IBM souffre du recul de ses activités matérielles
Au premier trimestre, les ventes de mainframe de Big Blue ont plongé de 40% et celles des serveurs Unix de 22%. Toutes les activités matérielles reculent et plombent les résultats
IBM continue de souffrir de la dégradation de son activité matérielle. Pour son premier trimestre fiscal, la firme a vu son chiffre d’affaires reculer de 3,95% à 22,48 milliards de dollars, tandis que son bénéfice plongeait de 21,37% à 2,38 Md$. Techniquement le CA de la firme est revenu à son étiage du premier trimestre 2010.
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Les serveurs, en grande difficulté
Le grand malade chez IBM est la division matérielle, Systems and Technology Group, longtemps délaissée au profit du logiciel et des services et dont le CA est en recul de 23% à 2,4 Md$. Les ventes de grands systèmes System z , actuellement en creux de cycle, sont en recul de 40% tandis que les ventes de serveurs Unix System p, elles aussi en fin de cycle sont en baisse de 22%. IBM travaille actuellement au renouvellement de ses lignes de serveurs Unix, avec l’arrivée attendue ce semestre des puces Power 8 et celle de nouvelles machines sans doute aux environs de la rentrée.
Un autre sujet de préoccupation pour STG est le recul des ventes de systèmes de stockage qui ont plongé de 23%, ce qui n’augure de rien de bon pour cette activité lorsqu’IBM achèvera la cession de son business à Lenovo. Notons à propos de ce dernier, qu’il ne doit guère se réjouir de la performance de la division serveurs x86 d’IBM : Cette dernière a vu son CA reculer de 18% au cours du trimestre écoulé.
Quel avenir pour l'activité Microélectronique ?
Une victime collatérale du recul des activités serveurs System z et p est la division microélectronique de Big Blue dont le CA chute de 16% à environ 300 M$. Comme nous l’avons noté à plusieurs reprises, ce CA n’est plus suffisant pour permettre à IBM Microelectronics de continuer à investir dans ses propres capacités de production et il est vraisemblable que Big Blue va chercher à adosser son usine d’East Fishkill (au Nord de New-York) à un partenaire. GlobalFoundries serait un partenaire logique, mais Samsung pourrait aussi être intéressé si IBM se décidait à céder tout ou partie de sa division microélectronique. Les deux acteurs utilisent en effet des processus de fabrication qui s’appuient sur la R&D microélectronique de Big Blue.
« IBM restera un leader dans les systèmes à haute performance et dans les grands systèmes d’entreprises, dans le stockage et dans le “ cognitive Computing” et continuera à investir en R&D sur les technologies de semi-conducteurs » a expliqué Gianni Rometti la CEO d’IBM, ce qui ne veut pas forcément dire qu’IBM continuera à fabriquer lui-même ses propres puces…
Si les activités matérielles sont un peu à la dérive, les activités de services sont elles aussi en petite forme, ce qui pourrait s’avérer plus problématique à long terme: Global Technology Services voit ainsi son CA reculer de 3% (-8% pour l’outsourcing) tandis que les activités de conseil (Global Business Services) restent stables.
Le seul rayon de soleil est l’activité logicielle, en hausse de 2% à 5,7 Md$ (+25% pour le SaaS), tirée par le Middleware – WebSphere -, qui progresse de 12% et par Tivoli (+7%).