Microsoft en manque d'adresses IP US
Tout en réfutant l'idée de pénurie, Microsoft explique dans un billet de blog qu'il lui arrive d'affecter des adresses IPv4 à certaines VM dans Azure. Une pratique qui pourrait bien se développer.
Dans un billet de blog publié récemment par l’équipe Azure, Microsoft indique qu’en raison de tensions sur le nombre d’adresses IP dont il dispose en Amérique du Nord, il peut être amené à assigner des adresses IPv4 provenant de blocs d'adresses non américains à des serveurs situés dans la région US. Une pratique qui se traduit parfois par quelques surprises pour les utilisateurs du fait notamment que les fournisseurs d’informations de géolocalisation par adresses IP ont du mal à réconcilier la position du serveur par rapport à son adresse IP.
Microsoft indique avoir pris contact avec ces fournisseurs pour faire en sorte que les adresses IP provenant de régions non US allouées à des serveurs US soient correctement identifiées dans leurs bases de données. Il se veut aussi rassurant en indiquant que la provenance de l'adresse IP n'a aucun impact sur la gestion de ses services : même si un serveur se voit affecter une adresse IPv4 en zone non US, il reste physiquement localisé dans la région US, de même que ses données.
La situation, à dire vrai, ne peut qu’empirer. L’ensemble des classes d’adresses IPv4 ont déjà été allouées et la pénurie guette les géants du cloud. Ce qui devrait les amener de plus en plus à recourir à l’affectation de blocs d’adresses IP non US pour leurs serveurs US, ou à tenter de mettre la main sur des blocs d'adresses inutilisés.
On se souvient qu’en 2011, Microsoft avait fait polémique en mettant la main sur plusieurs blocs d’adresses IPv4 (pour un total de 660 000 adresses environ) alloués à l’origine à Nortel pour 7,5 M$ dans le cadre de la procédure de faillite de l’équipementier. Une opération destinée à regarnir son portefeuille d’adresse IPv4, mais qui semble toucher aujourd’hui ses limites.
Depuis la publication de son billet originel, Microsoft a toutefois cherché à rassurer en indiquant qu’il disposait encore de réserves d’IPv4 US, même s’il lui arrive pour des raisons pratiques et de gestion d’adresses d’assigner parfois des adresses IP d’autres zones géographiques. Une pratique qui pourrait devenir plus courante si les clients restent accros aux adresses IPv4 et ne migrent pas plus rapidement vers IPv6…