Tests agiles : une certification se prépare pour dynamiser un marché qui se transforme
A l’occasion d’une conférence organisée par Alten, l’ISTQB a indiqué qu’une certification portant sur les test logiciels agiles verra le jour en 2014. L’Agile Testing devrait guider le marché des tests vers la transformation.
Parce que l’agilité dans les procédures de tests logiciels nécessite des modèles et des méthodes plus sophistiqués aujourd’hui mal appréhendées; parce que les tests agiles, et globalement les tests souffrent aujourd’hui d’une pénurie de compétences; parce qu’inclure des notions d’agilité dans les tests revient à résoudre l’un des plus gros points noirs : marier testing et procédure de développement (coût, délais). L’International Software testing Qualifications Board (ISTQB), un organisme de certification de testeurs logiciels, a décidé d’inclure à son programme une certification dédiée aux tests agiles, qui devra officiellement intégrer cette précieuse notion dans un segment de plus en plus pris en compte par les entreprises et les sous-traitants.
Présent lors d’une conférence organisée par Alten, un spécialiste du conseil et de l’ingénierie IT, très actif dans le domaine des tests logiciels, Gualtiero Bazzana, président du groupe de travail marketing au sein de l'ISTQB, également directeur opérationnel d’Alten Italie, a confirmé qu’il s’agit ici de suivre les tendances du marché. Citant ainsi une étude réalisée sur les membres certifiés de l’STQB, 64% de disent intéressés par les test agiles.
Un programme, actuellement en bêta, portant sur l’Agile testing sera publié en mars 2014. Il passera en revue le développement agile et décortiquera d’abord la notion d’agilité. Mais surtout, il guidera l’utilisateur à travers les principes et les processus du test agile, avant - et c’est un des points le plus importants - de fournir les méthodologies, les techniques ainsi que les outils nécessaires à la mise en place de tels tests. Début 2014, des formations ainsi que des examens seront proposés pour obtenir le sésame. Public visé : les testeurs expérimentés et rodés aux méthodes traditionnelles du test logiciel ; les testeurs juniors débutants ; mais également les développeurs déjà adeptes des méthodes agiles, encore novices dans les tests, mais qui les pratiquent dans leurs développements.
Il s’agit en gros de livrer une méthodologie générale, qui fait aujourd'hui défaut lorsque l'on aborde la problématique de l’agilité et des tests logiciels - de l'aveu général des participants à la conférence. Selon Eddy Jabes directeur opérationnel d’Alten SIR, Global Testig Services, le manque d’outillage, de compétences et également l’absence ou le manque de méthodes sont les points les plus évoqués par les clients du groupe en matière de lacunes dans les tests.
La certification mise en place par l'ISTQB aura une validité internationale, rappelle Gualtiero Bazzana. Alten, qui participe à l’élaboration de ce syllabus, entend l’intégrer dans son offre de formation et de conseil. La société dispose de plus de 2 000 professionnels du test dans le monde.
Les tests agiles, un moteur pour le marché
Il faut dire que, dans le monde comme en France, le marché du test en général, continue de progresser. Dans l’Hexagone, on est encore loin de la maturité, rappelle ainsi Jean-François Perret, directeur associé du cabinet d’analystes Pierre Audoin Consultants. Dans un marché en croissance, indique l’analyste, « les tests agiles dope le marché, même s’il s’agit encore de pratiques émergentes, peu matures ».
Il note toutefois que la croissance en France sera moins forte sur les années à venir, mais anticipe une ransformation dans les pratiques de test qui sera notamment guidée par l’agilité. Globalement, « le segment du test reste aujourd’hui un segment nettement porteur. Dans les prochaines années, il devrait enregistrer une croissance deux fois supérieure à la croissance du secteur IT. » Le test agile y contribuera, tout en modifiant, avec parcimonie, ce paysage.
En France, qui compte quelque 741 testeurs ayant reçu une certifications ISTQB au premier semestre 2013 (4000 certifiés au total dans l'Hexagone) - loin derrière l’Inde avec 8326 certifications délivrées -, la situation est encore « poussive ». L’absence de compétences n’est plus vraiment un frein, mais il reste encore le frein de la traditionnelle résistance au changement. Le passage vers l’ère des tests agiles n’est que pour bientôt. « Aujourd’hui, nous sommes à la frontière de l’industrialisation et de l’automatisation des tests, entamée en 2000, et de l’Agile Testing ».
Et certains segments pourraient bien favoriser l’émergence de l’agilité dans les tests ,comme par exemple la mobilité et ses applications, « où la qualité et l’utilisabilité sont deux clés dans l’acceptation de l’utilisateur », lance enfin Gualtiero Bazzana.