Europe : un pas de plus vers la balkanisation d’Internet
François Hollande et Angela Merkel s’apprêtent à franchir un nouveau pas vers la balkanisation d’Internet sur fond de scandale Prism.
La chancelière allemande Angela Merkel a exprimé, samedi 15 février, son intention d’évoquer avec François Hollande la construction d’un réseau de télécommunications visant à éviter que les échanges électroniques des citoyens de l’Union ne transitent pas par les Etats-Unis.
Elle doit rencontrer le président français ce mercredi 19 février. Ce mouvement fait suite au scandale Prism et, notamment, aux révélations indiquant que le téléphone mobile de la chancelière avait lui-même été écouté par la NSA. Déjà, début juillet dernier, le ministre allemand de l’Intérieur avait recommandé « à toute personne craignant que ses communications ne soient interceptées d’une manière ou d’une autre » d’éviter de « passer par des serveurs américains ».
Et ce n’est pas un mouvement isolé. L’été dernier, plusieurs officiels indiens de haut rang se sont réunis pour veiller à ce que les départements « concernés réalisent les efforts nécessaires pour assurer que tout le trafic généré en Inde, et aboutissant en Inde, soit routé au sein du pays afin d’éviter les écoutes ».
C’est dans ce contexte qu’un nombre croissant de voix s’élèvent pour alerter sur le risque d’une balkanisation d’Internet, avec toutes ses répercutions économiques et sociales potentielles. Tim Berners-Lee a lui-même récemment exprimé son inquiétude.