EclipseCon France : la fondation veut fédérer les scientifiques autour de ses outils
A l’occasion la conférence, EclipseCon qui s’est tenu cette semaine à Toulouse, la fondation a présenté un nouveau groupe de travail dédié au monde scientifique. LeMagIT.fr a fait le point avec le fondateur du projet.
Le 4 juin dernier, Mike Milinkovich, le patron de Fondation Eclipse, a officiellement inauguré un nouveau groupe de travail thématique, cette fois-ci dédié au domaine de la science. Pour la fondation, il s'agit de séduire une nouvelle catégorie d’utilisateurs métiers, comme l'a dj fait Eclipse en mettant en place depuis deux ans d'autres groupes de travail, pour le secteur automobile, de l’Internet des objets, de la géo-location et bien sûr des systèmes embarqués (avec Polarsys). Un autre groupe travaille également sur un support à long terme des outils Eclipse.
La création de ces groupes de travail collaboratifs est un projet ambitieux de la fondation Open Source, qui vise à réunir les industriels autour de leurs thématiques spécifiques afin de mieux cibler les besoins du secteur en technologie. L'objectif est de faire éclore des projets et des outils qui répondent au plus près aux besoins des acteurs de chaque secteur. Il s’agit d’une particularité de la fondation Eclipse, qui à l’origine, était principalement composée d’éditeurs et de fournisseurs d’outils, et pas d’utilisateurs industriels.
Le groupe de travail dédié au monde scientifique suit logiquement cette stratégie. Rencontré à l’occasion de l’EclipseCon France 2014 (qui s’est tenu à Toulouse les 18 et 19 juin), Philip Wenig, développeur du projet OpenChrom (pour la chromatographie et la spectrométrie de masse) qui a contribué à la création de ce groupe de travail, nous a indiqué que ce projet avait pour vocation de « rassembler les scientifiques d’une part, mais également de réunir les scientifiques et la technologie ».
« Il existe de nombreux scientifiques qui développent de bons logiciels pour, par exemple, la biologie, la physique ou encore la chimie. Ils sont très demandeurs et souhaitent aller explorer de nouveaux terrains. Pour eux, le logiciel est devenu clé et est très présent dans leur métier. De nombreuses institutions et centres de recherche ont d’ailleurs développé leur propre logiciel », poursuit-il.
L’idée est donc de créer une communauté structurée pour faire émerger de nouvelles idées. Un groupe de travail qui soit ainsi un « forum » et permette de rendre plus « visible » cette thématique, tout en fédérant les ressources, qu’elles soient humaines ou encore logicielles.
Parmi les membres qui ont rejoint ce groupe de travail, on trouve le vaste projet de synchrotron (accélérateur de particules) britannique Diamond Light Source. « Les développeurs de ce projet ont apporté au groupe de travail certains outils en Open Source, pour analyser les données générées par le synchrotron », précise Philip Wenig.
A l’occasion de cette édition 2014 d’EclipseCon France, nous avons notamment pu voir comment le prestigieux laboratoire national d’Oak Ridge a développé un modèle de modélisation et de simulation pour l’informatique scientifique baptisé NICE et comment il travaille à son adaptation au secteur ultra-critique du nucléaire. A la clé, le développement d’un plug-in à NICE dont la vocation est d’analyser les données issues de la simulation d’un réacteur. Jordan Deyton, chercheur au sein du laboratoire américain qui travaille sur ce projet de plug-in, a expliqué que les réacteurs à eau légère (light-water reactor) étaient supportés. Il a également montré des possibilités de vues spécifiques à des domaines, des possibilités de représentations 3D du réacteur et d’analyses comparatives de données, visuelles et quantitatives. NICE s’adosse à Eclipse RCP.
Diamond Light Source et le laboratoire d’Oak Ridge font partie du comité de pilotage (steering committee) du groupe de travail, au côté d’IBM. Parmi les autres membres participants, on compte notamment Tech’Advantage, l’Université d’Uppsala (Suède), et celle de Clemson (US), Marintek (institut de recherche en technologie de la Marine norvégienne) et Lablicate (la société derrière OpenChrom, Philip Wenig en est le CEO), Ensemble, ils envisagent de développer d’un éditeur spécialisé pour le milieu de la science, autre chantier cité par Philip Wenig.
Ce dernier évoque également des interconnexions naturelles avec d’autres groupes de travail de la Fondation, comme celui dédiée à la géo-localisation, LocationTech (lancé officiellement en avril 2013), ou encore au groupe Internet des objets, dont les technologies Eclipse s’appuient fréquemment sur des données issues de réseaux de capteurs.
« Nous avons une visibilité. Il faut désormais que les groupes de la fondation établissent le dialogue, et créent des projets ensemble », conclut-il.
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