Valorisation des données : de la recherche médicale, Quinten passe aux services financiers
Reconnue dans les secteurs très critiques de la recherche médicale, de la pharmaceutique et de la cosmétique, la société Quinten, spécialisée dans le valorisation des données, a décidé d’exporter son savoir-faire et son précieux algorithme vers les services financiers.
Quinten, une société française qui a construit son modèle sur l’enrichissement et la valorisation des données auprès de secteur très critiques comme ceux la recherche médicale, du cosmétique ou encore de la pharmaceutique, a décidé de faire désormais valoir son expertise très pointuedans d’autres secteurs d’activité, comme celui des services financiers, de l’assurance, du marketing ou encore de la publicité en ligne.
Une évolution presque logique pour cette société au statut de Jeune Entreprise Innovante qui a démarré ses activités par des secteurs bien plus critiques et qui voit aujourd’hui une opportunité d'apporter les résultats de ses précieux algorithmes à des problématiques d’augmentation et d’optimisation de performances et d’efficacité, multi-sectorielle. Le phénomène Big Data aidant tout de même.
Il faut dire que Quinten a expérimenté et éprouvé sa technologie sur des secteurs très avides de données et surtout très exposés à des réglementations. Au départ, Quinten opérait dans les domaines du cosmétique et des parfums, ainsi que dans la recherche médicale, le développement de molécules ou la sécurité des médicaments. «Nous sommes la seule société du marché qui soit capable de traiter des problèmes de santé publique identifiés dans les traitements de médicaments. On sait identifier les sous-groupes de patients sur lesquels le médicament est très efficace, ou là où sont les effets indésirables. Nous sommes également très implantés dans le secteur du parfum, en reliant des données liées à la formulation », raconte Guillaume Bourdon, CEO et co-fondateur de la société, dans un entretien avec la rédaction. « Une formule de parfum est composée par exemple de 100 ingrédients qui varient selon les dosages, autant de données. Des tests sont réalisés auprès de consommateurs liés à la perception, pour comprendre les drivers du sentiment positif qui pousse à l’acte d’achat. Notre rôle est de relier ces données molles de perception à des données dures de formulation », décrypte-t-il. Cela nous permet de « déterminer des combinaisons d’ingrédients qui génèrent une perception donnée. Ce sont des recommandations pour orienter le parfumeur vers son développement ».
Cet algorithme, c’est justement le trésor de Quinten. Développé par l’un des co-fondateurs de la société, aguerri aux algorithmes mathématiques des services financiers, il permet d’« apporter un éclairage complémentaire supporté par les données des clients », explique Guillaume Bourdon. En gros, cette technologie va plus loin que celle plus traditionnelle liée à l’analyse de bases de données. L’algorithme de la société, qui s'appuie sur un apprentissage supervisé, précise-t-il, cherche tous les sous-groupes dans une base de données en testant toutes les combinaisons possibles. « On teste rapidement la base, mesure la qualité des données et teste le potentiel de réponse selon la question qui nous est posée. On peut proposer le format de la réponse possible », poursuit Guillaume Bourdon.
Dès lors, la croissance de la société sera placée sur le multi-sectoriel. « La réalité est que 50% de nos activités vient de la pharmaceutique, un monde qui aime bien être entouré de sociétés qui viennent du secteur. Quand on a commencé, on avait un discours très orienté pharma. Maintenant que l’on a une réputation dans le secteur, nous sommes présents dans deux pôles de compétitivité (dont Cosmétique Vallée), on n’a pas à rougir d’avoir un positionnement multi-sectoriel. On travaille désormais dans la banque, dans l’assurance, dans la publicité (avec M6 publicité). Nous sommes agnostiques en termes de secteur d’activité. Ce sont les experts qui interprètent les résultats qu’on fournit. Notre expertise est la manipulation des données sous l’angle des questions que nous posent les clients », nous explique-t-il.
Mais en attendant le mois de mai qui devrait voir la refonte du site de la société censée traduire cette nouvelle approche stratégique, Quinten a déjà posé officiellement ses jalons dans le monde des secteurs financiers, en entrant fin mars au capital d’Advestis, spécialisée dans le conseil en investissement financier. Quinten en détient désormais 25% .
Ces deux sociétés ne sont pas des inconnues puisque le fondateur d’Advestis, n’est autre que le directeur scientifique de Quinten, et le co-concepteur de son précieux algorithme. « Grâce à l’analyse en continu des données économiques par les algorithmes Quinten, issus de recherches en apprentissage machine, Advestis est capable d’estimer prospectivement les rendements des grandes classes d’actifs, sur des horizons de la journée au trimestre avec une précision supérieure à celle des méthodes traditionnelles. Cela a permis à Advestis de développer un processus d’allocation systématique basé sur la détection de profils de marché, déjà opérationnel depuis 2013 sur un encours total de fonds supérieur à 500 millions d’euros », apprenons-nous dans un communiqué. Une façon pour Quinten de faire évoluer son expertise sur le terrain des services financiers, tout en plaçant sa croissance sur celui du marketing (« tous les nouveaux profils marketing devront être data driven sur les années qui viennent », résume Guillaume Bourdon) et celui de la publicité en ligne, notamment.