Synergy 2104 : une édition charnière

Cette édition de la grand messe annuelle de Citrix restera marquée par plusieurs transitions, internes à l’éditeur comme externes et technologiques.

Cette édition 2014 de Citrix Synergy laissera une impression mitigée à ses participants. Notamment après une session générale d’ouverture en demi-teinte, marquée par des annonces de nouveautés noyées dans des présentations donnant l’impression d’un déroulé complet du catalogue des offres de Citrix pour l’informatique touchant à l’utilisateur final.

Mais les équipes de Citrix n’ont finalement pêché là que par omission : elles ont oublié de revenir à la colonne vertébrale autour de laquelle s’articulent les efforts de l’éditeur sur le poste client. Car en revenant sur son offre en la matière et sur ses dernières avancées, Citrix a surtout montré qu’il concrétise une vision, celle d’une abstraction du matériel allant au-delà du traditionnel VDI et replaçant les données et les applications au centre de l’expérience utilisateur. Cette vision, Mark Templeton lui avait donné un nom, il y a deux ans : le projet Avalon. Pour mémoire, celui-ci visait à produire une infrastructure logicielle de bout en bout, permettant de fournir des applications et des postes de travail sous la forme d’un authentique service. Bref, donner les moyens aux DSI et aux fournisseurs de services de concrétiser la promesse du Desktop-as-a- Service.

Un grand chantier qui se trouve donc aujourd’hui non pas achevé mais déjà largement concrétisé et auquel l’offre Workspace Services, annoncée cette semaine et attendue pour le premier semestre 2015, apportera une brique supplémentaire, sinon une clé de voute.

Au-delà du poste utilisateur

Le projet Avalon s’inscrit en outre dans une tendance plus vaste d’abstraction du matériel dans le centre de calcul, le concept de datacenter à définition logicielle, ou SDDC. Et après la virtualisation des serveurs, les efforts de virtualisation des réseaux et, avec eux, de la sécurité, avancent, même s’ils profitent d’un peu moins d’éclairage lors de cette édition de Synergy. Les allées de l’exposition accompagnant l’événement en témoignent, faisant la part aux spécialistes du stockage et de sa virtualisation avec, en particulier, Nexenta, PureStorage, Atlantis Solutions, Tintri, Sanbolic, ou encore SolidFire. Moins mature, le domaine des réseaux à définition logicielle (SDN) avance davantage en coulisse. Lors d’un entretien, Kurt Roemer, directeur stratégie de sécurité de Citrix, a expliqué ainsi à la rédaction que l’éditeur travaille à l’intégration de la sécurité aux SDN avec Cisco. Tout en soulignant que, pour que cette intégration devienne réalité, il faut encore que chacun se montre suffisamment spécifique sur ce qu’il en attend. Et de renvoyer à la conférence CloudOpen qu’hébergera OpenDaylight fin août.

Au final, si certains ont pu ressentir une forme de passage en creux côté annonces, il semble plus pertinent d’y voir une phase de transition qui cache les efforts conduits en coulisse, en interne comme avec les partenaires, et dont les fruits seront dévoilés dans les mois à venir.

Une édition chargée d’émotion

Enfin, cette édition de Citrix Synergy est aussi celle d’une transition annoncée. L’émotion de Mark Templeton, sur scène, lors d’une allocution d’ouverture dont il n’a pas toujours été certain qu’il l’assurerait, n’avait rien de fortuit. Arrivé en 1995 dans l’entreprise comme vice-président en charge du marketing, l’actuel CEO de l’éditeur a récemment indiqué prévoir de prendre sa retraite cette année. Citrix lui cherche actuellement un successeur, mais nombreux sont ceux qui regretteront Mark Templeton. Signe du caractère particulier de cette édition de Synergy, celui qui aura présidé à la destinée de Citrix durant près de 15 ans, s’est exceptionnellement mêlé aux analystes et journalistes pour lesquels l’éditeur avait organisé un cocktail ce mercredi 7 mai au soir. Mais il n’a pas accordé d’entretiens et ne s’est pas prêté au traditionnel jeu des questions/réponses.
 

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