Atos en ambuscade pour tenter de chiper Steria à Sopra
La SSII dirigée par Thierry Breton aurait proposé 729 M€ en numéraire pour le rachat de Steria. Une offre qu'elle qualifie d'amicale...
Atos a confirmé la semaine dernière avoir mené depuis plusieurs mois « des discussions amicales avec Steria, y compris avec le Président du Conseil de Surveillance et le Gérant Exécutif de la société ». Ces discussions se sont traduites le 4 avril 2014 par l’envoi d’une lettre proposant à Steria valorisant la société à 729 M€ (22 € par action Steria) soit une valorisation légèrement supérieure à celle proposée par Sopra. Surtout l’offre d’Atos est proposée en numéraire, alors que celle de Sopra se fait par échange d’actions.
Selon Atos, un rapprochement entre les deux sociétés serait » hautement attractif pour l’ensemble des parties prenantes du Groupe Steria », en particulier son management et ses collaborateurs, et présenterait un important potentiel de création de valeur pour les actionnaires des deux sociétés. Atos qualifie son offre d’amicale et insiste sur le fait qu’elle porte une « attention toute particulière au ‘capital humain’ de Steria, son management, ses collaborateurs et actionnaires salariés, l’un des atouts essentiel de la société ». Rappelons, que ces propos émanent d’une société dirigée par Thierry Breton, qui, par le passé, s’est illustré par un « management » très particulier du capital humain, d’abord chez Thomson, puis chez France Télécom (les salariés ont en mémoire le fameux plan TOP – pour Total Operational Performance-) et enfin chez Atos (où il a aussi déployé un plan de coupure de coûts baptisé lui aussi TOP - cela ne s’invente pas).
Si Steria et Sopra ont, depuis, publié leurs bans de mariage, Atos confirme que son offre, reste valide jusqu’à la tenue par Sopra de son Assemblée Générale Extraordinaire le 27 mai 2014. Rappelons que toute manœuvre d’Atos ne peut être « qu’amicale » dans la mesure où la structure de commandite par action de Steria est conçue pour prévenir toute manœuvre hostile sur la société.
À ce jour, Atos n’aurait pas reçu de réponse officielle de Steria à son offre, alors que nos confrères des Echos rapportent que François Enaud, le gérant exécutif de Steria aurait dit « non sans ambiguïté » à Thierry Breton à l’issue d’une rencontre entre les deux patrons. Atos voulant officiellement éliminer l’e-mail au profit des réseaux sociaux, peut être Thierry Breton n’a-t-il pas reçu l’éventuelle missive électronique de refus que lui aurait envoyé Enaud…