SAP progresse dans le Cloud en France et crée une division « Big Data »
Dirigée par un Français pour l’Europe, elle confirme l’ambition de l’éditeur qui veut réaliser 20% de son chiffre d’affaires avec HANA et le Big Data.
SAP vient de dévoiler, comme il en a l’habitude, ses résultats trimestriels. A cette occasion, l’éditeur allemand confirme une réorganisation et deux tendances. La première concerne le Cloud, la deuxième touche HANA.
De plus en plus d’entreprises françaises intéressées par SAP en mode Cloud
Dans le monde, l’adoption pour le Cloud de SAP a progressé de 38 %. Un chiffre à comparer aux +9% pour les licences « sur sites » (trimestre à trimestre d’une année sur l’autre). En France, l’éditeur se félicite même d’une croissance de +370 % pour ses produits en mode SaaS. « Certes, on part de chiffres modestes, commente Franck Cohen, le président de SAP EMEA, mais cela montre bien que l’intérêt pour le Cloud est en train de passer très rapidement de Grande-Bretagne et du Nord de l’Europe aux autres pays d’Europe du Sud (NDLR, dont fait partie la France pour SAP). »
Le dirigeant souligne également que cette progression française s’appuie sur des bases solides puisqu’elle n’est pas liée à un seul gros contrat mais à « des transactions importantes avec un nombre important d’entreprises ». Sans plus de précision sur le nombre de ces clients.
Franck Cohen souligne en revanche que ce marché français aurait une réelle appétence pour les outils CRM hébergés (notamment pour sa solution de e-commerce Hybris, rachetée l’année dernière).
Dans le monde, SAP confirme également son ambition de « Cloud Company » - pour reprendre l’expression de Bill McDermott, son PDG qui était de passage le mois dernier à Paris – en affichant un chiffre d’affaires de presque 1,1 milliard d’euros (1,5 milliard de dollars) sur l’année. Pour mémoire, à l’horizon 2017, l’éditeur souhaite multiplier ce chiffre par trois.
HANA en France : « on va attendre un peu avant de crier victoire »
Autre fer de lance de la diversification et de la croissance de SAP : sa base de données In-Memory. HANA semble s’imposer doucement mais surement avec 3 200 clients dans le monde. Autre chiffre annoncé, 1 000 entreprises font désormais tourner Business Suite sur la plate-forme.
A la croisée avec le Cloud, Franck Cohen rappelle au passage que « Business Suite sur Hana est désormais disponible en souscription » (hébergé par SAP donc). Un choix qui aurait déjà séduit Nestlé.
En France, HANA a progressé de 500% de trimestre à trimestre. Des entreprises comme L’Oréal (pour sa filiale US), Truffaut ou la filiale d’EDF Cofely Ineo ont par exemple déployé Business Suite sur HANA sur cette période. « Ils n’ont pas choisi HANA comme outil analytique mais comme plate-forme pour l’ensemble des process », précise bien le dirigeant.
Reste que le pays accuse toujours un retard sur HANA. «Le malade se porte mieux, il sort du lit… mais on va attendre un peu avant de crier victoire », plaisante prudemment Franck Cohen. « Ceci dit, c’est encourageant. Par exemple, deux tiers des PME/PMI qui choisissent SAP pour la première fois passent directement à HANA ».
Une « Super Division » pour évangéliser et réaliser 20 % du CA européen de SAP dans le Big Data
Dans le même temps, SAP a procédé à une réorganisation interne en créant au 1er janvier une nouvelle division. Cette « super division », dédiée au Big Data, regroupe des forces marketing, commerciales et techniques autour de HANA, du Digital Marketing, des outils analytiques et prédictifs (dont BO et KXEN par exemple) et des solutions de gestion de la qualité et de l’intégration des données.
« C’est une initiative mondiale », resitue le président EMEA - qui l’a donc mise en place sur sa zone. Elle sera chapeautée en Europe par un Français, Eric Verniault, précédemment Head of Innovation Sales EMEA. « Eric a toute ma confiance. En plus, c’est un Français particulier qui a passé 10 ans en Allemagne, 10 ans au Mexique et 10 ans à Detroit. »
La structure est intégrée à la Division Database & Technonology, mais « elle a sa propre vie ». En France, elle est composée à ce jour d’une dizaine de personnes qui ont déjà œuvré au premier trimestre sur des dossiers avec Décathlon ou L’Oréal (sur le Big Data cette fois). « L’équipe est très très occupée », constate Franck Cohen.
L’objectif de la division sera à la fois d’évangéliser les entreprises « qui se posent des questions sur la manière d’exploiter leurs propres bases et sur ce qui se passe sur les réseaux sociaux » et de s’adresser à l’ensemble du marché, au-delà des clients SAP. « Le but n’est pas de se focaliser sur HANA et l’analytique mais vraiment sur les besoins Big Data des entreprises. »
Pour atteindre ce but, l’éditeur a intégré des personnes qui travaillaient déjà sur HANA chez SAP. Mais il a également recruté « des compétences très pointues qui viennent de Google, eBay ou d’Amazon. Des gens qui maitrisent parfaitement ces concepts Big Data ».
Cette nouvelle division traduit en tout cas une autre ambition forte de l’éditeur (en plus du Cloud). Une ambition déjà chiffrée : dixit Franck Cohen lui-même, sur 2014, SAP entend désormais réaliser 20% de son chiffre d’affaires européen avec HANA et le Big Data.
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