Contrat open-bar Microsoft : une député interpelle le gouvernement
Après une sénatrice début mars, c’est au tour d’une députée de l’Aisne, Marie-Françoise Bechtel, d’interpeler le gouvernement sur le contrat dit open-bar liant le ministère de la Défense à Microsoft.
Un parlementaire supplémentaire… Marie-Françoise Bechtel, députée SRC (Socialiste, républicain et citoyen) de l’Aisne, vient d’adresser une question écrite au gouvernement sur le fameux contrat dit « open-bar » liant le ministère de la Défense à Microsoft. Et de souligner que « portant sur 185 000 postes de travail, ce contrat pourrait à la fois placer la France dans une situation de dépendance vis-à-vis du développeur américain et fragiliser la sécurité informatique de l’armée française ».
Début mars, Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice des français à l’étranger, avait elle-même adressé une question écrite au gouvernement sur ce dossier. Comme elle, Marie-Françoise Bechtel relève l’absence d’appel d’offre dans le cadre de contrat. Et d’invoquer les « récentes révélations sur la collaboration des entreprises américaines avec les services de renseignement », s’inquiétant de la « protection des intérêts de notre armée et de notre pays ». Comme sa collègue, la députée relève l’intérêt du logiciel libre dans ce contexte, tant en matière de sécurité informatique, que de « création substantielles d’emplois, notamment d’ingénieurs en France ».
En juin 2013, l’amiral Coustillière avait assuré à l’Assemblée Nationale que le contrat-cadre avec Microsoft ne présentait pas "un risque de sécurité supérieur par rapport à l’utilisation de logiciels libres ». Des logiciels qui, en outre, auraient, selon lui, permis de contribuer à la baisse des coûts des licences négociées avec l’éditeur de Redmond.
Signé par la Dirisi (Direction interarmée des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information), l’accord-cadre avec Microsoft porte sur le « maintien en condition opérationnelle des systèmes informatiques avec option d’action ». Conclu initialement en 2009, il prévoyait pour 100 € euros HT par poste et par an l’accès à un vaste catalogue de logiciels. L’éditeur se rattrapant sur les volumes puisque le contrat portait sur 188 500 postes la première année. Dès le départ, il avait suscité de vastes remous, choquant sur ses conséquences éventuelles, notamment en termes de dépendance avec le premier éditeur mondial. En 2010, le gouvernement avait indiqué travailler en parallèle à une alternative basée sur les logiciels libres, censée être annoncée en 2011 et dont personne n’a entendu parler depuis.