Tests logiciels : le Lyonnais Kalistick racheté par Coverity

La start-up lyonnaise ainsi que sa solution Test Booster , qui permet d’identifier et d’organiser les phases de tests les plus pertinentes pour la version d’un logiciel a décidé de se rapprocher de Coverity.

La société lyonnaise Kalistick, qui développe un outil d’analyse automatisée de l’impact des tests logiciels, a décidé que sa croissance passerait désormais par l’éditeur américain Coverity, grand spécialiste des tests de développement. Les deux sociétés ont officialisé leur rapprochement le 15 mai dernier.

Il faut dire que la start-up lyonnaise  (une dizaine de personnes) apporte une approche originale au segment de plus en plus porteur du test logiciel. Historiquement positionnée sur les tests statiques, la société a glissé progressivement vers une approche basée sur l’organisation des phases de tests, plus que sur les tests en eux-mêmes. A la clé, une solution baptisée Test Booster. Derrière cette solution bâtie sur une architecture hybride (sur site et cloud), Kalistick propose d’analyser l’impact des tests à chaque montée en version d’un logiciel, rexplique Marc Rambert, co-fondateur et CEO de la société. « Retester l’ensemble du logiciel à chaque nouvelle version devient quasi-impossible et surtout très cher, alors que les entreprises doivent sortir plusieurs versions par an. » L’idée derrière Test Booster est donc d’identifier quels sont les tests fonctionnels les plus importants pour aider à les prioriser, voire à éliminer les moins pertinents dans chaque nouvelle version d’un logiciel, explique le CEO.

Concrètement, Test Booster  s’appuie sur une mécanique en trois phases. La première est un dispositif d’apprentissage qui permet « de capturer l’empreinte des tests » effectués sur le code de l’application, indique Marc Rambert. Ensuite intervient un scanner qui « prend une photo » du code et la compare avec les précédentes et identifie les parties modifiées. L’idée est ainsi de comparer les différentes builds résultantes de sprint agiles par exemple et de pointer les modifications effectuées à chaque étape. Puis, troisième brique clé de cette offre dite  de « Test Coverage Intelligence », un moteur intelligent qui d’après les informations et données récupérées lorq des précédentes étapes, identifie les tests les plus importants à jouer, établit des priorités dans les séquences et définit un ordre précis d’exécution des tests afin, au final, de mieux trouver les anomalies, commente Marc Rambert.  « Dans cette  version-là, voici les tests que vous devez jouer et dans cet ordre. »

 Ce moteur est le seul à s’exécuter dans le cloud, précise-t-il – celui d’Amazon.  Le code source ainsi que les binaires, quant à eux, restent sur site, chez le client. L’outil se connecte à des suites ALM (Application LifeCycle Management) par exemple – comme celle de HP – par le biais de plug-ins.  En France, la solution de Kalistick a notamment été choisie par Orange Business Services ou encore Air France.

Avec ce rachat par Coverity, la société change de dimension. Si elle comptait déjà quelques clients aux Etats-Unis, Kalistick réalisait l’essentiel de ses revenus en France, nous assure son Pdg. « Avec Coverity, on ouvre notre échelle de distribution », commente-t-il, ajoutant que ce rapprochement lui permet également de s’adosser à une société de taille bien plus importante pour la fourniture de support et de services à plus grande échelle, dans le monde entier. La société bénéficiera également du vaste réseau commercial de Coverity.

Enfin, Coverity trouve en Kalistick une brique manquante à son offre. La société, dont l’offre reste très orientée développeurs, se dote avec  le Lyonnais d’une dimension dans les tests fonctionnels. Coverity a notamment développé une suite complète pour les tests de développement et est également connu pour son rapport annuel, le Coverity Scan, qui passe au crible le code source des logiciels Open Source notamment. La société a également travaillé avec le CERN pour greffer un système de test au logiciel qui permet aux scientifiques  de l’organisation d’analyser les données produites par les 4 détecteurs du LHC (Grand collisionneur de hadrons).

Avec Kalistick, enfin, Coverity gagne également une solution permettant de favoriser la collaboration entre les développeurs et les équipes en charge de la validation des tests fonctionnels, conclut Marc Rambert.

 

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