HyperCat : un standard pour aider à l’interopérabilité dans l’Internet des objets
Un consortium regroupant plus de 40 entreprises technologiques britanniques vient de présenter HyperCat, une spécification visant à assurer l’interopérabilité dans l’Internet des objets.
Aider à l’interopérabilité dans l’Internet des objets. C’est l’objectif d’un consortium regroupant plus de 40 entreprises technologiques britanniques, sous la houlette de l’agence locale de l’innovation, le Technology Strategy Board. Et cet objectif trouve une première traduction dans la spécification HyperCat. Celle-ci « permet aux machines de fonctionner ensemble sur Internet, et aux applications de découvrir et de donner une signification aux données, automatiquement, sans intervention humaine. » Et, ainsi, de « briser les silos verticaux de données et trouver une fondation pour l’interopérabilité des produits et applications connectés. »
La spécification HyperCat se veut « extrêmement simple », fournissant une couche d’interopérabilité « mince » qui « permet aux applications d’explorer les données et les ressources disponibles sur un hub de données spécifiques, ou de chercher des types de ressources particuliers sur Internet. » HyperCat peut ainsi donner les moyens à une application limitée aux données de température de découvrir les sources fournissant ce type de données dans son environnement. S’appuyant sur JSON, la spécification permet d’exposer des collections d’URIs, ou catalogues. Ceux-ci peuvent être organisés de manière hiérarchique mais également circulaire. De premiers exemples sont déjà disponibles sur GitHub.
HyperCat est le fruit d’une subvention de 6,4 M£ et de 12 mois de travail impliquant notamment la start-up 1248, ARM, British Telecom, et IBM, ainsi que des universités britanniques. Dans un communiqué, Pilgrim Beart, Pdg de 1248, explique que les applications du monde de l’Internet des objets étaient, précédemment, « intégrées verticalement, fonctionnant uniquement avec des services spécifiques », alors qu’HyperCat permet le « développement des relations de plusieurs-à-plusieurs, qui sont la clé de l’Internet des objets. »
Amyas Phillips, chercheur chez ARM, explique qu’HyperCat est déjà utilisé dans son siège de Cambridge, « pour partager des données telles que l’occupation des bureaux, la consommation énergétique, ou encore l’éclairage du parking, et cela entre différentes applications. » Et d’assurer qu’en « connectant ainsi en temps réel notre infrastructure, nous réduisons nos coûts énergétiques et générons d’autres informations incluant la température extérieure, que d’autres peuvent utiliser. » Le tout pour produire des « bénéfices tangibles. »
Reste à savoir si, dans le temps, cet effort d’interopérabilité saura répondre à une fragmentation qui semble, au moins initialement, inéluctable. Google vient ainsi de présenter son programme développeurs Works with Nest, visant à se positionner au coeur de la maison intelligente. Logitech ou encore Whirlpool ont déjà annoncé soutenir l’initative. Et il en va de même pour Mercedes ou encore Jawbone. Google a en outre indiqué supporter IFTTT afin de permettre aux particuliers de développer leurs propres routines d’automatisation domestique.
De quoi entrer en conflit direct avec HomeKit, la plateforme d’Apple pour la maison intelligente, qui vise à connecter verrous, éclairage, caméras, thermostats, prises, et interrupteurs à ses terminaux mobiles, avec intégration de Siri, l’assistant vocal de la firme à la pomme. Mais HomeKit est limité aux accessoires acceptés dans le cadre du programme Made For iOS d’Apple.
Dans ce contexte, l’enjeu que représente l’intéropérabilité ne fait aucun doute. Mais celle-ci devra composer avec les choix d’un marché qui sera, au moins dans un premier temps, soumis aux pressions concurrentes d’acteurs cherchant à s’arroger une position dominante.