Développement : l’ALM en progression dans les entreprises françaises
Dans la seconde édition de son baromètre sur le développement logiciel en France, MicroFocus, via Borland, dépeint des intentions de projets dans l’ALM en hausse. L’automatisation et la gestion des tests sont prioritaires.
Si le concept de l’ALM est de plus en plus connu dans les entreprises françaises, il est surtout appliqué pour l’automatisation des tests. C’est l'une des principales conclusions que l’on peut retenir de la deuxième édition du Baromètre 2013 du développement logiciel de Borland, réalisé en sondant 295 entreprises (Borland est désormais une division de l’éditeur Microfocus).
Alors qu’en 2012, seules 42% des entreprises interrogées confirmaient être familières avec les concepts de la gestion du cycle des vies des applications, elles sont désormais 68,3% à comprendre ce qui se cache derrière ce concept, et donc à en comprendre l’intérêt dans le cadre d'un processus de développement. 55,3% indiquent avoir de bonnes connaissances du concept et, mieux, 13% des répondants se disent même experts du sujet. Seulement 6,5% ne connaissent pas du tout le concept d'ALM.
Parmi les bénéfices attendus de l’ALM, les entreprises ayant répondu à l’étude citent l’amélioration de la satisfaction des utilisateurs comme point n°1 (48,8%), suivie par la qualité accrue des livrables (48%), le gain de productivité des équipes informatiques (43,9%), l’impact des changements maîtrisés (31,7%) et une meilleure adéquation aux besoins métiers (30,9%) - pour ne citer que les 5 premiers. Des résultats identiques à la perception de 2012, note Frédéric Miche, architecte solutions chez Borland. Présent lors de la présentation des résultats de ce baromètre, il pointe d’ailleurs la maturité du marché sur le sujet.
Ceux qui ont passé le pas et décidé d’outiller leur processus de la gestion du cycle de vie du logiciel ont d’abord privilégié la couche dédiée à l’automatisation des tests, pour 51,2% des réponses. Ils étaient 38,7% en 2012. La gestion des tests est également citée dans le baromètre : ce processus est outillé par 32,5% des répondants. Un résultat presque logique, tant on sait que les tests ne sont pas encore ou peu pris en compte dans les phases de développement et que les développeurs trainent des pieds pour s’atteler à cette tâche - un point mis en avant notamment lors de la journée française du test logiciel. Normal de penser ainsi à automatiser la procédure - et tant mieux pour la qualité des logiciels.
La gestion des demandes est un processus outillé dans 43,9% des cas, l’intégration continue dans 40,7%, les gestion de projets apparaît à la 4e place avec 36,6% des répondants.
Plus étonnant, la gestion des exigences. Cette phase pourtant très critique dans les phases de développement - et d’évolution d’une application- n’est outillée que dans 21,1% des cas. Pourtant dans une étude séparée, également réalisée par Borland, la gestion des exigences et surtout le manque de définition de celles-ci, étaient justement la raison première (à 48%) de l’échec des projets informatiques externalisés. Nombre élevé de personnes impliquées dans la définition du cahier des charges, multiplication des modifications intervenues pendant les phases de développement, inaptitude des prestataires à interpréter les exigences sont autant de raisons citées dans ce rapport. Surtout, les exigences ne sont pas un pré-requis dans la majorité des cahiers des charges des prestataires, pointe l’étude. Dans ce contexte, difficile de voir aboutir un projet finalisé lorsque l’on apprend également que ces exigences sont encore définies, partagées et contrôlés, dans des outils inadaptés, comme Excel ou encore Word.
Pourtant, comme le révèlent les résultats de cette étude, les méthodes agiles, qui impliquent d’avoir recours à de très courtes itérations pour faire évoluer plus précisément et plus rapidement les spécifications d’un projet, sont utilisées par plus de 70% des répondants pour leurs développements internes. Et à 69,3% Scrum est utilisée, devant les méthodologies maison, qui associent souvent plusieurs méthodes, à une autre développée en interne.
La qualité des processus de développement semble faire son chemin dans les entreprises en France, note l’étude, qui indique que 55,3% des répondants ont des projets pour renforcer leur démarche liée au cycle de vie logiciel (17,9% à moins de 6 mois, 19,5% entre 6 mois et un an et 17,9% à plus d’un an). Cea veut tout de même dire que pour presque 45%, ce n’est donc pas une priorité.
Pour ceux qui ont des projets en cours, les tests restent le projet cible (53,6% pour leur automatisation et 30,4% pour leur gestion). Devant la gestion de projets (29%), l’intégration continue (24,6%)…et la gestion des exigences (24,6%).
La motivation des nouveaux utilisateurs ? A 46,3% des délais non respectés, la gestion des risques (35%), le manque de visibilité (30,9%), la qualité médiocre (23,6%) et des outils logiciels inadaptés ou inexistants (22,8%).