Un SI dédié à l’épreuve de la Coupe du Monde de Football au Brésil
Prêt ou pas prêt ? C’est ce soir à 20H00 heure française que l’on y verra plus clair à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la coupe du monde de football qui se tient au Brésil. Alors que nombre de commentaires se sont focalisés sur les infrastructures de type « Transports » « Hôtellerie » ou « Enceintes sportives », des doutes subsistent sur les systèmes d’information sensé supportés le poids de l’événement en matière de télécommunication, de partage de données ou encore d’applications internes à l’organisation.
Prêt ou pas prêt ? C’est ce soir à 20H00 heure française que l’on y verra plus clair à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la coupe du monde de football qui se tient au Brésil. Alors que nombre de commentaires se sont focalisés sur les infrastructures de type « Transports » « Hôtellerie » ou « Enceintes sportives », des doutes subsistent sur les systèmes d’information sensé supportés le poids de l’événement en matière de télécommunication, de partage de données ou encore d’applications internes à l’organisation.
Fibre optique et 4G au service des télécommunications de l’événement
Côté Télécoms le Brésil a vu grand, avec des investissements de près de 200 millions de reais (66 millions d’euros), Telebrás (compagnie des télécommunications brésiliennes), rattachée au ministère des Communications du Brésil, a été chargée de développer les plus de 2 000 km de réseaux de fibre optique dans les 12 villes hôtes. Près de 70% du total projeté pour les six capitales recevant la Coupe des confédérations étaient déjà livré il y a un an assurant une marge confortable. De plus, une technologie de multiplexage DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing) a été déployée pour la transmission d’images, et 50 points de présence du réseau national de télécommunications sont activés spécialement afin d’assurer l’infrastructure nécessaire au fonctionnement et à la protection des équipements de fibre optique. L’agence de régulation des télécommunications Brésilienne, Anatel, a investi de son côté 171 millions de reais (56 millions d’euros) dans des projets de contrôle et de vérification des équipements, dans la sécurité des infrastructures et dans la gestion des bandes de fréquence. Au-delà des infrastructures télécoms propres à l’organisation de l’événement, le Brésil en a profité pour investir sur l’ensemble de son réseau, notamment urbain, avec notamment le déploiement d’un service de téléphonie mobile de quatrième génération (4G), lancé dans le cadre du Plan national haut-débit, pour un investissement de l’Etat de plus de 320 millions de reais (105 millions d’euros).
Unisys choisi comme prestataire pour l’infrastructure informatique de l’événement
Côté informatique, c’est Unisys, présent de longue date au Brésil, qui, en qualité de membre du consortium Brazil Seguro, fournit les solutions d’infrastructure informatique critique aux 12 villes brésiliennes accueillant les matchs. Un contrat qui émane de l’Extraordinary Security Department for Large scale Events (SESGE) qui dépend du Ministère brésilien de la Justice. Outre Unisys, le consortium se compose d’Agora Telecom, de Comtex et de Módulo. L’accord, signé au cours du troisième trimestre 2013, représente une valeur totale estimée de 110 millions de dollars. Pour les besoins du projet, Unisys a fourni l’ensemble des éléments d’infrastructure visant à garantir les performances et la disponibilité des applications critiques qui sont hébergées dans les différents datacenters de l’événement sur l’ensemble du territoire. Au total le consortium a été chargé de fournir les systèmes, services et infrastructures informatiques à 13 centres CICC intégrés (Command and Control Integrated Centers) situés à Rio de Janeiro, São Paulo, Belo Horizonte, Brasília, Cuiabá, Curitiba, Fortaleza, Manaus, Natal, Porto Alegre, Recife et Salvador. La capitale Brasília disposera d’un centre de données supplémentaire qui fera office de centre de sauvegarde.
Dans le cadre de la structure développée pour assurer la sécurité de l’événement, les CICC assureront la gestion et la surveillance des communications entre les différentes instances qui sont concernées par la sécurité publique brésilienne. Il s’agit notamment de l’armée, des services de la police civile et fédérale, des corps de pompiers et de la protection civile. Les membres du consortium sont par ailleurs responsables des autres aspects informatiques liés à l’événement, à savoir: les applications, le traitement de l’information, le stockage et les mises à jour des ordinateurs.
Au total, Le gouvernement brésilien estime que les investissements du secteur privé dans l’implantation de nouvelles technologies liées aux télécoms ou au SI dans le cadre de la Coupe du Monde se montent à 4 milliards de reais (1,3 milliard d’euros).
Une sécurité des infrastructures à l’épreuve des pirates ?
Un déploiement de technologie qui vient s’ajouter aux investissements massifs dans d’autres types d’infrastructures – 20 milliards d’euros sont évoqués - et qui, depuis un an, suscitent polémique, manifestation et réponse musclée des autorités. Du coup la branche brésilienne du collectif Anonymous a décidé, en solidarité avec les manifestants brésiliens qui se plaignent des moyens investis au détriment d’autres besoins, de conduire des attaques contre les infrastructures informatiques de la Coupe du Monde mais également contre les sites des principaux sponsors de l’événement. A leur tête, Che Commodore explique avoir « déjà conduit des tests pour voir quels sont les sites les plus vulnérables » et disposer d’un plan d'attaque". Une menace prise au sérieux par les autorités d’autant que des documents stratégiques concernant la sécurité de la Coupe du Monde ont été piratés à partir du SI du Ministère des affaires étrangères du Brésil.