Jean-Marc Ayrault fait de la cybersécurité un enjeu transversal
Le Premier ministre a profité de l’inauguration des nouveaux locaux de l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information pour faire de la cybersécurité un enjeu « commun à tous les ministères et à tous les secteurs concernés », justifiant une approche transverse et un pilotage à son niveau.
C’est au 31 quai de grenelle, dans la tour Mercure, que l’Anssi vient d’emménager. Une inauguration conduite par le Premier ministre en personne pour donner à l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (Anssi) « non seulement sur le plan matériel mais aussi sur le plan humain les moyens de son action. » Et si Jean-Marc Ayrault a fait le déplacement, c’est parce que, selon ses propres mots, la cybersécurité représente désormais « un enjeu commun à tous les ministères et à tous les secteurs concernés. » Dès lors, elle fait l’objet d’une « politique transversale directement pilotée par le Premier ministre. Il dispose pour cela du secrétariat général à la Défense et à la sécurit nationale, et de l’Anssi qui lui est rattachée. »
Nouveaux locaux, donc, mais également effectifs renforcés. Dans son discours, Jean-Marc Ayrault a rappelé que l’Anssi comptait « une centaine d’ingénieurs » à sa création, en 2009, contre 350 aujourd’hui, et cinq cents « à l’horizon 2015, ce qui la rapprochera de l’effectif de ses homologues étrangers, notamment anglais et allemands, à missions comparables. » Et de rappeler celles-ci, justement, à commencer par la définition de règles de protection, mais aussi d’assistance aux administrateurs et opérateurs d’importance vitale dans leur mise en oeuvre et dans la résolution d’incidents, sans compter la labellisation de produits et de prestataires, ou encore « la veille, l’alerte et l’analyse ».
Et le Premier ministre de rebondir sur la question de filière industrielle de la sécurité informatique en France, rappelant l’installation, à l’automne dernier, d’un comité dédié chargé de « mobiliser tous ces acteurs […] pour favoriser le dialogue public-privé. » Léger bémol : s’il a relevé l’existence de « champions », il a omis de mentionner l’initiative Hexatrust qui marque pourtant un tournant dans l’approche du marché d’acteurs de tailles plus modestes et que n’avait pas manqué de saluer récemment le Contre-Armiral Arnaud Coustillière. A noter qu’un nouvel appel à projet sera lancé cette année dans le domaine de la cybersécurité, dans le quatre des trente-quatre plans « de la Nouvelle France Industrielle. »
Enfin, et très concrètement, Jean-Marc Ayrault a indiqué avoir « décidé que le chiffrement des réseaux de l’Etat devrait devenir systématique » et « demandé aux administrations de l’Etat de recourir à des produits et à des services de sécurité labellisés par l’Anssi. » Plus loin, il a appelé de ses voeux que « les offres nationales de messagerie électronique soient chiffrées par les fournisseurs et que les messages soient traités par des infrastructures situées sur le territoire national », visant « dans un premier temps » les fournisseurs d’accès à Internet. Et d’exprimer son souhait de voir une telle mesure être étendue à l’Europe entière.