Les Hospices de Lyon localisent leur matériel sensible par WiFi
Les Hospices Civils de la ville de Lyon ont déployé une solution pour savoir avec précision et à tout moment où se trouvent leurs matériels sensibles.
Un autre exemple d’usage professionnel d’objets connectés – simple, efficace, avec une réponse à un réel besoin - a été mis en place à Lyon, un mois avant les TechDays. Les Hospices Civils de la ville ont en effet déployé une solution pour savoir avec précision et à tout moment où se trouvent leurs matériels sensibles.
On a du mal à croire que des échographes puissent disparaître d’un hôpital. Et pourtant, ces pertes et ces vols représentaient un coût conséquent pour le centre. « Les pompes antidouleur par exemple se perdaient pour deux raisons. Le matériel pouvait être jeté, amené pour réparation et égaré. Ou du matériel était stocké par des utilisateurs pour en avoir sous la main, et avec le temps, les équipes changeant, personnes ne savaient où il se trouvait » explique au MagIT l’ingénieur réseau du CHU, Alexandre Baffi. À tel point que l’organisme a décidé de s’attaquer à la situation.
La solution choisie a été celle du de Stanley Healthcare, la division médicale du Hollandais Stanley Black & Decker. Elle s’appuie sur des « tags » - des stations RFID - apposés sur les appareils à tracer. Ces stations permettent de les géolocaliser par triangulation radio à partir de l’infrastructure WIFI existante (qui n’a pas eu besoin d’être rééquilibrée).
Le défi n’était pas mince car en plus d’être le deuxième Centre Hospitalier Universitaire de France, le centre regroupe 14 établissements et 22 000 personnes, le tout sur plusieurs milliers de mètres carrés, mais intégralement couverts par le Wifi, « c’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons mis en place cette solution ».
La position est affinée par un capteur d’ultrasons et, dans le cas de mouvements, par des « Exciters », autrement dit des équipements fixes posés à des points clefs qui détectent le passage d’un tag à un endroit précis comme une porte ou un sas. Ces modules sont souvent couplés par deux pour établir un sens (dehors vers dedans, ou dedans vers dehors). « Le logiciel Mobile View d’Aeroscout récupère ces informations (détection de passages, présence dans une zone…) et va être capable de les interpréter et de remonter des alertes, ou de pousser des informations dans des applications tierces (messagerie, téléphone, application métier », explique Alexandre Baffi.
La première expérimentation a couvert dix blocs opératoires. Une première expérience couronnée de succès puisque « plus un patient ne sort de réanimation sans pompe antidouleur [et il n’y a] plus de perte de ce matériel », nous confie le porte-parole du CHU. Bien sûr, ce ne sont pas les scalpels ou les compresses qui sont concernées. Mais du matériel bien plus coûteux comme des brancards pour intervention par hélicoptère, des échographes, des équipements de Neuronavigation, des fauteuils roulant et donc, des pompes à antalgiques. « Et bientôt des trousseaux de clé de sécurité et des défibrillateurs ».
Après le succès du déploiement sur le premier plateau technique, les objets connectés ont été étendus en janvier à deux établissements supplémentaires et cent cinquante tags sont actuellement en production. « Nous avons choisi de les positionner pour certains à l’intérieur des équipements, et pour d’autres avec des fixations rigides ». La localisation se modélise quant à elle sur la carte du centre via l’interface du logiciel associé (cf. photo ci-jointe). L’objectif de ce deuxième déploiement est a priori de reproduire les résultats de la première expérimentation. À savoir de ne pas avoir eu à acquérir de nouveaux matériels alors que le service a absorbé une activité supplémentaire.
Au-delà de cette application de monitoring du matériel, les capteurs peuvent aussi être interfacés avec le dossier patient développé par la DSI du CHU (une application baptisée Easily). « Si on sait positionner un matériel relatif à un patient dans Easily, cela va permettre d’améliorer la traçabilité des matériels (quel matériel pour quel patient), d’améliorer le flux des patients (attentes, préparation au brancardage), de positionner le patient lui-même et d’apporter des services aux équipes médicales. Par exemple, je suis à côté de M.X, son dossier patient s’ouvre immédiatement, ou m’est proposé de façon préférentielle », nous explique Alexandre Baffi.
Autre amélioration, comme ces tags peuvent remonter une température et une humidité, ils sont également utilisés pour suivre les frigos critiques, « pour les médicaments dans les blocs, mais aussi pour les stocks alimentaires de certaines de nos unités relais de l’Unité Centrale de Préparation Alimentaire ». Les températures sont suivies 24 heures sur 24 avec un système d’alertes en cas de dépassement des seuils définis.
Ou comment un frigo connecté peut être, au final, pertinent.
Pour approfondir sur Internet des objets (IoT)
-
Cyberattaque au CHU de Rennes : un acteur stoppé en phase d’exfiltration
-
IoT : Tagger la vaisselle des fast foods pour la réutiliser
-
Bureautique : Trust sort un ensemble clavier souris écoresponsable bien dans l’air du temps
-
Oracle – Cerner : « le potentiel de l’analytique big data dans la santé est colossal » (Forrester)