BlackBerry promet de se recentrer sur l’entreprise
Depuis six mois, le Canadien travaille à repartir à la conquête du marché entreprises.
Jusqu’au lancement du terminal Z10 et du système d’exploitation mobile BB10, BlackBerry se concentrait essentiellement sur la fourniture de solutions logicielles pour entreprises, avec en particulier son BES, BlackBerry Enterprise Server. Markus Muller, vice-président sénior et directeur marketing régional de BlackBerry pour l’Europe, expliquait récemment que la stratégie de John Chen consiste à recentrer les efforts de l’entreprise sur ce qu’elle fait de mieux : « nous disposons encore d’une solide base installée en entreprise. Et très peu, voire quasiment aucune grande entreprise, n’a entièrement quitté BlackBerry », soulignait ainsi Markus Muller. Et pour lui, la question posée par les clients n’est plus désormais « serez-vous encore là l’an prochain ». Elle serait aujourd’hui : « que nous préparez-vous ? »
Muller indique que le groupe va se concentrer sur ses forces : la sécurité, la productivité et la collaboration. Et d’assurer que BlackBerry a déjà constaté un changement dans la perception du public et dans sa loyauté, au cours des six derniers mois : selon lui, les entreprises posent un nouveau regard sur la marque. Muller reconnaît toutefois que de nombreuses entreprises disposent d’un « plan B », au cas où BlackBerry disparaîtrait rapidement. Mais il assure qu’elles commencent à les reléguer au second plan alors que la confiance revient.
Reste que les alternatives au BES10 sont aujourd’hui nombreuses, qu’elles soient signées Airwatch (racheté par VMware), Good Technology, ou encore Mobile Iron. Mais Muller se refuse à y voir un problème pour BlackBerry, estimant que de nombreuses grandes entreprises utilisent ses solutions pour un vaste éventail de besoins : « nous nous réorientons vers l’entreprise, mais nous n’avons jamais quitté l’entreprise. Certes, à un moment, nous avons mis un pieds sur le marché grand public, allant peut-être un peu trop loin. Et peut-être reculons-nous légèrement. »
Semblant expliquer bien involontairement que l’intertie joue au moins autant en la faveur de BlackBerry que l’innovation, Muller précise que « plus vous êtes grand, plus vous avez de règles en place, et plus les besoins de conformité sont grands, plus il est difficile de migrer d’un système à l’autre. Passer d’un terminal à l’autre est relativement simple. Mais BlackBerry ne fait pas que des terminaux. Nous fournissons aussi les systèmes permettant de créer des règles, d’administrer des terminaux, et de créer un tunnel sécurisé entre le serveur et le terminal. Il y a donc là bien plus que seulement le terminal ».
De quoi assurer une certaine captivité des clients ? D'une certaine manière, Muller le laisse entendre : « si nous n’étions qu’un fabricant de terminal, oui, de nombreuses entreprises auraient probablement migré. Mais nous proposons plutôt une solution complète. Et nous voulons étendre notre empreinte dans les entreprises. »
Adapté de l’anglais par la rédaction.