Arista Networks prépare son introduction en bourse

Pionnière des architectures Leaf and Spine, rentable depuis 4 ans, la société cofondée par Andy Bechtolsheim, le fondateur de Sun Microsystems prévoit de lever 200 M$.

Arista Networks, le spécialiste de la commutation Ethernet, co-fondé en 2004 par Andy Bechtolsheim (co-fondateur de Sun Microsystems, de Granite Systems et de Kealia, et premier financier de Google) et piloté par Jayshree Ullal (ex-patronne de l’activité datacenter de Cisco) devrait prochainement entrer en bourse. C’est en tout cas ce que laisse entendre le formulaire S1 envoyé par la firme à la SEC, même si aucune date ou prix d’introduction n’a pour l’instant été fixé (la firme pourrait lever plus de 200 M$).

Un pionnier des architectures Leaf and Spine

Andy Bechtolsheim, le président et cofondateur d'Arista Networks, lors de Supercomputing

Connu pour ses commutateurs à faible latence, mais aussi pour avoir évangélisé les architectures réseau de type leaf and spine – une topologie appréciée de Bechtolsheim qui avait déjà marqué les esprits avec un commutateurs Infiniband Leaf and Spine massif chez Sun - , Arista Networks est une start-up à part : depuis 2010, la firme connaît une croissance fulgurante et rentable. En 2010, 2011, 2012 et 2013, la firme a réalisé un chiffre d’affaires de 71,7 M$, 139,8 M$, 193,4 M$ et  361,2 M$ et un bénéfice de 2,4 M$, 34 M$, 21,3 M$ et 42,5 M$. On est loin des délires récents de start-ups cloud ou de certains constructeurs de systèmes de stockage. Arista Networks est une entreprise innovante, bien gérée et à la pointe de son secteur.

D’ailleurs plusieurs géants ne s’y sont pas trompés : Arista Networks compte parmi ses clients des géants du web et de l’Internet, dont Comcast, Equinix, Facebook, Microsoft, Rackspace et Yahoo. Elle est aussi très présente dans le monde du HPC avec des clients comme CGG Veritas, le San Diego Supercomputing Center ou les laboratoires Lawrence Livermore. Elle est également présente dans les médias (BBC, ESPN…) et aussi dans le secteur financier (Barclays, Citigroup ou Morgan Stanley). À ce jour, la firme revendique plus de 2 340 clients dans le monde.

Une croissance basée sur l'innovation

Très tôt, Arista s’est fait le chantre de la modernisation des réseaux de datacenters et de « l’aplatissement » des réseaux dans les grands datacenters virtualisés. La firme a contribué à la promotion des réseaux programmables et des protocoles de virtualisation réseau dont VXLAN (coécrit avec VMware) et NVGRE de Microsoft (au développement duquel la firme a participé). Arista a aussi activement promu les architectures SDN et a veillé à intégrer son offre avec les grands frameworks cloud du marché.

L’un des atouts de la firme est son système d’exploitation modulaire, EOS, basé sur Linux qui inclut un ensemble d’API avancées lui permettant de s’interfacer avec les grands frameworks et outils logiciels du marché (Splunk, OpenStack, Puppet, Chef), mais aussi avec des solutions tierces (Aruba, F5, Palo Alto Networks…) et avec les grands hyperviseurs du marché (Microsoft, Red Hat, VMware).

Des différents entre les fondateurs ?

Il est à noter que le formulaire S1 rendu public par la firme fait état d’une dispute entre Arista et l’un de ses cofondateurs, le professeur de Stanford David Cheriton, l’un des partenaires historiques de Bechtolsheim (il était partie prenante de l’aventure Granite puis de Kealia et est l’un des actionnaires majeurs d’Arista ; il a lui aussi été parmi les premiers « financiers » de Google).  Selon Arista, Cheriton a abandonné toutes ses fonctions dans la firme au 1er mars 2014 et reprocherait à Arista d’utiliser certains éléments de propriété intellectuelle sous licence d’une autre start-up qu’il possède, Optumsoft. Selon Optumsoft, Arista contreviendrait à un accord de licence conclu en 2004 sur un composant logiciel d’EOS, le système d’exploitation des commutateurs d’Arista. Ironiquement, Cheriton pourrait être l’un des premiers bénéficiaires de l’introduction en bourse d’Arista, puisqu’il en est le cofondateur et l’un des principaux actionnaires avec Bechtolsheim.

L’introduction en bourse d’Arista, si elle se confirme, suivrait de peu celles d’autres acteurs des réseaux de la Silicon Valley dont A10 Networks (qui a levé 187,55 M$ sur le New York Stock Exchange, le 21 mars 2014) et AeroHive Networks (qui a levé 75 M$ la semaine dernière, lui aussi sur le NYSE).

 

 

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