un Cloud plus clef en main.
La session plénière s'est ensuite terminée avec l'accent allemand. MicroStrategy n'était en effet pas peu fier de présenter son nouveau Directeur Marketing, Markus Starcke, débauché de SAP (où il était à la tête d'une équipe de plus de 600 personnes) et un nouveau client, Adidas, traditionnellement attaché à SAP et qui a pourtant choisi d'utiliser la BI de l'editeur américain à la place de Business Object au dessus de son appliance HANA.
"Deux indicateurs qui montrent l'importance de plus en plus reconnue de MicroStrategy", se félicite le président exécutif Paul Zolfaghari. Avant, toutefois, de concéder que la notoriété de l'éditeur est encore trop faible en Europe à son goût et qu'elle sera, a priori, un chantier marketing majeur pour les mois qui viennent.