Cyberespionnage : le bras de fer continue entre la Chine et les US
Après l’accusation de cinq officiers chinois de cyberespionnage aux Etats-Unis, la Chine réplique en demandant officieusement à ses banques de remplacer leurs serveurs IBM.
Selon Bloomberg, le gouvernement chinois vient de demander - officieusement - aux banques du pays de remplacer leurs serveurs IBM par d’autres, produits par des équipementiers locaux. Cette démarche n’est que le dernier rebondissement dans le bras de fer qui opposent les Etats-Unis à la Chine sur fond d’accusations croisées de cyberespionnage.
Si, longtemps, les équipementiers télécoms chinois ont été la cible de suspicions très officielles en Occident, l’affaire Snowden a détourné l’attention sur les pratiques de l’agence américaine du renseignement, la NSA. Selon le New York Times, celle-ci se serait infiltrée sur les serveurs d’entreprises chinoises. Et selon un récent rapport produit par une agence gouvernementale du pays, les Etats-Unis « tirent profit de leur hégémonie politique, économique, militaire et technologique pour surveiller sans scrupule d’autres pays, dont des alliés ». Une sorte de réponse du berger à la bergère alors que, quelques jours plus tôt, les Etats-Unis ont accusé cinq officiers chinois de cyberespionnage visant des industriels américains du solaire et du nucléaire, mais également d’autres secteurs. Des accusations récusées par la Chine, qualifiant au passage les Etats-Unis de « racailles » en matière de sécurité des réseaux informatiques, au sujet de laquelle il convient « d’arrêter de se faire des illusions ».
Reste que les accusations de cyberespionnage visant la Chine sont loin d’être nouvelles et isolées. En 2013, Mandiant affirmait ainsi que le pays avait lancé des centaines d’attaques contre des entreprises occidentales, entre autres. Et c’était déjà loin d’être le premier à formuler de telles accusations.
Mais entre bras de fer et poker menteur, le gouvernement chinois avait décidé, mi-mai, de bannir Windows 8 de ses ordinateurs afin, officiellement, « d’assurer leur sécurité » à l’issu de l’arrêt du support de Windows XP.
Si la demande du gouvernement chinois aux banques du pays de remplacer leurs serveurs IBM est avérée, celle-ci peut toutefois prêter à sourire alors que Lenovo a précisément racheté, en janvier, la division serveurs x86 d’IBM. Pour autant, l’affaire Snowden aurait bien déjà, des répercutions sur l’activité commerciale de certains groupes technologiques américains.