Microsoft et Salesforce signent un accord d’intégration dans le cloud
Satya Nadella et Marc Benioff ont officialisé un accord portant sur l’intégration de Salesforce à Office 365 et du développement d’applications Salesforce pour les PC et les smartphones Windows.
Satya Nadella, pour ses premiers mois à la tête de Microsoft, aura déjà marqué de son empreinte l’éditeur de Redmond. Après s’être publiquement livrés bataille, Microsoft et Salesforce ont décidé d’enterrer la hache de guerre et de signer un partenariat dans le cloud. A la clé, le rapprochement très étroit des outils Saleforce des technologies Windows et Office 365, ainsi qu’un accord technologique et croisé entre les deux nouveaux meilleurs amis.
Dans le détail, cet accord va se traduire par le dveloppement de versions de la plate-forme Salesforce1 pour les PC Windows ainsi que les smartphones équipés de l’OS Windows Phone. Les outils de Salesforce pourront ainsi être manipulés depuis les terminaux Windows. « Les clients souhaitaient ce partenariat. Ils voulaient que l’on collabore. Nous constatons que nos clients veulent piloter leurs activités depuis leurs smartphones », a indiqué Mark Benioff, lors d’une conférence téléphonique. Une première version Preview devrait voir le jour à l’automne 2014 pour une version finale en 2015, ajoutent les deux partenaires.
Autre volet de l’accord, une intégration beaucoup plus poussée entre Office 365 et le CRM du Californien. Les documents Office 365 pourront ainsi être édités, partagés et consultés depuis la plate-forme Salesforce et logiquement, les documents Salesforce1 depuis Office Mobile, Office pour Ipad et Office 365. Les données de Salesforce pourront également être injectées dans Office 365 et Excel pour être analysées par Power BI, l’outil analytique de Microsoft. Autre élément clé, SharePoint Online et OneDrive for Business pourront également être configurés comme options de stockage dans Salesforce. Enfin, le développement d’une application Salesforce pour la messagerie Outlook est également prévu.
Pour Satya Nadella, interrogé lors de cette même conférence, ce qui change avec cet accord, ce sont notamment « les coûts d’intégration » entre les deux plates-formes, qui cohabitaient historiquement chez de nombreux clients en communs. Avec ce partenariat, il existera « moins de frictions » dans l’intégration.
SQL Server, base d’ExactTarget
Si comme l’indique Marc Benioff, ce partenariat vise en premier les besoins des clients, Microsoft et Salesforce ont également décidé de relier un peu plus leurs technologies respectives. Salesforce, un gros client d’Oracle en matière de bases de données, s’est ainsi engagé à ce que SQL Server reste le socle d’ExactTarget, un spécialiste SaaS de la gestion des campagnes marketing multi-canal rachet l'an pass. Un acteur dont le service reposait historiquement sur SQL Server. « Lorsque nous avons racheté ExactTarget, nous avons aussi acquis une forte connexion à Microsoft », a souligné Marc Benioff. Les deux partenaires ont indiqué qu’ExactTarget était également intégré à Office365.
Enfin, si cet accord ne porte pas sur la certification ou sur la mise à disposition d’applications Salesforce sur Azure, a confirmé Mark Benioff, Salesforce entend toutefois utiliser Azure « pour certains développements ciblés ainsi que pour des tests ».
Ce rapprochement avec un acteur majeur du logiciel d’entreprise s’inscrit dans une stratégie axée sur l’ouverture souhaitée par le nouveau CEO de Microsoft. Souhaitant montrer un visage neuf en matière de partenariats et d’interopérabilité, qui manquait au traditionnel monde Windows. Une ouverture liée inévitablement au cloud. C’est ainsi que peuvent aussi être interprétés les partenariats récemment scellés avec SAP (certifications et hébergement des suites d’éditeurs allemand sur Azure), le développement d’Office sur iPad et – à une autre échelle, mais tout aussi révélateur – les travaux communs entre Alter Way et Microsoft sur l’usage d’outils Open Source pour opérer un cloud Azure.
Mais ce n’est pas tout. Car au-delà de la stratégie de Satya Nadella, et d’un constat portant sur la nécessité d’ouverture, Microsoft fait également le constat que les frontières du segment des logiciels d’entreprise se sont ouvertes, du fait de l’arrivée d’acteurs, avec d’autres modèles et d’autres technologies comme le cloud, aux côtés d’acteurs plus traditionnels. On se souvient par exemple des travaux communs entre SAP et Microsoft autour de Duet, qui visait à favoriser le dialogue entre Office et les puissantes solutions de l’éditeur allemand (CRM, ERP). Avec le cloud, les cartes du marché du CRM ont quelque peu été rebattues, et les éditeurs historiques ont cédé des parts de marché. Ainsi selon Gartner , c’est bien Salesforce qui aujourd’hui contrôle le marché du CRM. Devant SAP et Oracle.