Jahia veut industrialiser la gestion de contenus en entreprise
Le spécialiste de la gestion de contenus organise sa première conférence internationale début février à Paris et y présentera une version bêta de la version 7 de sa plate-forme. Une version qui vise à industrialiser l’intégration contenu - applications métier.
Convergence, industrialisation….Jahia a décidé de muscler son positionnement dans la gestion de contenus pour entreprises en présentant la prochaine version de sa plate-forme éponyme, Jahia 7. Une version, dont les premiers éléments seront présentés lors de la conférence JahiaOne (les 6 et 7 février à Paris) - la première conférence internationale pour la société - et dont la mouture finalisée devrait débarquer sur le marché début avril.
Jahia est une plate-forme de gestion de contenus intégrée, qui associe des composants de CMS classiques, à d’autres liés à la gestion de portail ainsi qu’au partage de documents professionnels (via le module Wise), le tout centralisé dans un socle unique et habillé d’une interface unifiée que la société qualifie de conviviale. Cette unification fait partie d’une stratégie globale de Jahia, explique Elie Auvray, le fondateur et le CEO de l'éditeur, lors d’un entretien avec la rédaction. Elle a pour vocation de répondre aux contraintes métiers des entreprises, qui doivent jongler entre plusieurs plates-formes pour gérer leurs contenus métiers sur plusieurs canaux. L’idée est de « baisser les barrières à l’entrée » liées à la gestion de contenu et au partage de documents, en agitant l’argument Open Source, mais également celui d’un coeur Java, plus proche des SI des grandes entreprises - la cible première de Jahia. Il s'agit apr exemple de venir concurrencer Drupal, autre plate-forme qui a la côte auprès des entreprises lorsque l’on parle de gestion de contenu Web, mais qui à l'inconvénient -pour certains - de s'appuyer sur PHP.
Avec la version 7 de sa plate-forme, Jahia poursuit donc cette orientation en enfonçant le clou et mise sur le concept de l’industrialisation, un concept qui consiste ainsi « à mixer contenu, multi-sources, multi-canal et application métier », raconte encore Elie Auvray. « Aujourd’hui, les applications métiers et le contenu doivent être agrégés et adaptés aux supports de consultations avec un degré de contextualisation », poursuit-il. Des composantes multi-supports avaient ainsi été intégrés à la plate-forme en prenant fortement en compte la mobilité et ses frameworks.
Accélérer la mise en production
Dans la pratique, il s’agit de rapprocher les départements marketing des équipes IT afin d’accélérer la mise en production. Pour cela, Jahia 7, intégrera une version revisitée du Studio, un outil de développement conçu pour faire « travailler ensemble » ces deux mondes, qui peinent encore à trouver un rythme identique, côté exécution. L’idée globale est « d’éviter les effets tunnel et d’accélérer la mise en production avec les différentes phases de conception » explique Elie Auvray. Cela se traduit ainsi par la possibilité de synchroniser directement du code avec un repository de type Github et de permettre également à différentes équipes de travailler ensemble grâce à un outil de contrôle de version. Il s’agit donc de privilégier les «évolutions rapides » du contenu, imposées par les départements marketing. « On édite le code en direct. Le code peut être validé dans Studio en relation avec un serveur de code. Inutile d’avoir recours à un IDE complet [Environnement de développement intégré, NDLR] », lance-t-il. Les équipes marketing y gagnent selon lui une certaine autonomie. De quoi rappeler également l’approche intégrée proposée par Adobe - Elie Auvray positionne Jahia comme concurrent du Californien -, venue à la gestion de contenus pour campagnes marketing avec le rachat de Day Software.
Autre élément clé de cette industrialisation, la mise en place d’un magasin applicatif privé, qui sera également dévoilé lors de JahiaOne. Cet AppStore privé permet de centraliser les développements de modules réalisés par l’entreprise afin d’en favoriser la ré-utilisation, mais également la maintenance et l’intégration au SI de l’entreprise. Pour soutenir cet AppStore, le standard OSGi a été implémenté par Jahia afin de permettre le déploiement à cahud de modules commente encore Elie Auvray. Jahia proposait déjà une bibliothèque de plus de 200 modules pour adapter la plate-forme aux besoins métiers, pouvant être insérés par le biais de simples glisser-déposer.
Cet arsenal a pour but d'aider Jahia à pénétrer un peu plus le marché des entreprises, et à consolider une communauté grandissante, si l’on en croit son fondateur, une communauté qui se retrouvera donc à Paris lors de JahiaOne. « Le marché français est majoritaire", commente Elie Auvray, qui confirme réaliser plus de 50% de son chiffre d’affaires avec les entreprises hexagonales. La société compte à son tableau de chasse des organisations gouvernementales comme le Ministère des finances, des conseils généraux ou encore des universités, mais également des banques et des assurances, comme la Macif ou encore AG2R. Parmi les grandes références en Europe est également cité le Parlement européen. Elie Auvray affirme que la société compte aussi de nombreux clients aux US, où elle est présente depuis 2008, comme Abercrombie & Fitch ou Gartner - deux comptes qui témoigneront d’ailleurs lors de la conférence JahiaOne.