Le gouvernement britannique avance vers des formats de documents standards
PDF, HTML, mais également ODF, TXT, CVS ont été sélectionnés comme formats préférés pour les échanges de documents dans le gouvernement britannique.
Le gouvernement britannique a présenté une série de standards ouverts qu'il espère, seront utilisés pour formater les documents du gouvernement. Cette identification des formats suit une procédure stricte mise en place par le gouvernement. Ainsi après avoir recueilli les avis de ses agents, il apparait, que les standards préférés soient le PDF et HTML pour la visualisation de documents, et ODF, CSV, TXT et HTML pour leur manipulation et leur échange.
Afin d’assurer la transparence dans la sélection, les standards ont été publiés sur le site Standards Hub, à partir duquel sont récupérés les avis des utilisateurs. « Des personnes ont pu se forger et donner un avis et nous sommes vraiment très impatients de connaître la réponse », a indiqué Liam Maxwell, le CTO du gouvernement à nos confrères britanniques de ComputerWeekly (groupe TechTarget, propriétaire du MagIT). Les standards ainsi sélectionnés seront désormais portés auprès de l’Open Standards Board pour que se poursuive le processus de consultation.
Le gouvernement indique avoir reçu quelque 650 réponses de personnes qui visualisent, téléchargent ou encore éditent des documents du gouvernement disponibles en ligne. Un tiers de ces répondants soutient alors avoir rencontré des problèmes, que ce soit pour voir et lire les documents, les télécharger, les ouvrir, mais également pour les éditer et les soumettre. Parfois, ont-ils ajouté, les documents ne s’ouvraient pas du tout ou une partie du texte était manquante ou chevauchée par une autre. Selon le blog du Government Digital Service (GDS), ces problèmes étaient dus à une incompatibilité des formats. « De façon occasionnelle, indique-t-il, les utilisateurs devaient appeler, envoyer un email ou se rendre physiquement dans les bureaux de l’administration pour obtenir les documents dans un format qu’ils pouvaient ouvrir. »
Cette stratégie tournée vers les formats ouverts et standards de documents est en ligne avec le vaste programme de transformation de l'IT gouvernemental. Depuis le début de ce projet, de nouvelles applications et de nouveaux terminaux, sous Android, Mac et Windows 8.1 ont été testés auprès de 50 agents. Des messageries cloud ont également été intégrées à cet arsenal.
Cette avancée vers les standards ouverts a toutefois été l’objet de fortes pressions de la part d’éditeurs de logiciels propriétaires, comme Microsoft. En février 2012, soutenu par Francis Maude, ministre du Cabinet Office, le gouvernement avait poussé les standards ouverts dans les politiques d’achats.
Maxwell confirme ne pas avoir eu d’échange direct avec Microsoft lors des dernières évolutions. En revanche, suite à la consultation en 2012, de nombreux échanges avaient eu lieu entre Microsoft, le gouvernement et lui-même ; mais rien de tel depuis. Selon lui, Microsoft pourrait de nouveau faire pression sur le gouvernement : "il s’agit d’un marché libre et l’ensemble de nos politiques repose sur la mise en concurrence."
Lors d’une intervention à l’occasion de la conférence Sprint 14 à Londres, Francis Maude a quant à lui confirmé qu’il ne s’agissait pas là de bannir quelque produit que ce soit, ou d’imposer une liste de standards arbitraire. Notre volonté est, comme vous pouvez vous y attendre, de répondre aux besoins des utilisateurs, de déterminer nos priorités, et de s’assurer que nous choisissons le logiciel qui réponde le mieux à nos critères ».
La politique numérique du gouvernement britannique a pour vocation d’encourager les PME à proposer leurs services au gouvernement afin d’accroitre la concurrence et l’innovation. Et cela a été fait à travers des cadres particuliers, comme le G-Cloud.
Traduit et adapté de l’anglais par la rédaction.