MongoDB en France : accompagner un marché déjà très réceptif
Aprés avoir levé 150 M$, MongoDB ouvre un bureau à Paris. LeMagIT a interviewé Yann Aubry qui dirige les activités hexagonales et européennes de l'éditeur de la base NoSQL.
Après avoir établi ses quartiers européens à Londres et fort d’une levée de fonds gargantuesque de quelque 150 millions de dollars en octobre dernier, MongoDB a décidé d’ouvrir un bureau à Paris dans le cadre de son expansion mondiale. Et d’en confier la direction à Yann Aubry, un familier du monde de l’Open Source en France - il a notamment dirigé Red Hat en France de 2004 à 2011. Pour l'éditeur de la base de données NoSQL, la France est un territoire propice à l’adoption de l’Open Source, mais, plus encore, constitue déjà un marché porteur pour la technologie de la société.
« Avec le Royaume-Uni et l’Allemagne, la France fait parti des trois marchés majeurs de MongoDB en Europe, tant en matière d’adoption que d’opportunités commerciales », explique Yann Aubry dans un entretien avec la rédaction. Il existe dans l'hexagone une base installée solide dont il fallait se rapprocher. La France est « un pays où l’adoption de la technologie de la société était déjà bonne. Plus de 70% des sociétés du CAC 40 utilisent MongoDB », précise-t-il, ajoutant qu’elles ont déjà été confrontées à la technologie en créant des projets stratégiques, déjà placés en production. Et ce, « sans que MongoDB, en tant que société, les ait véritablement accompagnées au niveau local », assure-t-il. En France, MongoDB est bien présente dans les banques, comme Axa Banque - pour un service de banque mobile - dans la banque d’investissements, dans les médias avec Le Figaro, ou encore dans le marketing et pub en ligne, chez Criteo, par exemple.
Si des projets d’accompagnement ont certes déjà vu le jour à travers des groupes d’utilisateurs - des MUG (Mongo User Group) se sont montés à Paris, Lyon et Rennes-, d’autres sont en cours à Toulouse et Nantes, sous l’impulsion de partenaires locaux (comme Bouygues Telecom à Nantes) -, rien ne remplace le support local d’un éditeur. « Avant l’ouverture du bureau en France, les entreprises avaient ainsi une approche pûrement communautaire ou s’adossaient à quelques partenaires, comme Xebia », ajoute-t-il.
L’installation de MongoDb dans l’Hexagone vise en partie à combler ce manque: « accompagner toutes les initiatives chez ces clients qui ont démarré avec MongoDB avec des ressources piochées dans la communauté, et proposer des ressources localisées de façon à mieux accompagner les clients et les partenaires dans l’utilisation de la technologie et dans l’identification des bons cas d’usage de MongoDB», explique le directeur régional. En gros, il s'agit de décrypter comment MongoDB et sa technologie NoSQL orientée documents peuvent répondre au plus près à leurs besoins, à travers de ressources techniques basées à Paris. « On souhaitait être sûr d’accompagner cette expansion, proposer le bon niveau d’assistance et s’assurer que les bonnes pratiques soient bien prises en compte », raconte-t-il.
Ce sera donc une des missions du bureau français qui compte aujourd’hui 5 personnes basées à Paris. Elles sont épaulées par des ressources, tant techniques que commerciales, dédiées au marché français depuis l’Irlande, qui interviennent essentiellement en amont. « L’une des tâches de ses équipes sera notamment d’orienter les entreprises sur les apports de MongoDB. »
La société mettra aussi l’accent sur l’éducation du marché, sur des offres de conseil ainsi que sur de l’accompagnement à travers des services et de l’outillage via un modèle d’abonnement à des versions Entreprise de la base de données - son modèle économique. « il s'agit d'un gros investissement de la société », rappelle Yann Aubry. Aux côtés des développeurs, MongoDB entend également cibler « les opérateurs de la technologie » qui ont des problématiques de déploiement à grande échelle.
Notons que MongoDB développe une solution d’administration de la base baptisé MongoDB Management Services (MMS) - disponible dans le cloud ou sur site -, qui renferment une kyrielle de services pour administrer et contrôler les déploiements de la base à grande échelle.
Développer l’écosystème
Le bureau en France aura également pour objectif de développer un écosystème de partenaires et de se rapprocher à la fois des grands intégrateurs, nécessaires pour toucher une cible de très grands comptes, mais également des partenaires plus spécialisés, à l’image de Xebia par exemple. Des accords ont par exemple été signés avec Worldline. La société devrait également étendre à la France un partenariat avec Capgemini signé au Royaume-Uni.
Enfin, l’un des axes de la stratégie de MongoDB en France tourne autour des cloud services. Il s’agit de « proposer MongoDB dans le datacenter d’un partenaire avec les données localisées en France », affirme Yann Aubry. Des discussions sont en cours avec des fournisseurs cloud français pour une offre de MongoDD-as-a-service, comme celle fournie par RackSpace au Royaume-Uni, nous confie-t-il. Ou encore pour fournir la base pré-installée sur des serveurs managés par un hébergeur. Ces deux scenarii « répondent à une demande » en France, conclut-il, confiant.