Google veut accélérer auprès des grands comptes en France
Eric Haddad, Directeur Google Entreprise pour la région SEEMEA, revient sur la stratégie de Google en France auprès des entreprises et sur sa volonté de diversifier ses partenaires.
« Nous voulons définir un partenariat avec le DSI et l’aider à prendre le lead dans la transformation numérique de l’entreprise. » C’est ainsi qu’Eric Haddad, qui dirige les activités Entreprise de Google en France (au poste de Directeur Google Entreprise pour la région SEEMEA), a résumé dans un entretien avec la rédaction du MagIT la stratégie que mène le géant californien dans l’Hexagone sur le marché professionnel. La société venait tout juste d'organiser sa conférence Atmosphere, un événement dont l’ambition est justement de montrer que le portefeuille de services cloud du groupe « permet d’adresser l’essentiel des préoccupations » des entreprises, du CEO aux départements métiers tout en plaçant la DSI au centre de la transformation. L'objectif selon le patron des activités Entreprise de Google en France: « accélérer auprès des grands comptes ».
« En France, nous avons franchi une étape importante » souligne-t-il, lorsqu’on aborde le taux de pénétration des Google Apps for Business. La force de frappe de la firme américaine a déjà conquis nombre de comptes clés en France, comme RandStad, Chronoposte, Valéo, le groupe Roche, ainsi que certaines municipalités comme la ville de Gap. « De grands comptes ont validé la solution et le modèle, en matière de collaboration, de coûts récurrents et de sécurité », soutient Eric Haddad. Les Google Apps ont conquis un tiers des entreprises de la grande distribution et du commerce de détail, comme Celio, Auchan ou encore Midas. Mais Eric Haddad, confiant, estime que la moitié de ce segment aura basculé d’ici à la fin de l’année.
Selon lui, ce sont surtout les possibilités de collaboration, offertes par les services cloud de Google, qui font la différence. « Le partenariat se déclenche avec Gdrive et ses outils de collaboration, de partage de documents et de hangouts ». Ce sont les éléments déclencheurs, avec Google Site précise-t-il, pour la France. Et logiquement, les départements RH, ainsi que les patrons de l’innovation sont, au côté de la DSI, des portes d’entrée pour Google Apps dans les entreprises. « La direction générale cherche à se transformer et la pression vient de là. Et de leur côté, les fonctions RH et les patrons de l’innovation poussent les DSI à s’intéresser aux nouvelles technologies et à les accompagner vers les nouveaux usages », explique-t-il. Pour Google, tout l’enjeu est donc là.
Même son de cloche autour de la Google Cloud Platform, explique-t-il, ajoutant que ce segment « va également très vite » dans l’Hexagone. « Surtout auprès d’acteurs du Web qui utilisent le cloud de Google pour aller plus vite que les grands groupes, à l’image de C-Discount ». Selon lui, la croissance a plus que doublé sur ce créneau en France. Sans donner fournir de chiffres précis.
Un réseau de partenaires plus étendu
Avec un portefeuille de services cloud qui se diversifie, Google a également entrepris de diversifier un peu plus son réseau de partenaires. Le groupe, qui ne vend ses solutions que sur le mode indirect, s’était à ses origines cantonné à des partenaires dits de niche, ultra-spécialisés, à l’image de Revevol et Gpartner. « C’est toujours vrai, sauf que ces partenaires ont beaucoup grandi en croissance organique », a rappelé Eric Haddad. Mais, et c’est un point clé, depuis un an, Google France a entrepris de faire progresser son réseau de partenaires vers des intégrateurs à plus forte amplitude. « De façon progressive, on commence à s’ouvrir à des partenaires de taille moyenne ». Devoteam ainsi qu’Open ont ainsi intégré ce réseau. Des entreprises ayant « une bonne taille pour intéresser les grands comptes, car certains veulent aussi avoir affaire à un acteur un peu plus important, avec lequel ils ont l’habitude de travailler ». Une façon donc de monter en puissance auprès des grandes entreprises et de leurs prestataires d’intégration et de services IT plus traditionnels.
Eric Haddad évoque également des partenariats plus ponctuels autour de la Cloud Platform, « avec des acteurs plus traditionnels qui pourraient être intéressés par notre solution à un moment donné ». Des accords plus temporaires, qui pourraient, selon lui, se transformer « en des partenariats plus stratégiques ». Avec un portefeuille de services plus étendus, les partenaires se doivent d’être pluriels, en somme.