Mandriva se sort de l’ornière et mise sur l’international
Sorti de son plan de continuation depuis novembre 2013, Mandriva oriente sa stratégie sur sa gamme de produits pour entreprises et mise sur son réseau de partenaires et sur l’international.
Mandriva, sorti de son plan de continuation depuis novembre 2013 après plusieurs années de difficultés financières, a décidé de faire de la sortie de Pulse 2, son outil d’inventaire de parc informatique, l’un des emblèmes de sa stratégie de relance. Ses déboires avec ses actionnaires terminés et sa période de transition finalisée, L'éditeur peut désormais mettre en musique sa stratégie tournée vers le monde de l’entreprise . « Nous disposons [désormais] de tous les éléments qu’il nous faut », a ainsi confirmé Jean-Manuel Croset, CEO de l’éditeur, lors d’un entretien avec la rédaction.
Charles-Henri Schulz quitte Mandriva
Charles-Henri Schulz, qui avait été recruté par Mandriva pour prendre en main le marketing et avait mené le projet de création de l’association OpenMandriva - une phase clé dans la transition de Mandriva vers son nouveau modèle - a confirmé son départ de la société. Le contrat qui le liait à Mandriva n’a pas été renouvelé. Il entend désormais se consacrer à d’autres projets personnels, tout en poursuivant ses travaux pour la Document Foundation, dont il est un des membres fondateurs. Il s’attellera notamment à la refonte du site de l’organisation, alors que la version 4.2 de la suite Open Source LibreOffice est proche de la sortie, a-t-il confié à la rédaction.
Mandriva a connu une longue période d’instabilité, provoquée notamment par différents projets de recapitalisation qui n’ont pas pu prendre forme à cause de désaccord en actionnaires. Ces remous internes avaient notamment provoqué une scission de communauté de la distribution Linux, coeur historique de l’éditeur, qui avait débouché sur un fork baptisé Mageia.
Aujourd’hui, les lignes de produits et les frontières sont plus clairement définies, et la société est en ordre de bataille pour attaquer le marché des solutions pour les entreprises. La société a en effet clarifié ses relations avec les communautés Linux en créant l’associationOpenMandriva (le projet a été mené par Charles-Henri Schulz, l’un des co-fondateurs de la Document Foundation - voir encadré) et en intégrant Magiea comme socle de l’offre serveur de la société, Mandriva Business Server. Pulse 2 et son pendant cloud, CloudPulse (essentiellement vendu auprès de partenaires cloud) viennent compléter l’équation, tout comme l’offre Mandriva Class, une solution de salle de classe virtuelle, développée par la filiale brésilienne de Mandriva.
Pulse, qui représente aujourd’hui 75% des revenus de la société, selon Jean-Manuel Croset, sera ainsi l’un des moteurs de Mandriva. Lancée récemment dans sa version 2 - Pulse 2 étant le nom du produit - cet outil d’administration de parc de postes de travail est aujourd’hui « le seul produit le gestion de parc en Open Source aussi complet », assure le CEO. Cette nouvelle version propose aussi une gestion optimisée des terminaux mobiles. « Jusqu’alors Pulse nécessitait une connexion à un réseau physique ou à un VPN pour se connecter. Le client désormais initie la connexion », indique-t-il, soulignant que cela s’applique surtout pour les ordinateurs portables. Côté smartphones, un agent d’inventaire a été développé pour Android.
Autre amélioration, la gestion de licences est désormais prise en compte avec des possibilités d’inventaire des achats, des mise en service ainsi que des taux d’usage des applications. Enfin, des fonctions de reporting ont été intégrées pour mieux cartographier le parc (licences, applications, postes, …)
Une stratégie tournée vers l’international et l’OEM
Si Pulse 2 sera au coeur de la stratégie de Mandriva, la société entend également refondre son modèle de vente, passant d’un modèle de vente directe - très consommateur en ressources - à un modèle plus classique reposant sur un réseau de partenaires. Ces partenaires, dont le recrutement a débuté en octobre - novembre 2013, devront ainsi tirer la croissance de Mandriva sur 2014, indique-t-il.
Autre levier de croissance évoqué par le CEO, l’international qui sera désormais une priorité pour la société. Mettant quelque peu en retrait le marché français, qui connait encore « une crise importante avec des cycles de ventes très longs, sur plusieurs mois ». L’éditeur souhaite se tourner vers des marchés à forte croissance. Mandriva a ainsi des mabitions dans la région Asie-Pacifique. En Europe, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, la Grande-Bretagne seront également des marchés clé pour la société. La filiale brésilienne développera enfin ses activités sur son secteur.
Enfin, dernier axe de la stratégie, qui fait écho à la vente indirecte : le développement en OEM de Mandriva Business Server et de Pulse 2. L’idée, résume Jean-Manuel Croset, est de « pré-installer nos logiciels sur des appareils », et de passer donc des accords avec des constructeurs. Des accords qui porteront sur la zone EMEA d’abord. Des négociations sont actuellement en cours.