Dell et Red Hat s’associent dans le Paas
Dell et Red Hat ont décidé de s’associer autour du développement d’un Paas basé sur OpenShift afin d’offrir aux entreprises une alternative à Cloud Foundry.
Dell et Red Hat ont décidé de s’associer autour du développement d’un Paas basé sur OpenShift afin d’offrir aux entreprises une alternative au PaaS Cloud Foundry, développé à l’origine par Pivotal, et dont le développement est désormais chapeauté par une fondation regroupant notamment EMC, HP, IBM, RackSpace et SAP.
Dell et Red Hat avaient déjà collaboré dans ce domaine, le texan s’étant associé à la firme au chapeau rouge pour développer un cloud privé sur OpenStack pour ses clients entreprises. Dans le cadre de sa stratégie Paas, rappelons également que Red Hat s’est très récemment rapproché de Docker, une nouvelle technologie de containers Linux, et en a fait le coeur de son projet Atomic.
Aucun calendrier précis n’a pour l’heure été communiqué quant au développement de cette couche Paas entre Dell et Red Hat, mais il est probable qu’elle suive le même timing que leur solution de cloud privé, qui a été rendue disponible la semaine dernière après avoir été annoncé en décembre. Par la même occasion, Red Hat gagne un allié de poids pour sa technologie OpenShift, qui s’est vu récemment opposer un adversaire de poids : la Cloud Foundry Foundation.
On a beaucoup parlé de Paas la semaine dernière lors du Red Hat Summit et notamment de la technologie Docker. Une grande partie de la stratégie Paas de Red Hat repose sur les containers Dockers, notamment via une version de Red Hat Entreprise Linux, Atomic Host, optimisée pour supporter les containers.
Toutefois, connaître la technologie ne rime pas forcément avec une concrétisation des déploiements en production, soutient Kyle Bassett, consultant dans le cabinet Archestration, dont les clients entreprises sont en phase d’évaluation d’OpenStack. « La plupart de mes clients sont encore aux prises avec leur OS et leurs applications Legacy et essaient de les placer dans le cloud - ou de les préparer à cela - afin d’exploiter des possibilités de self-service et d’automatisation. Je considère davantage Docker pour des usages de niche différents, qui doivent encore se concrétiser », indique-t-il.
Docker peut non seulement packager des applications mais également des bibliothèques et des composants utilisés par les développeurs pour créer des applications mobiles. « Les containers sont efficaces pour les développeurs de part leur capacité de standardisation et de portabilité », confirme Al Hilwa, analyste au sein du cabinet IDC. Toutefois, les entreprises en sont encore à développer des applications multi-tiers traditionnelles qui ne rentrent pas dans ce type de structure », commente encore Bassett.
Dell fait un pas de plus vers le cloud privé, cette fois avec Red Hat
Dell et Red Hat ont également co-développé une offre Iaas basée sur la distribution OpenStack de Red Hat, et dont la disponibilité est effective depuis la semaine dernière. La Dell Red Hat Cloud Solution est soutenue par Red Hat Enterprise Linux OpenStack Platform.
Les experts font preuve d’un optimisme modéré quant à cette stratégie de Dell, qui a connu plusieurs faux départs dans le cloud ces dernières années. « Ils se sont positionnés sur tous les fronts, soutient Lauren Nelson, analyste chez Forrecter Research. Mais ils commencent à avancer avec un peu plus de consistance. »
Dell ne veut pas être un fournisseur de plate-forme d’infrastructure, mais il souhaite plutôt proposer une tour de contrôle d’administration qui se positionne entre tous les composants cloud nécessaires. La couche d’administration et de « brockering » de cloud est un segment en plein essor sur le marché, assure Nelson.
Le rachat par Dell d’Enstratius l’année dernière est un point clé de sa stratégie. Il sera le portail qui assurera la traduction vers une implémentation Red Hat OpenStack. « Dell prend les choses en main, explique Nelson. La façon dont ils vont communiquer sur leur services et jusqu’où cela va s’étendre aux autres services. » La difficulté pour Dell, ajoute Neslon, est de rendre attractif son cloud privé aux clients PME. « C’est là que se joue la bataille, car les portails de gestion de cloud sont a priori bien plus séduisants pour les grands comptes, assure-t-elle. Dell pourrait bien y parvenir un jour, rien qu’en améliorant l’interface utilisateur, au lieu de la connectivité. Mais comment Dell compte-t-il articuler cela ? »
D’autres pensent que la stratégie du Texan ne devrait pas être basée sur une dépendance vis à vis de solutions tierces. « Le fait que Dell revende une technologie de cloud privé peut paraitre quelque peu décevant pour ceux qui espéraient voir Dell fournir sa propre offre de cloud privé », explique David S. Linthicum, senior vice président de Cloud Technology Partner, un cabinet de conseil spécialisé dans le cloud.
Dell pourrait être tenté de vendre ses propres serveurs, conjugués au cloud privé de Red Hat, ajoute-t-il. «Je ne suis pas certain qu’il y ait une grande différence à acheter OpenShift chez Dell ou chez Red Hat. Toutefois, étant donné la maturité du marché, c’est peut-être la meilleure solution pour Dell, celle de s’associer à un fournisseur existant et Red Hat, en cela, est un excellent choix ».
Traduit et adapté d'un article en anglais de Beth Pariseau et Adam Hughes (SearchCloudComputing)