La Surface Pro 3 pourrait faire du tort à Windows RT
Séduisante, la nouvelle tablette de Microsoft ? L’avenir le dira. Mais une chose semble acquise : la Surface Pro 3 renforce les interrogations sur le futur des tablettes Windows RT.
Plusieurs grands comptes se sont engagés à déployer la toute nouvelle tablette Surface Pro 3 de Microsoft, dont l’hôpital pour enfants de Seattle, Coca-Cola, BMW ou encore LVMH. Pour Wes Wright, DSI de l’hôpital pour enfants de Seattle, la tablette a été présentée au bon moment : « nous étions sur le point d’aborder un important cycle de renouvellement d’ordinateurs portables et nous avons appris ce lancement. [Ce produit] nous semble approprié pour remplacer des portables, tout en pouvant être utilisé comme tablette. »
L’hôpital pour enfants de Seattle a commandé 1000 unités de la Surface Pro 3 en remplacement de portables Dell, HP et Toshiba. Les utilisateurs exploiteront leurs applications métiers patrimoniales dans un environnement Windows 7 virtualisé. Ils utiliseront des applications Windows 8.1 modernes pour profiter d’un accès déconnecté aux données pour disposer d’une productivité sans discontinuité.
Le vaste écran de la Surface Pro 3 constitue en outre un élément de séduction pour les professionnels de l’IT : « le principal commentaire que nous avons reçu d’utilisateurs de la Surface 2 consistait en une critique d’un écran jugé trop petit », explique Imran Shaikh, directeur de programme IT chez Vista Equity Partners. Et d’indiquer avoir déjà commandé une Surface Pro 3 à fins de test. Selon lui, les utilisateurs ont encore largement recours à des feuilles de calcul Excel. Et l’écran de la Surface 2 n’y était pas suffisamment adapté pour se poser en alternative à un portable. Avec un écran plus large, la Surface Pro 3 peut s’attaquer à des produits tels que les MacBook d’Apple.
Le docteur Nick Patel, responsable de l’informatique métier chez Palmetto Health, à Columbia, en Caroline du Sud, est également impatient d’utiliser la Surface Pro 3 en raison de son écran plus large. Le déploiement passé de tablettes Surface et Surface Pro aurait déjà fait gagner 15 à 20 % de productivité au personnel médical. Et d’anticiper de nouveaux gains alors que de nombreux docteurs attendaient de pouvoir disposer d’un ordinateur à grand écran pour finir un travail qu’ils pourront désormais effectuer sur leur Surface Pro 3.
Reste-t-il un avenir pour Surface RT ?
Certains DSI semblent donc bien décidés à donner sa chance à la Surface Pro 3. Mais quel avenir attend les unités Surface basées sur Windows RT ? Microsoft n’a pas officiellement tué Windows RT, ni commenté les rumeurs portant sur une Surface Mini, une tablette 8 pouces animée par Windows RT. Un porte-parole du groupe s’est contenté d’indiquer qu’une telle tablette n’a pas d’autre vocation que la consommation de contenus, et que si Microsoft doit présenter une nouvelle tablette, elle sera conçue pour que l’on puisse en faire plus avec, et être plus productif.
Les applications universelles promues par Microsoft peuvent s’exécuter sur tous les terminaux Windows, qu’ils soient basés sur ARM ou x86. Selon Shaikh, celles-ci pourraient aider pour les applications métiers. Mais il n’envisage pas que les développeurs s’intéressent spécifiquement à Windows RT parce qu’iOS et Android dominent le marché de la mobilité. Et toujours selon lui, les entreprises de taille moyenne devraient continuer d’utiliser des iPad parce que l’écosystème d’Apple reste le plus riche.
Pour l’heure, Windows RT n’est donc qu’une alternative. Les organisations qui utilisent Surface RT vont continuer d’utiliser ces tablettes. Patel prévoit de déployer les quelques unités dont il dispose auprès d’infirmières et de travailleurs sociaux. Les travailleurs nomades continueront quant à eux d’utiliser des Surface 2 pour les applications verticales, tandis que le back office s’appuiera sur des Surface Pro 3.
« Conserver des tablettes Windows RT coûte peu. Mais conserver des tablettes ARM si elles ne vendent pas peut poser problème », estime Wes Miller, vice-président du cabinet Directions on Microsoft.
Adapté de l’anglais par la rédaction.