Genymobile, du développement Android aux objets connectés
D’abord prestataire de services, ce spécialiste de la mobilité s’est fait remarquer par un émulateur Android particulièrement populaire. Pour ensuite développer son offre à destination des environnements hautement maîtrisés, et notamment orientés métiers et objets connectés.
Lorsqu’Arnaud Dupuis, co-PDG et l’un des fondateurs de Genymobile, présente son entreprise, il commence par Genymotion, un émulateur Android qui pallie les défauts de celui fournit avec le kit de développement de Google : « c’est une question de performances. Celui du SDK est trop lent. » En outre, « à part les développeurs, il n’y a pas grand monde pour l’utiliser. Nous voulions proposer quelque chose qui s’installe en trois clics. » De coup, de nombreux particuliers ont recours à un émulateur qui compte désormais plus d’un million d’utilisateurs : « en Indonésie, il est notamment utilisé pour pour profiter de BlackBerry Messenger sur PC. » D’autres en profitent pour continuer à jouer à leurs jeux préférés sur leur ordinateur de bureau. Mais Genymotion a également séduit des entreprises. Arnaud Dupuis mentionne notamment Oracle, Twitter, Facebook, ou encore Foursquare, non sans une fierté certaine. Il faut dire que l’émulateur Android de l’entreprise s’intègre, via un plug-in, avec les outils de développement et de gestion du cycle de vie des applications, sans modifier les workflows.
Mais Genymobile, c’est également un outil de production de masters pour les terminaux Android destinés à des environnements très maîtrisés, voire très spécialisés, avec une ouverture sur les projets d’objets connectés.
L’entreprise est ainsi intervenue pour Orange, afin d’accompagner l’opérateur dans la production des terminaux destinés à ses techniciens d’intervention. Il s’agissait notamment de répondre à des besoins fonctionnels inaccessibles aux terminaux grand public avec le support d’interfaces Ethernet, notamment. Le commerce de détail est une autre cible. Et là, Genymobile a su séduire Tesco, notamment. « Avec notre offre de master Android, nous adressons tous les marchés qui ont besoin d’un OS administrable et contrôlé », explique Arnaud Dupuis, avant de souligner que « tous les grands comptes, les acteurs du secteur bancaire sont des clients potentiels de notre master. Car il s’intègre dans les processus de la DSI, par exemple pour les déploiements de mises à jour : les terminaux peuvent alors être administrés avec les outils de gestion des actifs. Et sur toutes les applications métiers, nous avons la capacité de garantir une possibilité de régression lorsqu’elle s’avère nécessaire. »
Le domaine de la sécurité est ainsi concerné. Et c’est sans surprise que l’on trouve Thales parmi les références de Genymobile. JCDecaux compte également parmi elles. Et c’est là que l’entreprise touche au domaine des objets connectés, avec par exemple des abris-bus : « même si la dimension smartphone tablette représente 70 % de notre clientèle, c’est loin d’être notre seul domaine d’intervention », souligne ainsi Arnaud Dupuis.
Genymobile travaille pour cela tant sur les terminaux grand public que sur des appareils dédiés, voire durcis. Et pour cela, il s’appuie sur des partenariats avec des constructeurs de smartphones, comme Sony notamment. Une association gagnant-gagnant : « notre Xperia Z fonctionne sous Android 4.4 alors que celui du marché est encore sous 4.2. Sony peut profiter de notre travail. » Quant à Genymobile, il peut ainsi éviter de limiter ses clients à un éventail de terminaux trop restreint.